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Argentina, Argentina...
Format
Broché
EAN13
9782350007489
ISBN
978-2-35000-748-9
Éditeur
Oskar Éditeur
Date de publication
Collection
ROMAN - HISTOIR
Nombre de pages
232
Dimensions
21 x 13 cm
Poids
280 g
Langue
français

Argentina, Argentina...

De

Oskar Éditeur

Roman - Histoir

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C'est une histoire d'amour et de haine, dans l'Argentine de la dictature. C'est l'enfant Ignacio, arraché à ses parents alors qu'il n'a que six ans. Aujourd'hui, il nous parle.
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Christophe Léon: «Nous n'existons que par l'Autre»

Quand Christophe Léon rencontre des collégiens à propos de Argentina, Argentina il discute avec eux des enjeux et des raisons de «ce que l'on peut appeler une forme d'épuration ethnique», mais aussi de la question de savoir si un enfant «adopté», après des années de vie et d'éducation orientée, est en mesure, après avoir découvert son origine, de retourner dans sa famille biologique. Et la fin ouverte du roman n’est pas sans laisser ses lecteurs remplis de salutaires interrogations...

CLAIRE FONTANEL: Les enfants volés d'Argentine, pourquoi ce sujet?
CHRISTOPHE LÉON: Il m'a été inspiré par un article dans un journal (Le Monde, je crois, mais je n'en suis pas certain), il y a quelques années, qui faisait allusion à une enfant volée à l'époque de la junte militaire argentine et qui racontait son histoire. Je connaissais déjà la junte, mais moins cet épisode dramatique des enfants volés (comme il y en a d'ailleurs eu en Europe, en Espagne, du temps de Franco). Je me suis intéressé à ces enfants et à ce qu'ils étaient devenus, à leur «petite» histoire que percutait la «grande» Histoire. J'avais envie de savoir ce qu'il se passait ensuite, comment, devenus adultes, ils appréhendaient leur vie quand ils découvraient qu'ils étaient des enfants volés et l'existence d'une «autre» famille biologique. Comment ils raconteraient leur enfance et, peut-être, leur quête d'un passé avant la junte. Se sentaient-ils libres de lier des liens avec leurs grands-parents biologiques ou bien restaient-ils dans leurs familles adoptives? Cessait-on d'aimer les gens qui vous avaient élevé en apprenant qu'on était un enfant volé? Autant de questionnements qui m'ont donné envie d'écrire ce livre.

CLAIRE FONTANEL: "Argentina, Argentina" est la rencontre entre Ignacio et Pascal Fore (journaliste), entre Pablo (premier nom d'Ignacio) et Pascal Fore, entre l'Argentine et nous également. Roman historique, roman initiatique, voire politique, non?
CHRISTOPHE LÉON: Davantage qu'un roman historique au sens strict du terme, "Argentina, Argentina" est le récit initiatique d'un jeune garçon durant les années de plomb de la junte militaire. J'ai choisi Ignacio pour raconter sa jeunesse dans une famille «d'adoption», celle du Pablo qu'il était, parce qu'il me semblait nécessaire d'apporter une vision plus adulte sur cette enfance particulière dans des conditions dramatiques. Ignacio a, à la fois, le regard tendre et parfois mélancolique de Pablo et celui, plus dur et questionneur, de l'homme à la recherche de son passé et de son identité. Il n'est d'ailleurs pas anodin qu'il ait fait des études de psychiatrie. Un roman politique? Je ne sais pas. Il me semble que tout est politique, chaque choix que nous faisons, chaque instant de notre vie est politique. D'autant plus en Argentine dans ces années-là, où l'on risquait sa vie pour des opinions et des idées. Mais les derniers événements en France montrent que l'on peut aussi mourir pour ses idées aujourd'hui en Europe. Ignacio, bien après la fin de la junte, continue à se questionner sur sa culpabilité, celle de ses parents adoptifs, biologiques, sur son frère, sur son pays et bien sûr, ses interrogations sont politiques.

CLAIRE FONTANEL: Et pour finir, si je vous dis LIBERTÉ?
CHRISTOPHE LÉON: Si vous me dites LIBERTÉ, je pense immédiatement à L'AUTRE. Nous n'existons que par l'Autre, par la culture de l'Autre, et il me semble que notre liberté passe impérativement par cet Autre (ce moi différent mais tellement semblable), par nos différences donc et nos ressemblances. Il n'y a pas de liberté individuelle sans l'acceptation de l'Autre. La liberté, à mon sens, est davantage un devoir qu'un droit. Le devoir de vivre en bonne harmonie avec son environnement (naturel et social). Je suis libre parce que j'accorde à l'Autre la même liberté qu'à moi, la liberté de penser, de croire ou de ne pas croire, d'exister, d'aimer, etc. La liberté est intimement liée aux mots tolérance et bienveillance. Il n'y a pas de liberté dans un monde de compétition où règne le chacun pour soi, mais plutôt dans un monde de partage et de solidarité…

Propos recueillis par Claire Fontanel, librairie Chantepages à Tulle

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