Pessoa écrivit, au cours de sa vie, près de 30 000 feuilles. Les thèmes furent presque toujours lui-même ou ce qui lui était proche — famille, amis, passions littéraires, mythologie, rites initiatiques. Soit l’équivalent de 60 livres de 500 pages. Si bien que, en un éblouissement, j’ai entrevu la possibilité de raconter sa vie à partir de ces mots. Non en me servant de ceux écrits chronologiquement, à la manière d’un journal intime, proche des autobiographies conventionnelles, mais en disant ce que je veux dire, comme si c’était lui qui écrivait — et de fait, ces mots lui appartiennent.Ce livre est “la biographie de quelqu’un qui jamais n’eut de vie”. Juste “une sorte de présentation” de l’homme et de son œuvre. De l’œuvre qui est l’homme. Tentative de comprendre les mystères qui se trouvent derrière cette “figure de roman à écrire”, qui “peut être à peine une nuit ou qui peut être une aurore”. Comme le souligne l’hétéronyme Vicente Guedes : “Ce livre n’est pas de lui : c’est lui.”
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