www.leslibraires.fr
Format
Broché
EAN13
9782845161320
ISBN
978-2-84516-132-0
Éditeur
Presses Universitaires de Clermont-Ferrand
Date de publication
Collection
Cahiers du Centre de recherches sur les littératures modernes et contemporaines (CRLMC)
Nombre de pages
432
Dimensions
21 cm
Poids
540 g
Langue
français
Code dewey
809.933
Indisponible
L'expression est ambiguë : ce sont bien, tout d'abord, les dieux eux-mêmes qui, du sommet de l'Olympe, éclatent d'un rire tonitruant pour se moquer de leurs propres travers, autant que de la folie des mortels et de la prétention de l'homme à les égaler sur le terrain du rire. Mais, quand bien même les hommes pourraient rire des dieux comme les dieux rient d'eux-mêmes et se rient des hommes, cela est-il permis ? De la condamnation par Tertullien de l'“impiété fondamentale” du théâtre bafouant le créateur et sa créature, à Théophile Gautier expliquant que rire des dieux est rire du sacré, donc du besoin que les hommes ont des dieux pour édifier leur monde, jusqu'à la position du moine fanatique mis en scène dans le Nom de la rose, pour qui “on désignerait le rire comme l'art nouveau, inconnu de Prométhée même, qui anéantit la peur”, l'on peut suivre cette crainte que la parodie ne flétrisse l'homme, plutôt que les dieux, et que rire des dieux ne soit rire du beau, c'est-à-dire du très humain désir de beauté. Et alors, si l'on pense comme Gautier que le “désenchantement du monde” ne sera jamais accompli tant que subsisteront les beaux-arts et le badinage amoureux, les hommes qui croient rire des dieux pourraient bien se retrouver la cible de ceux qu'ils croyaient morts. Les dieux pourraient bien triompher en riant les derniers. Pour autant, la mythologie n'est pas cantonnée dans les genres sérieux, et le comique participait des rites antiques destinés à fêter les dieux... Le propos est ici d'aborder les modalités de rencontre du rire et du sacré (plus exactement de la représentation du sacré) dans les arts et la littérature modernes. Sans prétendre à l'exhaustivité, l'ouvrage embrasse le plus vaste espace de temps, privilégiant une approche pluridisciplinaire et comparatiste, commençant par le Moyen Âge et la Renaissance, nous attardant à l'âge classique – âge d'or du burlesque – pour en venir aux 19e et 20e siècles, où s'est avérée la dimension politique et sociologique du burlesque, entre carnaval et facétie.
S'identifier pour envoyer des commentaires.