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Richard Wagner : 2013 ...

"Particulièrement critiquée et discutée, son œuvre lyrique modifie en profondeur l'opéra, et dans sa conception dramatique et musicale, et dans les modalités de sa représentation: jusqu'au concept d'orchestre placé sous la scène, comme à Bayreuth. Inventeur du spectacle total en particulier dans le cycle de l'Anneau du Nibelung, soit 4 opéras d'une durée globale de plus de 15 heures, Wagner réinvente le théâtre lyrique à la fin du XIXème siècle. Jamais l'orchestre n'a été si essentiel ni le chant en véritable fusion avec le tapis instrumental. Plus que jamais chez Wagner, prime l'accomplissement du drame qui inféode chant et développement instrumental. C'est aussi un spectacle non plus décoratif, virtuose et divertissant mais conçu comme une inititation spirituelle. Wagner a donc interrogé comme personne avant lui le langage, les moyens scéniques mais aussi la finalité de l'opéra." Classiquenews. com

La maîtresse de la colline

Perrin

La première biographie de Cosima Wagner, épouse, muse et porte-parole du créateur qui bouleversa les codes de la musique et fut le héraut du nationalisme allemand.
Fille illégitime de Franz Liszt, élevée à Paris avant d'épouser le chef d'orchestre Hans von Bülow, Cosima a laissé chez tous ceux qui l'ont croisée le souvenir d'une femme sulfureuse et envoûtante. Elle rencontre Richard Wagner alors qu'il écrit son opéra Tristan et Isolde, et quitte son mari pour devenir la mère des enfants, la femme, la secrétaire, la première " groupie " et la muse du génie qui fascine alors l'Europe entière. Protégeant son époux de tout ce qui pourrait le détourner de sa création, elle l'accompagne dans ses heures splendides ou misérables, ses amitiés passionnées et ses querelles – avec son mécène le roi Louis II et avec le philosophe Nietzsche. Après la mort du compositeur en 1883, Cosima devient la " gardienne du temple " et la première publicitaire de Bayreuth, ce théâtre sur une colline créé par et pour Wagner, devenu lieu de pèlerinage des mélomanes et des écrivains du monde entier. Prêtresse d'un culte de plus en plus politisé de son mari, elle sera aussi la matriarche d'une dynastie à côté de laquelle celle des Atrides fait presque figure de conte de fées. Première biographie fondée – entre autres – sur les archives de Bayreuth, ce livre aussi vivant que rigoureux nous raconte une femme fascinante et terrifiante à la fois.
Oliver Hilmes, l'un des meilleurs spécialistes allemands du sujet, est aussi l'auteur de Cosima's Kinder, consacré à la dynastie Wagner, et d'une biographie d'Alma Mahler qui a connu un important succès en Allemagne.


Sabine Wespieser Éditeur

Neuf 22,00
Occasion 3,19

RICHARD W. En ce soir de juin 1865, au Hoftheater de Munich, la magie opère dès que s’élèvent les premières notes de Tristan. Le très jeune Louis II de Bavière est subjugué. Wagner, à cinquante-deux ans passés, a enfin trouvé un protecteur. Les années d’errance et de misère sont derrière lui, il va pouvoir donner forme à ses rêves d’un théâtre entièrement nouveau et mettre en œuvre la conception de sa fresque révolutionnaire, L’Anneau du Nibelung. Comme sa carrière, l’intimité du compositeur est bouleversée en cette année faste : son mariage avec Minna, jeune actrice conformiste, peu encline à partager ses fulgurances, battait de l’aile. Il vient de rencontrer l’âme-sœur, Cosima, la fille de Liszt, qui encre ses partitions. Pour lui, elle va divorcer de Hans von Bülow, le chef d’orchestre tout dévoué à Wagner.

Vincent Borel, toujours au plus près de l’émotion d’un fou d’opéra, nous plonge dans le creuset de l’œuvre, là où vie et création se mêlent. Les combats menés avec Bakounine sur les barricades de Dresde en 1849, les conversations avec Nietzsche au moment de La Naissance de la tragédie sont une puissante source d’inspiration, de même que les fréquentes escapades dans une nature complice. En Suisse où Richard et Cosima ont trouvé refuge avec leurs enfants, Isolde, Eva et Siegfried, la musique du maître, élémentaire et cosmique, est le centre de leur vie, et leur vie, au cœur de sa musique.

Ce roman-portrait est un voyage à l’intérieur du corps de Richard Wagner, de ses humeurs, de ses intuitions et de son tumulte. Par-delà le « cas Wagner », Vincent Borel livre une éblouissante plongée dans le mystère de la création artistique. Son aisance épargne toute dévotion et nous dévoile un homme bien éloigné du mythe qu’a construit la postérité.

Né à Gap en 1962, Vincent Borel est critique musical et vit à Paris. Romancier, il est notamment l’auteur de Baptiste, son premier « portrait musical », consacré à Jean-Baptiste Lully (Sabine Wespieser éditeur, 2002). Antoine et Isabelle (Sabine Wespieser éditeur, 2010) a remporté deux prix de libraires (Page et Laurent Bonelli).

2013 est l’année du bicentenaire de la naissance de Richard Wagner (1813-1883).


aux origines de l'antisémitisme culturel moderne

Berg

La réinvention des mythes germaniques par Wagner, adepte par ailleurs de la thèse de l’origine aryenne de la civilisation, a nourri l’idéologie allemande dès le Deuxième Reich, lui fournissant des modèles de héros et de créatures démoniaques ou repoussantes.

Dans ses écrits doctrinaux et ses déclarations publiques, à partir de 1850, Wagner a beaucoup fait pour diffuser la thèse selon laquelle l’influence juive dans la culture européenne était essentiellement négative, porteuse de corruption et de dégénérescence, et qu’il fallait de toute urgence lutter contre le processus de « judaïsation (Verjüdung) de l’art moderne ». Ce qu’il stigmatise comme « enjuivement » ou « judaïsation » de l’art et plus généralement de la culture au XIXe siècle, il l’analyse à la fois comme un effet pervers de l’émancipation et comme un processus corrélatif de la « décadence » des formes artistiques en Allemagne. La « judaïsation » représente pour Wagner le triomphe du « Juif cultivé », du Juif moderne sorti du ghetto, un Juif ayant cessé de parler yiddisch, parlant et s’habillant comme un citoyen allemand, un Juif quasi-indiscernable perçu et dénoncé par Wagner comme le type même du « parvenu ». La thèse centrale du musicien-prophète est que les Juifs modernes ont transformé l’art en marchandise.

Dans son article intitulé « Modern » - qui joue sur les connotations du mot en allemand : d’une part, « moderne », mais, d’autre part, « pourrir » -, achevé le 12 mars 1878, Wagner dénonce dans le triomphe du modernisme, porté autant par la « puissance de l’argent » que par la « puissance de la plume » (celle du journalisme), une « victoire du monde juif moderne ». En posant que le monde moderne est un monde « judaïsé » ou « enjuivé », c’est-à-dire « dégénéré », Wagner rejoint sur un point essentiel les polémistes catholiques traditionalistes qui, dans le dernier tiers du XIXe siècle, radicalisent dans un sens antijuif la dénonciation des « erreurs modernes » par le Vatican, qui visait avant tout l’athéisme, le matérialisme et la franc-maçonnerie. Wagner a esquissé un programme de régénération du monde moderne, qui tient en une formule : « déjudaïser » la culture européenne. En comprenant cette « déjudaïsation » comme une libération ou une émancipation des peuples européens, Wagner a ouvert la voie à l’antisémitisme « rédempteur » qui sera au cœur de la doctrine hitlérienne.


Xavier Lacavalerie

Actes Sud

18,30

Ce voyage initiatique en un prologue et quatre journées entrouvre les portes d'un monde unique et toujours fascinant. Un ouvrage idéal pour découvrir Wagner et son oeuvre.


Presses universitaires de France

9,50

Parmi le raz-de-marée d’ouvrages, essais, dictionnaires, encyclopédies et autres pavés relatifs à Richard Wagner, déjà publiés ou annoncés pour l’année 2013, il convenait qu’une fausse note donne un autre son de cor dans ce concert hagiographique. C’est l’occasion de donner la parole à ce qui peut être motif à allergie. Le contrepoids nécessaire d’une adoration par trop entière. L’anti-ronron-lénifiant.

On a les meilleures raisons du monde de ne pas adhérer à Wagner, son idéologie, son esthétique, sa musique. Et tout cela forme un ensemble, indissociable. Mais loin de nous l’idée de répondre au fanatisme par une autre intolérance ! L’ouvrage s’en tient ainsi à des raisons personnelles, mais fondées, sans ambages souvent, nuancées parfois, avec un brin de parti pris et un grain de mauvaise foi – autrement ce ne serait pas toujours drôle –, d’être rétif à Wagner. Un contre-argumentaire présenté par thèmes, selon des entrées spécifiques, classées par ordre alphabétique, où le lecteur pourra puiser au gré de sa fantaisie, de sa colère ou de son amusement. Car, au pesant travail déductif et démonstratif, cette attaque en règle préfère le fleuret souple et acéré.

Pierre-René Serna est journaliste et musicographe dans différents organes de presse européens. De cœur Espagnol et Parisien, il se partage entre d’autres passions irrévérencieuses, comme l’architecture, les musiques à cornes et autres cornemuses. Il est l’auteur du Cahier de l’Herne Berlioz (codirection), de Berlioz de B à Z (Van de Velde) et du Guide de la Zarzuela (Bleu Nuit).