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Format
Broché
EAN13
9782362440243
ISBN
978-2-36244-024-3
Éditeur
JEAN JAURES
Date de publication
Collection
Les essais (09)
Nombre de pages
88
Dimensions
15 x 11 cm
Poids
90 g
Langue
français
Code dewey
324.24408309051

Le point de rupture. Enquête sur les ressorts du vote FN en milieux populaires.

enquête sur les ressorts du vote FN en milieux populaires

De ,

Jean Jaures

Les essais

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Sud Ouest
Vendredi 9 septembre 2011

Dominique DE LAAGE

Pourquoi ils votent FN

Les ouvriers et les employés français sont massivement tentés de voter en faveur de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle. Non qu'ils soient plus racistes ou plus idiots que les autres, rappellent Alain Mergier et Jérôme Fourquet. Le fait d'être davantage exposés à l'insécurité physique, à l'insécurité économique et au délitement du pacte social de la nation les a peu à peu fait basculer politiquement vers l'option Marine Le Pen, expliquent-ils dans un petit livre aussi coupant que vivifiant.

Les deux auteurs de l'ouvrage « Le Point de rupture, enquête sur les ressorts du vote FN en milieux populaires » (lire ci-contre), estiment que « quelque chose s'est brisé dans l'opinion » entre fin 2010 et début 2011. Cette « bascule » s'est matérialisée avec le retour du Front national sur le devant de la scène aux cantonales de mars 2011.

Entre juin-octobre 2010 et avril 2011, les intentions de vote en faveur de Marine Le Pen ont progressé de 7 points chez l'ensemble des Français (20,5 %) et de 16,5 points chez les ouvriers (42 %). Une montée en puissance également sensible dans l'ouest de la France, où le FN a accédé pour la première fois au second tour dans bien des cantons, comme à Sigoulès et à La Force, en Dordogne, à Marennes et à Saujon, en Charente-Maritime, à Pauillac et à Floirac, en Gironde…

Pour les deux auteurs, cette « bascule » de l'électorat vers le FN correspond à un « besoin de protection ». Ils notent d'ailleurs qu'en avril 2006, un an avant l'élection de Nicolas Sarkozy, le souhait d'« ouverture au monde » chez l'ensemble des Français (43 %) surpassait le « besoin de se protéger davantage » (31 %). Le déclenchement de la crise économique et financière a inversé la donne. En mars 2011, 59 % des Français (63 % des ouvriers) réclament « protection », quand 21 % (15 % des ouvriers) parient encore sur « l'ouverture ».
Du vote « contre » au « pour »

Dans ce contexte, selon eux, l'intention de vote en faveur de Marine Le Pen a considérablement évolué, qualitativement parlant. Le vote « contre » le système « UMPS », selon la formule inventée par Jean-Marie Le Pen, devient un vote « pour » le Front national.

Quand 66 % des catégories supérieures disent encore vouloir voter Le Pen « pour donner un avertissement aux autres politiques », 48 % des catégories populaires sont dans « le soutien aux idées de Marine Le Pen ». « On n'est pas encore dans la conviction ou l'adhésion, mais déjà dans l'empathie de points de vue », notent donc les deux auteurs.

Pourquoi un tel hiatus entre classes aisées et classes populaires ? La faute à la dette nationale, et à la façon de la penser, répondent-ils. Quand les milieux aisés envisagent encore la dette dans un cadre économique, les milieux populaires l'appréhendent au travers du surendettement, dont ils savent leurs ménages menacés. C'est donc « une dette qui ne peut se résoudre ». Pour la majeure pa
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