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Claudel et l’avènement de la modernité
EAN13
9782848676890
Éditeur
Presses universitaires de Franche-Comté
Date de publication
Collection
Annales littéraires
Langue
français

Claudel et l’avènement de la modernité

Presses universitaires de Franche-Comté

Annales littéraires

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782848676890
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Ce livre est une étude de l’œuvre poétique et dramatique de Paul Claudel tout
au long de la recherche, qu’il a menée de l’aube du xxe siècle à l’explosion
de la Seconde Guerre mondiale, d’une approche et d’une définition de la
modernité. Aujourd’hui que cette interrogation paraît (dit-on) caduque, le
champ de l’exploration et de la découverte – celui, infini, de la lecture –
peut d’autant mieux se parcourir et s’offrir, comme le dramaturge l’a
souhaité, à la façon d’un inépuisable spectacle. Ce spectacle de la modernité,
Claudel lui a donné pour nom Europe. À l’âge où le glorieux mythe baudelairien
et rimbaldien du nouveau a perdu de ses splendeurs et où. à la suite de la
théorie spenglerienne du déclin de l’Occident, la plupart des contemporains du
dramaturge ont cru voir et voulu dire les "derniers feux" et les "pâles
scintillements" (S. Zweig) de la culture européenne, Claudel seul ou presque a
exalté la vocation du vieux continent en proie au doute et d’où le sacré s’est
enfui. "Je serai le premier grand poète Européen", a-t-il écrit au faîte de
ses réflexions sur la poésie et alors qu’il inventait, avec sa somme théâtrale
Le Soulier de satin, une dramaturgie inouïe. Inouïe en ceci qu’elle a répondu,
non à la grâce de l’arbitraire ainsi que l’ont fait de leur côté, eux aussi
issus du symbolisme, Hofmannsthal, T.S. Eliot, Maeterlinck. Pessoa, Rilke,
W.B. Yeats ou Valéry, mais à la faveur du texte littéraire, à la grande énigme
de notre sphynx moderne : à quoi bon écrire quand le monde croule ? L’Europe a
incarné la modernité claudélienne : le mythe des temps modernes sera
supranational, sous le triple rapport de l’art, de la métaphysique et de la
religion, ou ne sera pas. À la lumière du grand théâtre du monde tel que le
dramaturge en a fixé les structures, une nouvelle culture a trouvé de quoi
advenir, qui a reçu la fraîcheur et l’immémorial en partage. Car il faut
croire avec Claudel à la culture européenne. Par elle la création (celle d’un
poème, d’une route ou d’une cathédrale) pourra faire partie pour toujours des
archives indestructibles de l’humanité, la pensée (celle de saint Augustin, de
Dante ou de Briand) sera sans cesse relancée, et le sens ne fera jamais
défaut. Voilà la scène : celle de l’homme enfin soustrait au hasard.
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