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L'avenir des simples
EAN13
9782246821953
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français

L'avenir des simples

Grasset

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782246821953
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On a bien compris que l’objectif des «  multi-monstres  » (multinationales,
Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous
les moyens notre esprit pour empêcher l’exercice d’une pensée libre, nous
obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout
dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits
manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant
ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui
nous devons d’avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en
passant par le bricolage, l’art savant de l’aiguille et du tricot et la
pratique d’un instrument de musique au lieu qu’on se sature les oreilles de
décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine
de sa vie. Et pour échapper à l’emprise des «  multi-monstres  », utiliser
toutes les armes d’une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour
leurs colifichets  : «  votre appareil ne nous intéresse pas  », graffite le
capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des
services, contre l’agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de
parcelles d’agro-écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre
l’immense solitude des campagnes et l’encombrement des villes, contre la
dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures
abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux
vissés au portable, le nez au vent, et l’arme fatale contre un système
hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne
sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce
bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit
pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d’habitants en Bretagne, et
quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des
élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes.
Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c’est refroidir
l’atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se
porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et
en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac
Bashevis Singer, «  c’est un éternel Treblinka ».
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