Autoradio

Ce livre aimerait établir avec la radio un rapport analogique, parce qu'il fonctionne et a été conçu comme un acte de syntonisation dans la pensée et parce que ses pages ont été écrites en faisant autre chose. Composés sur une machine à écrire, objet à la fois obsolète et en état de marche, les textes tentent de capter des «moments» de la pensée, de saisir des superpositions entre des choses lues, de détourner le surplus de phrases lues quotidiennement, de tailler dans le brouhaha, de prendre des notes qui seraient immédiatement des poèmes. La machine à écrire, sa matérialité encombrante et son obsolescence, font remonter à la surface de l'écriture un bain concret de fautes de frappes, de phrases bricolées, d'hésitations, de trous et de lenteur. Chaque page est une captation et chaque poème est un document.