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NOS COUPS DE COEUR DE LA RENTREE 2016

Nous lisons avec délice depuis la fin du mois de mai les livres qui arrivent en ce moment sur nos tables et nous sommes toutes et tous survoltés à l'idée de vous en parler. Voici une sélection mijotée pour vous, et il y en a pour tous les goûts. Certains de ces auteurs viendront dans les semaines à venir à la librairie ; la fin de l'été ce n'est pas ce que nous préférons mais la rentrée littéraire quel bonheur!
Des découvertes, des premiers, des deuxièmes romans, des grands espaces, de l'anticipation, des voix africaines, des auteurs attendus avec impatience, des petits nouveaux, des histoires, des huis-clos, des récits, de l'humour, du grave etc... Que la littérature est riche!

Neuf 20,00
Occasion 4,64

Il en faut peu pour détruire une vie. Un mensonge, une maladie, un accident… En une nuit, un incendie a tout enlevé à June : sa fille Lolly, qui allait se marier le lendemain ; Will, son futur gendre ; Luke, son petit ami, et Adam, son ex-mari. Unique survivante et réduite à l'errance, elle traverse le pays en voiture, abandonnant la petite ville du Connecticut où a eu lieu la catastrophe, à la recherche de ce qui la lie encore à Lolly, avec qui ses relations étaient difficiles. La voix des habitants, touchés eux aussi par le drame, émerge peu à peu. Il y a Lydia, la mère de Luke, mise au ban de la société en raison d’un scandale passé, il y a Silas, un adolescent qui aime tirer sur son bang de temps en temps, et ce d’autant plus qu’il est le détenteur d’un secret qu’il aimerait oublier. Il y a aussi les commères de la ville, qui voient en Luke un coupable idéal, car ce jeune Noir, de vingt ans le cadet de June, a déjà été incriminé pour une affaire de drogue. Autant de voix, de délicates interférences, qui témoignent de cette tragédie et en explicitent peu à peu les causes. Bill Clegg dresse une galerie de portraits subtile et émouvante, dans un roman à la narration complexe qui est avant tout une ode à la famille -celle que l’on a, celle que l’on crée - si imparfaite et fracturée soit-elle.


Neuf 21,00
Occasion 3,19

En 1995, Beckomberga ferme ses portes. Ouvert en 1932 dans la campagne près de Stockholm, il devait être «une nouvelle sorte d’hôpital psychiatrique, un nouveau monde où personne ne serait laissé pour compte, où l’ordre et le souci de l’autre seraient de mise», où les fous allaient «enfin être libérés et sortir dans la lumière». Beckomberga a marqué l’adolescence de Jackie, l’héroïne de ce roman : c’est là qu’elle a rendu de nombreuses visites à son père, Jim, au «château des Toqués». En dépit de son amour pour Lone, la mère de Jackie, en dépit de l’existence même de Jackie, cet homme n’a cessé d’affirmer son mal de vivre. Beckomberga : Ode à ma famille est le roman d’un amour passionné, celui d’une jeune femme pour son père, personnage chancelant mais charismatique, et celui qu’elle éprouvera pour son propre fils, Marion, dont l’apparition constituera un rempart contre la folie familiale. Sara Stridsberg retrace deux odyssées palpitantes : celle du rêve qu’a incarné Beckomberga et celle d’une famille, somme toute ordinaire, qui s’aime, se déchire, se retrouve. L’auteure, qui va et vient dans le temps, bâtit une narration magnétique, faite d’éclats de voix : celle de Jackie, de ses souvenirs, de ses rencontres, mais aussi de documents d’archives. Avec une tendresse infinie pour ses personnages, Sara Stridsberg livre ici un grand roman sur la folie, dans une langue sublime.
Sara Stridsberg, née en 1972, est écrivaine et dramaturge. Son premier roman, Happy Sally, a été publié en 2004. Elle obtient la reconnaissance du public deux ans plus tard avec le deuxième, La faculté des rêves. Le troisième, Darling River, a été publié en 2010. Sara Stridsberg vit à Stockholm.


La voilà au bord d’une piscine à débordement, dans un club de vacances sis en Méditerranée. Un indigène l’entreprend. Las, le beau gosse la kidnappe et l’échange contre une autre poupée, brune, moins grande, sa soeur enlevée par un groupe terroriste.
Barbie se réveille vêtue d’un niqab, au milieu de nouvelles semblables, dans un tout autre pays : l’Etat Islamique. 
Dans ce roman qui retrace son voyage initiatique, Barbie va prendre conscience, à travers l’enfermement des poupées captives de Daech, de sa propre aliénation.
La condition des femmes est un sujet-frontière qui crée, souvent, une ligne de démarcation un peu factice entre un Occident idéalisé et un Orient diabolisé. Une poupée chez Daech est une fable de notre temps, un roman trash et intelligent qui met en scène le corps des femmes, nu ou voilé, leur place dans la société, le rôle qu’elles jouent et qu’on leur fait jouer.


16,00

Un beau jour, Joe, un jeune homme, employé aux abattoirs, entend à la télévision un couple retraité expliquer qu’ils ont vendu la maison pour acheter un camping-car et qu’ils vont partir sur les routes histoire de ne pas mourir idiot. Illico, Joe décide lui aussi de mettre les voiles. Sur son lieu de travail, il fauche une bétaillère (bestiaux compris), passe prendre son plus proche ami, Sam un enfant placé, et file au volant de l’engin sur les routes montueuses de la région. Evidemment, la gendarmerie est alertée mais la chasse à l’homme commence plutôt mollement. L’insurgé, l’enfant et les six vaches auront le temps de rencontrer d’épatantes personnes. Dont l’une hors-champs et dont on ne peut rien dire sinon qu’elle porte une blouse blanche. Auront-ils le temps de sauver le rêve de la réalité ?


3,19

Que sa volonté soit faite.
Lucie est amoureuse. Éperdument. Mais pour imposer celui qu'elle a choisi, elle va devoir se battre. Ne pas céder face aux larmes de sa mère, à l'incompréhension de sa grand-mère, et à la colère de Juliette, sa meilleure amie. Malgré les humiliations quotidiennes, les renoncements, l'isolement et l'ascèse. Elle résiste et rêve d'absolu. Un jour pourtant, le sacrifice qu'elle a durement payé est violemment ébranlé par la découverte d'un secret. S'est-elle fourvoyée ou est-elle victime d'une manipulation?
Avec une sensibilité et une justesse infinie, L. ou la vocation nous entraîne dans les coulisses d'un monde fermé, soumis aux règles impénétrables d'une congrégation vouée au divin. Subtilement le roman dévoile ce processus d'abnégation jusqu'à ce que le doute s'immisce. Une histoire en étroite résonance avec nos problématiques sociétales, et qui permet peut-être de saisir avec plus d'acuité la violence que le sacrifice impose et surtout sa puissance à tout exiger de vous.