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L’archéologie préventive de ces trente dernières années a offert des fenêtres d’étude dans l’agglomération antique de Thyez. Quand bien même son ancien nom n’a pas laissé de trace dans les sources textuelles, l’analyse géo-archéologique permet aujourd’hui de disposer d’une première image sur l’occupation de ce territoire durant l’Antiquité et de proposer une problématique renouvelée de l’histoire alluviale du secteur avant, pendant et après l’installation romaine. Thyez est une commune haut-savoyarde, ses habitants les Thylons. Le bourg se développe en rive droite de la vallée de l’Arve, quelques kilomètres en aval de la ville de Cluses et au pied méridional des contreforts du Haut Giffre. L’Arve, torrent alpin, affluent du Rhône, s’écoule du Mont-Blanc jusqu’au lac Léman, dans une vallée glaciaire rythmée par des verrous et des ombilics. Le site de Thyez est implanté dans le bassin de Bonneville-Cluses comblé par les alluvions quaternaires de la rivière et au débouché du défilé-verrou de Magland ou cluse, à l’origine du nom de la grande ville industrielle de la vallée. Les fragments de stratigraphie alluviale observés ont permis la caractérisation de processus de morphogénèse alluviale et offert quelques repères chronologiques. Ces résultats, replacés dans un cadre chronostratigraphique et paléoenvironnemental, alimentent une nouvelle problématique de la genèse alluviale et du potentiel d’habitabilité par les riverains. Une reconstitution diachronique des processus hydrosédimentaires, bien qu’incomplète et de nature ou temporalité extrêmement variées, est soumise à discussion pour la période de l’Holocène. Au cours de l’Antiquité, la relation des riverains avec les fluctuations de l’Arve qui sont plutôt contraignantes est plus particulièrement précisée ; les dépôts de crue ou les empreintes d’érosion inter stratifiés dans les phases d’occupation semblent démontrer une certaine capacité de résilience et l’adaptabilité des habitants.
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