- EAN13
- 9782757426142
- Éditeur
- Presses Universitaires du Septentrion
- Date de publication
- 16/10/2020
- Collection
- Philosophie
- Langue
- français
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782757426142
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3.99
« Penser ma mort c’est aussi bien penser moi sans le monde que le monde sans
moi, c’est penser à la rupture d’un rapport. Où l’angoisse commence c’est
quand, au sentiment du monde comme réalité empirique, nous substituons une
présence du monde en nous, qui serait le temps... Je n’étais pas plus
satisfait du monde mais du moins je me sentais en sécurité dans un monde qui
ne me satisfaisait pas. Ce sont ces deux conditions qui ont pu faire place en
moi à l’angoisse de la mort : celle de disparaître non au monde
(empiriquement) mais celle de disparaître au sens absolu... ». Par toutes
sortes de détours ce texte ramène à un centre, la distinction entre la peur de
mourir qui concerne le texte de la vie, et l’angoisse devant la mort, qui elle
ne concerne « rien ». L’auteur, à qui le genre même du Journal permet de se
contredire et dans ces contradictions mêmes de retrouver toujours les mêmes
évidences, s’appuie sur trois refuges, la réflexion bouddhique (et indienne),
celle d’Epicure, la pensée christique (le « il faut qu’il vive »). Des
analyses particulières s’entremêlent, celle du suicide (« le suicide
s’explique parce que l’angoisse de la mort ne peut contrebalancer le dégoût de
la vie, sans quoi il n’y aurait pas de suicide »), la peine de mort, le
couple... Aux trois points d’appui qui reviennent explicitement — érotisme,
travail, art — le quatrième que l’auteur ne nomme pas, l’ami mort, est peut-
être le plus présent. Le livre s’achève par un bref rappel de réflexions sur
la mort, depuis la philosophie antique et celle de la Renaissance (Montaigne),
puis Descartes, Pascal, Schopenhauer, des modernes enfin, de Bergson, Simmel,
Heidegger à Jean-Paul Sartre et Paul Ricoeur ; enfin quatre littérateurs,
Alain, Paul Valéry, Paul Léautaud et André Malraux.
moi, c’est penser à la rupture d’un rapport. Où l’angoisse commence c’est
quand, au sentiment du monde comme réalité empirique, nous substituons une
présence du monde en nous, qui serait le temps... Je n’étais pas plus
satisfait du monde mais du moins je me sentais en sécurité dans un monde qui
ne me satisfaisait pas. Ce sont ces deux conditions qui ont pu faire place en
moi à l’angoisse de la mort : celle de disparaître non au monde
(empiriquement) mais celle de disparaître au sens absolu... ». Par toutes
sortes de détours ce texte ramène à un centre, la distinction entre la peur de
mourir qui concerne le texte de la vie, et l’angoisse devant la mort, qui elle
ne concerne « rien ». L’auteur, à qui le genre même du Journal permet de se
contredire et dans ces contradictions mêmes de retrouver toujours les mêmes
évidences, s’appuie sur trois refuges, la réflexion bouddhique (et indienne),
celle d’Epicure, la pensée christique (le « il faut qu’il vive »). Des
analyses particulières s’entremêlent, celle du suicide (« le suicide
s’explique parce que l’angoisse de la mort ne peut contrebalancer le dégoût de
la vie, sans quoi il n’y aurait pas de suicide »), la peine de mort, le
couple... Aux trois points d’appui qui reviennent explicitement — érotisme,
travail, art — le quatrième que l’auteur ne nomme pas, l’ami mort, est peut-
être le plus présent. Le livre s’achève par un bref rappel de réflexions sur
la mort, depuis la philosophie antique et celle de la Renaissance (Montaigne),
puis Descartes, Pascal, Schopenhauer, des modernes enfin, de Bergson, Simmel,
Heidegger à Jean-Paul Sartre et Paul Ricoeur ; enfin quatre littérateurs,
Alain, Paul Valéry, Paul Léautaud et André Malraux.
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