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Émancipation de la psychiatrie, Des garde-fous à l'institution démocratique
Format
Broché
EAN13
9782849507148
ISBN
978-2-84950-714-8
Éditeur
Syllepse
Date de publication
Collection
Le présent avenir
Nombre de pages
250
Dimensions
21 x 15 x 1,1 cm
Poids
264 g
Langue
français

Émancipation de la psychiatrie

Des garde-fous à l'institution démocratique

De

Syllepse

Le présent avenir

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Une histoire critique de la psychiatrie, tel est le projet de ce livre, celle d'une libération de l'enfermement de la folie et de ses contraintes inhumaines, produits de la domination de la raison d'État.
La notion de santé mentale a été présentée une volonté d'émancipation par la science. Elle est aujourd'hui une politique de régulation d'un marché public-privé sécuritaire, imposée hors de toute démarche démocratique. Sa gestion néolibérale est centrée sur les résultats comptables et des mesures sécuritaires d'enfermement. Dans ce contexte les soignants sont à nouveau les garde-fous d'un nouvel «ordre protectionnel» médicalisé.
La rupture avec la réalité catastrophique de la psychiatrie publique est, pour l'auteur, un espace d'utopie concrète. Il l'aborde à partir de sa pratique psychiatrique au sein d'un centre d'accueil et prolonge la réflexion amorcée dans ses ouvrages précédents: Psychiatrie­ dans la Ville et La Rue des précaires (Érès, 2000 et 2011). L'auteur a expérimenté et postule la possibilité d'une psychiatrie différente au sein de pratiques institutionnelles ouvertes, en lien avec les «tiers sociaux» dont les familles et les structures politiques.
Ce livre s'appuie sur l'apport des connaissances de la psychanalyse et des sciences sociales dans l'analyse institutionnelle, ­d'allers-retours entre Freud et Marx.
Libérer la folie de ses contraintes médicalisées est donc une utopie concrète, une réappropriation du métier de soignant et de son éthique d'engagement humain, avec ses moyens de formation et matériels, dont les luttes ouvrent une approche renouvelée du normal et du pathologique.
Une première émancipation est de subvertir les politiques de santé mentale administrées, alors que celles-ci instrumentalisent l'essor de techniques modernes en support de «bonnes pratiques» d'évaluation comptable. Une seconde est de sortir d'une politique de gestion des risques, de précaution plus que de prévention collective. Le contrôle social est la négation de toute protection sociale et de services publics solidaires, mais aussi de réels droits humains collectifs des patients. Ces deux entrées s'ouvrent à une émancipation qui sorte le patient de la naturalisation biologique et d'une supposée dangerosité dont les études sérieuses montrent qu'elle est exceptionnelle.
Son émancipation politique passe donc par l'abrogation de la loi sécuritaire du 5 juillet 2011 et des lois de santé qui régentent aujourd'hui la psychiatrie. Doit être réactualisé l'ensemble des acquis de pratiques alternatives à l'asile carcéral, les expériences de secteur psychiatrique des cinquante dernières années. Une politique de santé mentale passe par les pratiques de psychothérapie institutionnelle et la reconnaissance des droits humains des patients qui participent des luttes d'émancipation dans la société.
Le livre est un plaidoyer pour une transition politique vers des institutions où se mène une politique de santé mentale d'humanisation et de désaliénation du soin psychiatrique, et appelle à un débat public pour une institution démocratique de la psychiatrie.
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