- Format
- Broché
- EAN13
- 9782728312900
- ISBN
- 978-2-7283-1290-0
- Éditeur
- École Française de Rome
- Date de publication
- 22/03/2019
- Nombre de pages
- 704
- Poids
- 1130 g
La citoyenneté dégradée. Une histoire de l'infamie à Rome (312 av. J.-C. – 96 apr. J.-C.)
Clément BUR
École Française de Rome
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À Rome, la dignité était au cœur de la hiérarchie civique. Dès lors, les citoyens qui ne répondaient plus aux attentes liées à leur rang étaient déclassés et perdaient certains droits. Devenus infâmes, ils jouissaient désormais d’une citoyenneté amoindrie. Ce livre est consacré à ces formes de dégradations civiques prononcées par un représentant de la cité et pour un motif moral. Le choix de la prosopographie (catalogue disponible en ligne) ainsi que d’une approche globale et diachronique a permis de proposer une synthèse renouvelée sur l’infamie. Cela passe d’abord par une étude d’ensemble des peines infamantes de la discipline militaire et surtout du regimen morum des censeurs. On saisit ainsi combien ces spectacles du déshonneur caractérisaient la culture politique romaine et contribuaient à définir le mos maiorum, tandis que le problème des candidats aux élections déboutés pour indignité en dessine les limites. Se pose ensuite la question des peines prescrites par les lois pénales et des réglementations écartant de diverses fonctions (témoins, juges, décurions…) certaines catégories de citoyens méprisés de longue date, comme les acteurs, les gladiateurs, ou les prostitués. Cette analyse dévoile un phénomène de juridicisation de l’infamie amorcé à partir du II e siècle avant J.‑C. Mais l’on ne peut se passer d’un examen des infâmes eux-mêmes : leurs origines, leur situation et les possibilités de sortir de leur condition. L’étude des formes d’infamie révèle ainsi en négatif la définition du bonus ciuis et les attentes des Romains envers leurs dirigeants. La question de l’évaluation morale du citoyen dans la société d’ordres qu’était Rome conduit à une histoire de la citoyenneté romaine sur la longue durée : c’est donc une réflexion sur le caractère méritocratique de la hiérarchie civique et sur le mode de légitimation de l’aristocratie qui est proposée ici.
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