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D'étranges hauteurs
EAN13
9782363391711
Éditeur
Finitude
Date de publication
Collection
FINITUDE
Langue
français
Langue d'origine
français

D'étranges hauteurs

Finitude

Finitude

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782363391704
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    12.99

  • Aide EAN13 : 9782363391711
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    12.99

Autre version disponible

Troisième roman de Laurent Seyer après Les Poteaux étaient carrés (2018) et Ne
plus jamais marcher seuls (2020), d’Étranges Hauteurs raconte la vie d’un
couple, entre histoire intime et Grande Histoire. Résistant pendant la guerre,
Jean a été amputé d’une jambe alors qu’il était dans le maquis dans les Alpes.
À la Libération, sa femme, incapable de se faire à l’idée de vivre avec un
infirme, le quitte en emmenant leur petite fille. Quelques années plus tard,
en 1948, Jean rencontre Odette, une jeune dactylo extrêmement pieuse. Ils se
marieront et auront quatre enfants mais leur bonheur sera de courte durée,
puisque Jean meurt prématurément, alors que le cadet n’a que cinq ans. Plutôt
que d’évoquer leur vie commune, Laurent Seyer approche l’histoire du couple
par l’avant et l’après. Avant, pour Jean, c’est une jeunesse heureuse de jeune
marié, bientôt père, balayée par la guerre. C’est, surtout, l’épisode
rocambolesque de son amputation. Il vient d’être opéré dans un poste de
secours du maquis lorsqu’on annonce l’arrivée d’une troupe de SS. Commence
alors pour la longue colonne de blessés et de médecins une fuite à travers la
montagne, rythmée par la peur et la douleur. Abandonné durant des jours à
l’abri des rochers, car incapable d’aller assez vite, Jean s’interroge sur sa
vie future, sur le sens de ce qui lui arrive et se raccroche au souvenir de sa
jeune femme. Cet événement sera un point de bascule de sa vie. Pour Odette,
c’est le décès de son mari qui infléchira son existence. La jeune veuve,
effondrée, se réfugie corps et âme dans la foi catholique, seule réponse à sa
détresse. Elle élèvera ses enfants seule, de manière austère, rigoriste,
n’ayant qu’un but : qu’ils accomplissent ce qu’elle n’a pu faire, c’est-à-dire
entrer dans les ordres. Elle ira de déception en déception, aucun ne comblera
ses vœux, pas même Laurent, le petit dernier. Odette n’attend alors plus
qu’une chose : que la mort lui permette de retrouver son mari. La construction
du livre mêle ces deux destins en une chronologie inversée. On suit Jean, du
maquis à sa rencontre avec Odette. Et, un chapitre sur deux, on remonte dans
la vie d’Odette, de sa mort en 2016 à sa rencontre avec Jean. Peu, à peu, le
lecteur découvre des secrets bien cachés de cette famille si respectable.
Malgré son infirmité, Jean avait un tempérament joyeux et un véritable appétit
de vivre mais ses deux épouses successives, aveuglées par la peur du qu’en-
dira-t-on, l’égoïsme ou la bigoterie ont mis leurs enfants dans des situations
intenables. Filiation cachée, double vie, poids des convenances et de
l’Église, culte du silence… sont les manifestations d’une société des années
50-60 rancie et sclérosée, obsédée par les apparences, dont on a du mal à
comprendre aujourd’hui combien elle a pu peser sur les individus et modeler
leur existence entière. Si cette histoire était née de l’imagination d’un
romancier, on aurait sans doute trouvé ses rebondissements un tantinet
exagérés ou ses personnages un peu caricaturaux. Pourtant cette famille
étouffée par les non-dits que campe Laurent Seyer, c’est bien la sienne. Et ce
livre lui permet, avec pudeur et délicatesse, de retrouver, de recréer, ce
père qu’il a si peu connu. Laurent Seyer vit un pied à Paris, l’autre dans les
Landes. Il a commencé à écrire sur le tard. Tous ses romans ont été publiés
par Finitude.
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