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L'autre femme
EAN13
9782848930312
ISBN
978-2-84893-031-2
Éditeur
Deux terres
Date de publication
Collection
2TER.ROMAN FEM.
Dimensions
24 x 15,3 x 3 cm
Poids
542 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
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  • Vendu par Librairie Le Livre.com
    Description
    RO20209554: 2006. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 363 pages. . . . Classification Dewey : 820-Littératures anglaise et anglo-saxonne
    État de l'exemplaire
    Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais
    Format
    In-8
    Reliure
    Broché
    20.90 (Occasion)
Titre original :
The Other Woman
Editeur original :
Michael Joseph, Penguin Books Ltd, Londres
© original : Jane Green, 2004
ISBN original : 978-0-71814-465-4
Pour la traduction française :
© Éditions des Deux Terres, mai 2006

ISBN : 978-2-84893-104-3

TRADUIT DE L'ANGLAIS
PAR MARIANNE BERTRAND

Remerciements

Pour leur aide, leurs encouragements et leur gentillesse :

Heidi Armitage, Maxine Bleiweis, Margie Freilich-Denet toute l'équipe de la bibliothèque de Westport, Deborah Feingold, Dina Fleischmann, Anthony Goff, Charlie & Karen Green, Stacy & Michael Greenberg, Dr Melanie Mier, Louise Moore, Jean Neubohn, Donna Poppy, Deborah Schneider, Marie Skinner.1

Je n'ai pas l'habitude me faire porter pâle. Et, même si j'aimerais pouvoir dire que je me sens malade, ce n'est pas le cas. Sauf si l'on tient compte de l'énervement qui précède le mariage, du trac de dernière minute et de l'épouvantable montée du stress.

Néanmoins, j'ai décidé ce matin que j'avais bien mérité une journée de congé – et puis zut, peut-être même deux –, aussi ai-je téléphoné très tôt, consciente de faire une piètre menteuse, et qu'il me serait donc plus facile de mentir à Penny, la réceptionniste, qu'à mon patron.

– Ma pauvre... La voix de Penny était pleine de compassion. Mais ça ne m'étonne pas, c'est le mariage : ça doit être le stress. Il faut que tu restes allongée dans le noir.

– C'est ce que je vais faire, ai-je répondu d'une voix rauque, m'empêtrant dans mon mensonge – les symptômes de la migraine n'incluent pas les maux de gorge ou les éternuements – avant de raccrocher le plus vite possible.

J'avais vaguement dans l'idée de faire quelque chose de délicieux aujourd'hui, un truc que je ne fais jamais normalement. Manucure, pédicure, soin du visage, ce genre-là. Mais comme il se doit, la culpabilité l'a emporté, et même si j'habite fort loin de mon bureau des quartiers branchés de Soho, je suis néanmoins absolument certaine que si je mets le nez dehors le jour où je me suis fait porter pâle, je vais croiser quelqu'un de mon bureau au bout de la rue.

Me voici donc plantée devant les ineptes programmes diurnes de la télévision, par un froid matin de janvier (bien que je vienne de tomber sur un programme sur « les préparatifs de mariage » qui pourrait s'avérer fort utile), en train de descendre un paquet de biscuits fourrés (la dernière chance qu'il me restait de faire un régime avant le mariage vient de s'envoler), et de me demander s'il y a la moindre chance de trouver une masseuse – une vraie – qui se déplacerait à domicile à la dernière minute pour détendre ces nœuds de tension.

Je parviens à perdre quarante-cinq minutes à éplucher les encarts publicitaires dans les magazines de quartier, mais je suspecte que, pour une raison ou une autre, les masseuses en question ne correspondent pas à ce que je recherche : « discrétion garantie », « sensuel et intime ». De là, je passe aux petites annonces en dernière page.

Je souris en mon for intérieur en les lisant. Bien sûr que je les lis. Je suis peut-être sur le point de me marier, mais ça n'empêche pas de jeter un œil sur ce qu'il y a sur le marché, encore que, je dois bien l'admettre, je n'ai jamais expérimenté les petites annonces. Mais une de mes amies l'a fait. Si, si, vraiment.

Un sentiment de chaleur ainsi que, je veux bien l'admettre, de suffisance m'envahit. Je n'aurai pas besoin de raconter à quiconque que j'ai le sens de l'humour, ou que je ressemble vaguement à Renée Zellwegger – seulement si je fais la moue et que je plisse mes yeux de toutes mes forces – ou encore que j'aime les promenades dans la nature et les soirées au coin du feu, comme il se doit.

Non pas que tout cela soit faux, mais Dieu ! que j'ai de la chance de ne plus avoir à me justifier, ou à me décrire, ou à faire semblant d'être quelqu'un d'autre.

Dieu soit loué pour Dan. Soyez remercié, Seigneur, pour Dan. Je glisse mes pieds dans de grandes pantoufles molletonnées, tire mes cheveux en queue de cheval et m'enveloppe dans le grand peignoir en éponge bien douillette de Dan tout en trottinant vers la cuisine.

Dan et Ellie. Ellie et Dan. Mme Dan Cooper. Mme Ellie Cooper. Ellie Cooper. Je fredonne ces mots à la consonance si étrange avec délectation, parcourue d'un frisson à l'idée qu'ils deviendront réalité dans un peu plus d'un mois, et que j'ai eu droit au conte de fées finalement.

Et, malgré le ciel couvert, la bruine qui n'en finit plus de tomber cet hiver, je me sens toute ragaillardie, comme si le soleil venait soudain de surgir à la fenêtre du salon rien que pour m'offrir sa chaleur.

Le problème avec la culpabilité qu'engendre le mensonge, je m'en rends compte maintenant, c'est qu'on a bien trop peur pour sortir de chez soi, et que du coup on gâche la journée entière. Et comme moins on en fait, moins on a envie de faire quoi que ce soit, à deux heures je m'ennuie, et suis sans énergie et somnolente. Plutôt que de me laisser totalement aller et de retourner me coucher, je décide de me réveiller avec un café fort, de prendre une douche et de m'habiller enfin.

La machine à expresso – cadeau de mariage en avance de mon président – m'adresse un appel enthousiaste depuis le coin où elle trône sur le plan de travail : c'est, de loin, l'objet le plus glamour et high-tech de la cuisine, et même de l'appartement tout entier. S'il n'y avait Dan, je n'utiliserais jamais cette fichue machine, même si j'ai une véritable passion pour le cappuccino fort et onctueux. La technologie et moi, ça fait deux. Le seul domaine où j'excelle est celui des ordinateurs, mais même là, maintenant que tous mes collègues de bureau se baladent avec des Ipods et des MPEG et Dieu sait quoi, je commence à me sentir à nouveau larguée.

Mon problème, ce n'est pas tant la technologie que le papier : les manuels d'instruction pour être précise. Je n'ai tout simplement pas la patience de les lire, et tout dans cet appartement finit par fonctionner si j'appuie sur quelques boutons et que je croise les doigts. Il est vrai que le magnétoscope n'a jamais enregistré quoi que ce soit à ce jour, mais j'ai acheté cet appareil pour passer les cassettes de location, pas pour enregistrer ; aussi, en ce qui me concerne, a-t-il parfaitement rempli sa mission.

Tout de même, si j'y réfléchis, tout n'a pas non plus si bien fonctionné que ça... Le congélateur a passé l'année rempli de glace et de glaçons, même si je crois que quelque part sous la glace se cache peut-être un carton d'esquimaux Ben & Jerry's de l'an dernier. Il y a le même sac dans l'aspirateur depuis que je l'ai acheté il y a trois ans, parce que je n'ai pas encore compris comment le remplacer – un jour, j'ai découpé un trou dedans et sorti la poussière à la main, puis je l'ai rebouché avec du papier adhésif, et ça fonctionne à merveille, apparemment. Songez un peu aux économies que j'ai réalisées sur les sacs d'aspirateur.

Ah oui, il y a aussi le super chic et cher lecteur de CD qui peut engloutir quatre cents disques à la fois, mais qui n'en a en fait jamais avalé plus d'un.

Peut-être que les choses ne fonctionnent pas comme elles le devraient, ou comme les fabricants l'ont prévu, mais ça me va comme ça, et maintenant j'ai Dan, Dan qui ne touchera pas la moindre acquisition avant d'avoir lu le manuel d'instruction de A à Z, d'avoir ingéré même les plus petits caractères, et de pouvoir le réciter par cœur.

Et donc Dan – béni soit Dan ! – lit maintenant les notices et me fait des démonstrations sur le fonctionnement des aspirateurs, des sèche-linge et des machines à café. Ce qui me console, mis à part le fait que je sais maintenant utiliser la machine à cappuccino, c'est que Dan a appris à régler ses démos avec précision, de façon à ce qu'elles ne dépassent pas une minute, durée au-delà de laquelle j'ai complètement décroché et serais plutôt en train de penser à de nouvelles présentations au bureau, ou de rêver que je plane sur une île déserte pendant notre lune de miel.

Mais la machine à café, il faut bien l'admettre, est formidable, et Dieu que je suis heureuse d'avoir écouté Dan et ses explications. Elle est arrivée il y a trois jours, et je l'ai déjà utilisée neuf fois. Deux tasses le matin avant de...
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