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L'ESPRIT DE L'IVRESSE
Format
Broché
EAN13
9782330023546
ISBN
978-2-330-02354-6
Éditeur
Actes Sud
Date de publication
Collection
Romans, Nouvelles
Nombre de pages
288
Dimensions
24 x 14,5 cm
Poids
386 g
Langue
français
Langue d'origine
français

L'Esprit De L'Ivresse

De

Actes Sud

Romans, Nouvelles

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La nuit est longue où s’embrase et se soulève “la banlieue”, qui bientôt marchera sur les villes, et renversera le gouvernement dans une Grande Révolte trop vite désenchantée. Monsieur Chalaoui, Clara S., le Président : trois destins, trois corps, trois trajectoires individuelles transportent le lecteur dans la chair collective d’une révolution d’après la mort des idéologies. Un premier roman d’une ampleur et d’une ambition rares.
Un homme rentre chez lui. Il est fatigué, usé par l’âge et les regrets. La nuit va tomber, les Iris, sa banlieue parisienne, se dressent dans le crépuscule entre épreuve et destination. Ce trajet familier, quotidien, comme un chemin de croix fait de stations banales, Youssef Chalaoui pressent confusément qu’il lui sera fatal. Mais il en ignorera l’impact profond, irrévocable, sur le quartier, ses habitants, le pays. Cette nuit-là, au terme d’un long et hésitant et macabre ballet, la périphérie s’enflamme. Et bientôt, la France entière bascule.
Procédant par grands mouvements presque géométriques, au plus près de ses personnages, le roman se déploie, chorégraphique et musical, aussi maîtrisé que les personnages semblent emportés par les événements qu’ils sont pourtant censés orchestrer, contrôler ou simplement vivre – pas le moindre défi. À la course désordonnée et assoiffée de liberté de Clara S., l’égérie malgré elle, répond la fuite ouatée du président Henri Dumont, bloc de souffrances et d’indécision. Chacun cherche en lui-même un élan radical, un feu qui tienne le cap des lendemains. Chacun, si loin si proche, incarne l’impuissance dérisoire et l’acharnement magnifique que recouvre l’idée de destin.
Dans L’Esprit de l’ivresse, la révolution est traitée hors champ ; comme les bouleversements organiques du grand corps malade de la société contemporaine. C’est par les corps et les gestes – par la mathématique des corps – que Loïc Merle pénètre et explore la chair collective d’une Grande Révolte imaginaire dont la proximité plausible (inévitable ?) saisit le lecteur avec une familiarité plus inquiétante que prometteuse. Par les corps toujours, que s’exprime le besoin désespéré d’être ensemble et d’être plusieurs, face à l’engrenage du réel – et de la realpolitik – qui broie les êtres et les âmes, atrophie les esprits, avorte la notion même d’avenir. Cette nuit des hommes, Loïc Merle la dessine d’une phrase riche et lumineuse, légèrement étourdie, comme exactement ivre. Car, semble-t-il nous dire, de vital et de salvateur, ne nous restera-t-il bientôt plus que l’esprit de l’ivresse ? C’est une des questions cruciales qui traversent ce premier roman d’une ampleur et d’une ambition rares.
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