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229.En Bretagne, d'île en île
EAN13
2000145176286
Éditeur
SEBL-SOCIETE D'ETUDES DE BREST ET DU LEON
Date de publication
Nombre de pages
176

229.En Bretagne, d'île en île

Sebl-Societe D'Etudes De Brest Et Du Leon

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Les premiers témoignages sur les îles bretonnes sont très anciens et deux d’entre eux sont particulièrement intéressants. Le premier est de Strabon (63 av. J.-C. - 23/25 ap. J.-C.), qui rappelle que « Posidonius affirme qu’il y a dans l’Océan une petite île, qu’il situe devant l’embouchure de la Loire et pas tout à fait en haute mer, habitée par les femmes des Samnites possédées de Dionysos et vouées à apaiser ce dieu par des rites mystiques et par toutes sortes de cérémonies sacrées. Aucun homme ne met le pied sur cette île ; en revanche, les femmes elles-mêmes traversent l’eau pour s’unir à leurs maris et s’en retournent ensuite. La coutume veut qu’une fois par an elles enlèvent le toit du temple et en refassent un le même jour, avant le coucher du soleil, chacune y apportant sa charge de matériel. Celle dont le fardeau tombe à terre est déchiquetée par les autres, qui promènent alors ses membres autour du temple en criant l’évohé et ne s’arrêtent pas avant que leur délire ne prenne fin. Or il arrive toujours que l’une ou l’autre d’entre elles tombe et doive subir ce sort ».

Quant à Pomponius Mella, qui écrit entre 24 et 44 ap. J.-C., il nous rapporte au sujet de l’île de Sein que « Sena, dans la mer Britannique, en face du littoral des Osismes, est célèbre par l’oracle d’une divinité gauloise dont les prêtresses, consacrées par une virginité perpétuelle, sont, dit-on, au nombre de neuf ; on les appelle Gallizenas et on les croit douées du pouvoir singulier de soulever les mers et les vents par des formules magiques, de se métamorphoser à volonté en n’importe quel être animé, de guérir des maux qui, pour d’autres, sont incurables, de connaître et de prédire l’avenir ; mais ce sont des dons qu’elles réservent aux navigateurs, à ceux mêmes qui se sont mis en route dans la seule intention de les consulter » (textes traduits par Jean-Yves Éveillard, L'Armorique antique - Aremorica antiqua, 2013).

Il est étonnant de constater qu’au début de l’ère chrétienne, tous les clichés sur l’Armorique sont déjà présents : un monde insulaire mystérieux, la possibilité de connaître l’avenir, une religion proche de la magie, les tempêtes et le vent… Le tout est heureusement réservé aux navigateurs chanceux ! Rassurez-vous, ce Cahier de l’Iroise aborde les îles mais de façon plus apaisée.

Yves Coativy
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