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Format
Broché
EAN13
9782247107384
ISBN
978-2-247-10738-4
Éditeur
Dalloz
Date de publication
Collection
Bibliothèque Dalloz
Dimensions
24 x 16 cm
Langue
français

Harangues. Réimpression de l'édition de1796

Réimpression de l'édition de1796

De ,

Dalloz

Bibliothèque Dalloz

Indisponible
RAPPEL RAPPEL RAPPEL Grand juriste, longtemps avocat du roi au Présidial de Clermont, Jean Domat est réputé pour l'importance de son oeuvre. Les Harangues (discours d'ouverture prononcés par Domat de 1657 à 1682 dans l'exercice de ses fonctions d'avocat du roi) publiées après sa mort (1697) et dont nous rééditons le contenu, permettent de comprendre les fondements de sa pensée.
Publiées pour la première fois à Paris en 1796, dans la seconde édition des oeuvres de Domat, dont, après sa mort survenue la même année, ses fils mènent à terme la parution, les Harangues suivent, au tome V, les quatre livres consacrés au Droit public, et c'est la place qui demeurera la leur dans toutes les éditions de l'oeuvre du jurisconsulte clermontois.
Ces « harangues », au nombre de dix-sept, appartiennent à un genre très classique, celui des discours d'ouverture qu'il incombait aux magistrats du parquet de prononcer lors des rentrées solennelles, pour rappeler aux juges et aux avocats ce qu'était leur mission, Prononcées par Domat dans l'exercice même de ses fonctions, durant les quelque trente années au cours desquelles il fut avocat du Roi à Clermont, ces discours attestent que sa réflexion et son projet s'enracinent dans une méditation constamment renouvelée sur les devoirs du juge. Or, à travers elle, c'est aux grands thèmes de la figure du juge dressée par la tradition judiciaire française que la réflexion domatienne renvoie. Comme le voulait la coutume à laquelle il se conforme en les prononçant, Domat dans ces discours s'interroge en effet sur l'office du juge, et sur les moyens qui peuvent lui permettre de remplir sa mission de médiateur entre Dieu et les hommes. Sur le fond les Harangues constituent un véritable traité du juge, qui se double en outre d'un traité des passions. Si les convictions qui constituent le point de départ de sa méditation sont en effet toutes classiques, Domat s'en écarte progressivement lorsqu'il s'interrogesur les moyens à mettre en oeuvre. Comment en effet le juge, qui n'est qu'un homme, soumis comme tous les autres à l'empire des passions pourrait-il rendre « le jugement de Dieu » ? Sur ce point l'inflexion janséniste qui marque la réflexion du jurisconsulte sur la « flexibilité » de l'esprit aux préventions du coeur -, « l'esprit juge... comme le coeur aime » - le conduit à discréditer puis à écarter les moyens traditionnels proposés par la tradition judiciaire, et à proposer des solutions nouvelles : la mise en « système » des lois que son oeuvre doctrinale va s'attacher à réaliser, constitue l'instrument qui permettra d'obliger les juges à rendre la justice selon la loi fondamentale de l'amour dictée par Dieu aux hommes. Les Harangues, cette histoire d'une pensée, permettent de suivre le cheminement qui a conduit le magistrat de l'âge classique à formuler des réponses révolutionnaires, aux interrogations traditionnelles de la magistrature française.
Présentation par Marie-France Renoux-Zagamé, professeur à l'Université Paris I
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