- EAN13
- 9782821836846
- Éditeur
- Presses Universitaires de Provence
- Date de publication
- 14/05/2014
- Collection
- Senefiance
- Langue
- français
Mélanges de langue et littérature françaises du Moyen Âge offerts à Pierre Jonin
Maurice Accarie, Jean Arrouye, J. Keith Atkinson, Jean-Claude Aubailly, Paul Bancourt, Jeanne Baroin, Barry F. Beardsmore, Gérard Blangez, William Calin, Jacques De Caluwé, Régine Colliot, Micheline De Combarieu, Larry S. Crist, M.J. Delage, Roger Dubu...
Presses Universitaires de Provence
Senefiance
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782821836846
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Les œuvres littéraires médiévales restent, pour la plupart, méconnues du
public cultivé, qui les considère volontiers comme un domaine réservé aux
érudits et aux spécialistes. C'est là une situation d'autant plus regrettable
et paradoxale qu'on sait assez l'attirance, voire la fascination, qu'exerce
sur tant de nos contemporains tout ce qui touche à cette époque. Ne répond,
trop souvent hélas, à cette attirance quasi instintive du public qu'un Moyen
Âge de carton-pâte - films ou émissions télévisées de qualité médiocre, fêtes
populaires où, à grand renfort de costumes, on s'ingénie à recréer l'
"atmosphère médiévale". Sans doute le premier obstacle à un contact
authentique avec les textes littéraires de notre Moyen Âge reste celui de la
langue - cet ancien français dont on a d'ailleurs exagéré comme à plaisir la
difficulté, qui n'est pas aussi grande que le laisseraient croire les
imposants monuments d'érudition philologique auxquels il a donné naissance. Il
faut, à cet égard, savoir gré aux médiévistes qui n'ont pas hésité à jouer la
carte de la traduction en français moderne de ces œuvres vénérables... et
oubliées. Ainsi en va-t-il de ces petits joyaux poétiques du xiie siècle - les
Lais de Marie de France - dont Pierre Jonin nous a donné récemment une
excellente traduction dans le but, écrit-il, "d'élargir le champ de
pénétration d'une œuvre en la rendant accessible au plus grand nombre
possible". C'est là une première étape, devenue indispensable et qui n'exclut
pas d'ailleurs, dans un second temps, le recours au texte original. Mais il
reste encore à débarrasser ces œuvres des bandelettes étouffantes dans
lesquelles elles ont été trop longtemps maintenues sous la double influence
d'une critique littéraire de type historique mal adaptée à ce genre de
littérature et d'une certaine philologie qui ne voyait en elles que prétexte à
exercices grammaticaux. Avec bien d'autre médiévistes d'aujourd'hui, nous
pensons que ces œuvres ne sont pas à visiter comme des monuments
archéologiques, témoins d'une civilisation et d'une pensée désormais révolues,
mais qu'elles ont encore quelque chose à dire aux modernes que nous sommes,
pour peu qu'on les aborde avec un esprit ouvert et disponible, qui ne se
refuse pas aux modes de lecture de notre temps.
public cultivé, qui les considère volontiers comme un domaine réservé aux
érudits et aux spécialistes. C'est là une situation d'autant plus regrettable
et paradoxale qu'on sait assez l'attirance, voire la fascination, qu'exerce
sur tant de nos contemporains tout ce qui touche à cette époque. Ne répond,
trop souvent hélas, à cette attirance quasi instintive du public qu'un Moyen
Âge de carton-pâte - films ou émissions télévisées de qualité médiocre, fêtes
populaires où, à grand renfort de costumes, on s'ingénie à recréer l'
"atmosphère médiévale". Sans doute le premier obstacle à un contact
authentique avec les textes littéraires de notre Moyen Âge reste celui de la
langue - cet ancien français dont on a d'ailleurs exagéré comme à plaisir la
difficulté, qui n'est pas aussi grande que le laisseraient croire les
imposants monuments d'érudition philologique auxquels il a donné naissance. Il
faut, à cet égard, savoir gré aux médiévistes qui n'ont pas hésité à jouer la
carte de la traduction en français moderne de ces œuvres vénérables... et
oubliées. Ainsi en va-t-il de ces petits joyaux poétiques du xiie siècle - les
Lais de Marie de France - dont Pierre Jonin nous a donné récemment une
excellente traduction dans le but, écrit-il, "d'élargir le champ de
pénétration d'une œuvre en la rendant accessible au plus grand nombre
possible". C'est là une première étape, devenue indispensable et qui n'exclut
pas d'ailleurs, dans un second temps, le recours au texte original. Mais il
reste encore à débarrasser ces œuvres des bandelettes étouffantes dans
lesquelles elles ont été trop longtemps maintenues sous la double influence
d'une critique littéraire de type historique mal adaptée à ce genre de
littérature et d'une certaine philologie qui ne voyait en elles que prétexte à
exercices grammaticaux. Avec bien d'autre médiévistes d'aujourd'hui, nous
pensons que ces œuvres ne sont pas à visiter comme des monuments
archéologiques, témoins d'une civilisation et d'une pensée désormais révolues,
mais qu'elles ont encore quelque chose à dire aux modernes que nous sommes,
pour peu qu'on les aborde avec un esprit ouvert et disponible, qui ne se
refuse pas aux modes de lecture de notre temps.
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