« Peut-être faudrait-il, pour connaître l’histoire,
savoir parfois baisser les yeux. La vérité n’est pas
toujours au-dessus, mais en-dessous. »
Devant le tableau de David, La Mort de Marat, l’auteur
s’interroge. Quelle est cette baignoire qui ne ressemble
en rien à celle exposée au musée Carnavalet ? Pour peindre
son oeuvre thuriféraire, David a pris quelques libertés
avec la réalité… C’est autour de cette réécriture de l’Histoire
que Gwenaële Robert redonne vie à ce moment que fut
l’assassinat de Marat, un drame et un traumatisme pour
la France révolutionnaire de juillet 1793. Charlotte Corday,
mais aussi Jane, Théodose, Marthe, et David lui-même,
apparaissent tour à tour dans ce roman, tous victimes d’un
Marat, le plus terrible « ami du peuple » que la Révolution
ait porté en son sein. Cet époustouflant récit choral est
un intense moment d’histoire et de lecture, à lire de
toute urgence !

« Françoise Dolto résumait sa vie en quatre
mots : « Entrée désespérée, sortie joyeuse ». »
Admirée ou décriée, Françoise Dolto, trente ans après
sa mort, est-elle encore lue ? Caroline Eliacheff, qui l’a
connue et a longtemps assisté à ses consultations,
nous propose avec bonheur cette « journée particulière ».
Qui était Françoise Dolto, qu’a-t-elle fait ? De 7 heures
du matin à 23 heures, un jour de l’année 1979, Caroline
Eliacheff nous raconte quelle femme et quelle mère,
quelle clinicienne et quelle citoyenne fut celle qui, deux
ans auparavant, animait sur France Inter « Lorsque
l’enfant paraît », une émission culte. Ce n’est ni un essai
ni un roman, plutôt un récit accompagné de photos qui
remet en lumière celle à qui les trentenaires doivent
tant, celle qui nous a appris à écouter les enfants
et à leur parler.

« Car, plus je me rapproche de la fin, plus le
cercle dans lequel je tourne se rapproche du
commencement. »
Irvin D. Yalom s’est fait connaître du grand public par
différents romans sur la vie de grands philosophes
aux titres évocateurs (Et Nietzsche a pleuré ou
Le Problème Spinoza), dans lesquels il manie avec
brio fiction et histoire. Vient maintenant le temps de
nous révéler celui qu’il est vraiment, avec ce livre très
personnel, revenant sur son parcours de psychiatre.
C’est à un joyeux cocktail qu’il nous convie, entre
anecdotes sur ses patients, souvenirs d’enfance et
histoires d’amour et d’amitié. On ne peut qu’être séduit
par ce personnage et par l’authenticité qui se dégage
de ses mémoires.

C’est un livre heureusement singulier, un témoignage
exceptionnel, car il raconte l’incroyable avec tant
de naturel et de joie que cela intrigue et déconcerte en
même temps. Le récit d’un miracle, d’un vrai, scruté,
vérifié, et dûment estampillé, ce n’est pas banal et ce
livre ne l’est pas, loin de là. Frappant par son écriture
fluide et légère, par le parcours de soeur Bernadette,
handicapée durant 42 années par une lourde maladie
invalidante, et sa guérison miraculeuse, ce récit
débordant d’espérance est autant un acte de foi que de
louange et montre, que l’on soit croyant ou non, que
rien n’est impossible à Dieu.

« Voici ce livre comme une offrande,
comme une étoile dans la nuit qui parle
d’amour et qui ne doit jamais mourir. »
Un livre frissonnant du début à la fin, un roman
puissant qui porte bien son titre : la blessure
d’aimer, la blessure de la folie et la blessure
de la guerre. Un amour épistolaire sublime entre
une jeune femme en France et un soldat en
Algérie pendant les « événements », entrecoupé
des récits de l’auteur sur son métier de reporter
de guerre et des coulisses qui font froid dans
le dos. C’est beau et c’est très fort !