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25,80

La grande absente des analyses du rôle de l’industrie des relations publiques dans l’« éternel combat pour le contrôle des esprits » est sans doute l’édition. Pourtant, comme les autres médias, l’édition est depuis longtemps aux mains de grands groupes, souvent les mêmes. Et elle remplit la même fonction dans le maintien de l’ordre idéologique. Suivant la même logique de croissance par acquisition qui prépare la suivante, les grands éditeurs perpétuent l’existence d’un type d’acteur qui, du seul fait de sa taille et de son mode d’organisation, forge un monde social et économique face auquel les idées de changement ne pèsent pas grand-chose. La distinction artificielle entre « groupe de communication » et « groupe éditorial » dissimule le rôle de ces entreprises dans une société à caractère de masse : transformer les lecteurs en consommateurs et limiter la capacité d’agir du plus grand nombre.

Écrit par un éditeur, ce livre propose à la fois une anti-légende de l’édition et les bases d’une réflexion sur les responsabilités sociales et politiques de tout métier. Un questionnement qui prend une forme plus directe lorsqu’il touche la diffusion d’idées : de quelles manières et sous quelles bannières défendre quelles idées, quels types d’organisation du travail et quels projets de société.

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Sommaire

Introduction

I. Les mirages de l’indépendance éditoriale & le cercle vertueux de la grande distribution ; où il est surtout question du patron des éditions Gallimard, mais aussi de quelques autres

II. Le grand groupe multimédias & le petit éditeur en région ; où il est surtout question de Hachette-Lagardère & d’Actes Sud-Nyssen, mais aussi de quelques autres

III. La diversification de l’offre anticapitaliste ; où il est surtout question des éditions du Seuil-La Martinière-Chanel & de La Découverte-Editis-Planeta, mais aussi de quelques autres

IV. L’édition entre université & médias ; où il est question de livres exigeants, de distribution & de ce qu’en auteurs, en éditeurs, en libraires on peut attendre de tout cela, mais aussi de quelques autres choses

Conclusion

Annexes
Chronologie 1826–2011 des créations, fusions & rachat des éditeurs & diffuseurs-distributeurs cités ; Principaux groupes d’édition cités ; Principaux groupes de diffusion-distribution cités ; Schéma des opérations de commercialisation du livre ; Décomposition du prix public d’un livre ; Index des noms cités


27,00

quels futurs pour le livre ?

Cerf

3,19

Depuis son apparition, le livre ne cesse d'évoluer. Le numérique n'est-il que le dernier de ses avatars ou marque-t-il dans son histoire une rupture décisive ? La réflexion conduite ici sur la double nature du livre, objet et discours, montre en quoi le numérique représente pour l'œuvre un changement non de degré, mais de nature. Son utilisation massive va très vite produire des effets sur les acteurs actuels de l'édition –; où les frontières entre les métiers ont commencé de s'estomper –;, sur les pratiques de lecture, et surtout sur le lecteur. Le devenir de l'œuvre elle-même, les conditions de son exploitation et donc la pertinence de certains aspects du droit d'auteur se voient mis en question. Sous cet éclairage et dans un moment où l'État semble se désengager du livre, les enjeux collectifs de l'édition prennent un relief particulier. Quant au livre imprimé, à la fois bousculé par les effets de mode et complémentaire du numérique, il pourrait retrouver un certain équilibre pour autant que le maintien du réseau des libraires continue d'assurer la garantie de sa diversité. Soigneusement documenté, écrit dans une langue concise et un style enlevé, cet essai se présente comme une succession de perspectives cavalières sur le livre et sur ses acteurs devant les mutations en cours. -- Since it first appeared, the book has been in constant evolution. Is digital technology simply its latest avatar or is it a decisive rupture in the book's history? The reflection in this book on the double nature of the book, seen as an object and content, shows how digital technology represents a change not of form, but of nature. Its massive use will soon have an effect on today's deciders in publishing (where the borders between professions have already begun to disappear), on practices of reading, but especially on the reader. The future of the work itself, the conditions of its exploitation, and consequently certain aspects of author rights, are now in question. Seen from this viewpoint at a time when the State seems to have left the book to its fate, the collective challenges for publishing have taken on special importance. As for the printed book, both out of fashion and a complement to digital technology, it could find a new equilibrium if the network of bookshops continues to ensure its diversity. Carefully documented, written in a concise and lively style, this essay takes the form of a succession of graphical projections on books and those who publish them in the face of today's on-going change.


Après un rappel des évolutions qu’a connu le secteur de l’édition, cette nouvelle Étude dresse un état des lieux de l’émergence du numérique dans la filière - avec ses manifestations les plus récentes, dont le développement des tablettes - et des conséquences que l’on peut en attendre.
Au sommaire :
La relation entre le numérique et les livres. L’avant et l’amont
De nouveaux produits, de nouveaux marchés?
Les livres dans leur environnement
Les questions actuelles


19,30

"Georges Nivat m’ayant demandé, en vue d’une exposition, quelques feuillets sur mes relations agent/auteur avec Alexandre Soljénitsyne sur quelque trente-cinq ans, je me suis pris à relire nos échanges épistolaires au long de cette période. Les pages qui suivent, ni mémoires ni essai, plutôt montage de citations, de commentaires, de bribes de souvenirs, résultent de cette relecture d’un passé au service d’un grand homme et d’une grande œuvre": ainsi Claude Durand rédige-t-il l’avant-propos d’un ouvrage dont le titre sec dément le contenu à proprement parler extra-ordinaire. De l’automne 1974 –date à laquelle Soljénitsyne confie à son éditeur français (le tandem Paul Flamand/Claude Durand) le soin de prendre en mains l’ensemble de son œuvre dans le monde entier– à nos jours, la variété des activités ici racontées, au service d’un homme d’une trempe exceptionnelle, forment la trame romanesque de la narration. Cela va du combat pour mettre en cohérence les droits de traduction d’une œuvre protéiforme dans plus de trente langues à la lutte pour imposer à tous des exigences de qualité d’un auteur particulièrement vigilant. Des démêlés judiciaires opposant l’écrivain à tous ceux qui cherchent à le disqualifier lors de son arrivée en Occident au perfectionnement incessant d'une œuvre enrichie et précisée au fil des ans. Dans ce récit d'un combat sans fin, pointe sous le portrait d'un géant plus vrai que nature l'autoportrait en creux d'un agent en "duettiste" d'exception, dont on devine qu'il doit beaucoup au premier de son goût du secret et de sa passion du pugilat.