www.leslibraires.fr
Format
Broché
EAN13
9782849905425
ISBN
978-2-84990-542-5
Éditeur
Des Equateurs
Date de publication

C'est de quel côté la mer ?

Des Equateurs

Indisponible
Didier Barbelivien, c'est plus de 2 000 chansons. « Elle m'oublie » de Johnny Halliday, c'est lui. « Petite fille du soleil » de Christophe, encore Barbelivien. « Mademoiselle chante le blues » de Patricia Kaas et « L'adieu » de Garou, toujours lui. Il est derrière tous les monuments de la chanson française. Il a aussi chanté ses propres tubes comme « Elle » et « À toutes les filles », qui ont été successivement en tête du top 50. Il irrigue notre sensibilité depuis les années 1970. Mais cette facette de compositeur et chanteur à succès est un lieu commun. Il y a derrière le showbiz un écrivain d'une délicatesse inouïe, un poète de la mélancolie, plus proche de René Guy Cadou et de l'école de Rochefort que du spectaculaire.

Si C'est de quel côté la mer pourrait à première vue évoquer des Mémoires, ils emprunteraient des routes secrètes. C'est de quel côté la mer est d'abord une géographie de paysages et de visages. On y croise au détour d'un chemin Gérard Depardieu et ses vins d'Anjou, Léo Ferré et son anarchisme à la fois ordonné et désespéré, la face cachée de Sylvie Vartan ou le mystère ambulant de Carla Bruni. Mais ce livre n'est pas une galerie de « people » ou de portraits glacés, c'est une dérive qui commence sous les années Pompidou pour se poursuivre jusqu'à nos jours. Un voyage à travers nos nostalgies, dont le cap permanent est l'esprit d'enfance. Voici venir Didier Barbelivien, dévoreur de livres, passionné par Sagan, Scott Fitzgerald ou Eugène Fromentin, ami de l'écrivain et éditeur Jean-Marc Roberts avec qui il fait les 400 coups.

Il y a dans ce livre des nuits blanches, un amour des petits matins, des vagues, des rochers, des nuages, des soleils gris, des routes qui défilent comme dans un film de Claude Sautet, des trains et des rails qui zèbrent le paysage, des solitudes partagées sous les ciels étoilés, beaucoup de lucidité, de tendresse pour les autres, d'ironie sur soi. Voici l'album de Didier Barbelivien : face B.

On n'entrait pas chez Léo Ferré par hasard ou par effraction, il fallait montrer patte noire. L'après-midi de juillet où nous sommes arrivés chez lui en Toscane, dans la région de Castellina, il m'a dit en m'embrassant après avoir franchi la grille : « Bienvenue dans la maison de l'anarchiste, il faut que je te dise : ici on dîne à neuf heures moins le quart pas à neuf heures. »
S'identifier pour envoyer des commentaires.