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Chrétiens latins des premiers siècles, La littérature et la vie
EAN13
9782251914534
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Études Anciennes
Langue
français

Chrétiens latins des premiers siècles

La littérature et la vie

Les Belles Lettres

Études Anciennes

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782251914534
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À l’occasion d’une étude antérieure, je m’étais intéressé à ce que j’appelais
Les premières éclosions du latin des chrétiens. Il s’agissait de savoir en
vertu de quels besoins, en quels domaines et sous quelles formes le latin
avait d’abord été utilisé par des chrétiens pour exprimer leur foi. Les
exigences de l’évangélisation des rudes, qui n’entendaient que le latin,
postulaient l’existence d’un latin pastoral primitif, essentiellement oral et
sans autre prétention d’ordre littéraire que d’offrir en un langage
intelligible, à des gens fort simples, les rudiments de la foi chrétienne. Les
nécessités ultérieures de la pastorale, dans la logique même d’une religion du
livre, obligèrent les chrétiens à traduire le texte de l’Écriture ; tous les
traducteurs, par respect pour le texte sacré, se montraient soucieux avant
tout d’en sauvegarder rigoureusement le sens et jusqu’à la lettre ; saint
Jérôme lui-même expliquera plus tard que les devoirs du traducteur ne sont pas
les mêmes lorsqu’il traduit l’Écriture ou quelque autre texte. Ces patients
efforts des traducteurs pour calquer en latin un texte grec, souvent déjà
traduit de l’hébreu, donnèrent naissance à un latin biblique qui marque l’une
des très grandes dates dans l’histoire de la langue latine. Telles furent ce
que j’ai appelé Les premières éclosions du latin des chrétiens ; elles
représentent, je le notais alors, autant de reconquêtes du latin sur le grec,
dans l’histoire de la longue rivalité entre ces deux langues dans le bassin de
la Méditerranée. À ce stade, toutefois, de son développement, le latin des
chrétiens demeurait une langue assez ésotérique. Il n’était que l’instrument
de communication religieuse d’un groupe, à la fois religieux et linguistique,
qui attendait de cette langue l’intelligence de sa foi et la clé de son livre
sacré.
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