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Un tocard sur le toit du monde, récits
Format
Broché
EAN13
9782709634373
ISBN
978-2-7096-3437-3
Éditeur
JC Lattès
Date de publication
Collection
Essais et documents
Nombre de pages
221
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
270 g
Langue
français
Code dewey
796.522

Un tocard sur le toit du monde

récits

De

JC Lattès

Essais et documents

Indisponible

Autre version disponible

« J’ignorais comment, mais je savais que j’y arriverais. 
Gravir les mythiques 8848 mètres, qui font de l’Everest le Toit du monde, un sommet réservé aux alpinistes les plus expérimentés. Moi, d’expérience, je n’en avais pas. Aucune. Je n’avais jamais enfilé de chaussures cloutées, jamais essayé un piolet, ni un mousqueton, jamais mis le nez dans le tas de cordes dont les grimpeurs se saucissonnent avant de commencer une ascension. J’avais bien grimpé les murs d’escalade au pied de ma cité, à l’lle-Saint-Denis, mais à part ça… 
Alors, pour intégrer un groupe de professionnels, j’ai pipeauté mon CV. A l’organisateur de l’expédition, j’ai fait croire que j’avais grimpé le Mont-Blanc et le Kilimandjaro. J’aurais pu aussi bien dire l’Annapurna ou la Lune, ça ne coûtait pas plus cher. Mais ça a marché. Je pense que dans la tête du gars, personne ne serait assez fou pour se mesurer à l’Everest sans une expérience en béton armé. Je me disais : j’ai connu la galère, la violence des HLM du 93, j’ai réalisé un tour du monde à vélo, j’ai fait le bouclier humain en Irak, et je suis même devenu journaliste à France 3, alors l’Everest… J’avais tort. Là-haut, j’ai failli laisser ma peau. Plusieurs fois.
 Tout au long de cette aventure qui a duré deux mois, j’ai pensé très fort à mes parents, illettrés Algériens. J’avais un super concept en tête : une fois au sommet, je planterais côte à côte les deux drapeaux, le français et l’algérien. Une manière de réconcilier mes deux identités, moi qui suis si paumé d’être d’ici et de là-bas, c’est-à-dire de nulle part. Finalement, j’ai confectionné un cœur en carton et j’ai écrit dessus le chiffre 93. Le département le moins aimé de France. Celui où j’ai grandi et que je ne quitterai pour rien au monde. »
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