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Une fille facile
EAN13
9782378340056
Éditeur
Stéphane Marsan
Date de publication
Collection
Stéphane Marsan
Langue
français

Une fille facile

Stéphane Marsan

Stéphane Marsan

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782378340056
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    9.99

Autre version disponible

« Quand tu prononces un mot comme celui-ci, tu ne peux plus faire marche
arrière. Fais comme s'il ne s'était rien passé. C'est plus simple comme ça.
Plus simple pour toi. »

Emma a dix-huit ans, c'est la plus jolie fille du lycée. En plus d'être belle,
elle est pleine d'espoir en l'avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous
les regards sont braqués sur elle.

Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle
ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies
prises au cours de la soirée dévoilent en détail ce qu'Emma a subi. Mais
parfois, les gens refusent de voir ce qu'ils ont sous les yeux. Et si la vie
d'Emma est brisée, c'est peut-être parce qu'elle l'a bien cherché.

Un roman indispensable et puissant qui dénonce la culture du viol.

« Courageux et incroyablement bien mené. » Irish Times

« Lecteurs, il est temps de prendre son courage à deux mains. Le roman de
Louise O'Neill a de quoi faire peur, mais il est aussi fascinant qu'essentiel.
» New York Times

« Un roman essentiel, à mettre entre toutes les mains. » The Guardian

« Un livre foudroyant, éclairant et incontournable sur la culture du viol. »
Elle

« Emma. (Elle se racle la gorge et reprend plus fermement.) Emma. J'ai surpris
deux élèves de troisième en train de regarder des photos indécentes sur
Facebook.

Les os de mon squelette se déplacent, se resserrent comme une cage autour de
mon coeur, en exprimant tout l'air que j'ai dans les poumons.

Est-ce que vous voyez de quoi je parle ? poursuit-elle. Tous les murs
s'effondrent. Tombent en miettes. (Chair rose. Jambes écartées de force.) Mon
corps ne m'appartient plus. Ils ont gravé leur nom partout dessus. Emma la
Salope.

Oui. Ce mot est comme une limace sur ma langue, épais et baveux.

Est-ce que vous comprenez pourquoi je m'inquiète ?

J'ignore pourquoi elle ne se contente pas de m'annoncer que je suis virée, que
je devrai aller dans l'une de ces boîtes privées en ville pour passer mon
diplôme, et que je ne pourrai sans doute pas rester là-bas non plus, parce
qu'il y aura quelqu'un qui a une amie d'amie de Ballinatoom, et elle enverra
le lien vers la page, cette page, avec toutes ces photos et tous ces
commentaires, toujours plus nombreux à chaque seconde qui s'écoule. C'est
comme un incendie de forêt, hors de contrôle, qui m'embrase sur son passage.

Ne les lis pas. Ne les lis pas. (Certaines personnes méritent qu'on leur pisse
dessus.)

Dans le nouveau lycée, il y aura les mêmes chuuut quand j'entrerai dans une
pièce, les mêmes rangées d'yeux rivés sur moi, les mêmes silences qui se
creuseront quand je passerai devant une table, les mêmes éclats de rire quand
je partirai. Cette pensée me donne envie de m'allonger, m'endormir et ne plus
jamais me réveiller.»
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