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Penser et construire l'Europe (1919-1992)-États et opinions nationales face à la construction europé, États et opinions nationales face à la construction européenne
EAN13
9782301000095
ISBN
978-2-301-00009-5
Éditeur
Editions Sedes
Date de publication
Collection
Pour les concours
Nombre de pages
320
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
298 g
Langue
français
Code dewey
940

Penser et construire l'Europe (1919-1992)-États et opinions nationales face à la construction europé

États et opinions nationales face à la construction européenne

Édité par

Editions Sedes

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Introduction?>Sylvain Schirmann?>L'idée d'une unité politique de l'Europe traverse l'histoire du continent1. Mais c'est au cours du XXe siècle que cette « Europe rêvée » accouche d'un projet qui prend forme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le chemin a été long, tant les voies ont été marquées par des conceptions hasardeuses ou inscrites dans des contextes peu propices. Les élans généreux ont mis du temps pour se frayer un passage. Il a fallu deux guerres mondiales pour voir l'amorce d'une construction européenne.Si au cours du premier conflit mondial, « cette guerre civile européenne », les buts de guerre des États témoignent encore de leurs visions impérialistes et hégémoniques, les lendemains de cette boucherie ouvrent des perspectives nouvelles : création d'une organisation internationale dont l'objectif est de garantir la paix, apparition de deux messianismes, l'un américain, fondé sur le libéralisme, l'autre soviétique, fondé sur le communisme. La question de l'organisation de l'Europe reste ouverte en 1918. La nouvelle géopolitique de l'Europe issue des traités de paix renoue avec le principe des nationalités, à regarder la constitution d'États qui n'existaient pas à la veille du conflit. La perte de la primauté européenne consécutive à la guerre inquiète également plus d'un décideur. Tout cela n'est pas sans risque : nationalisme exacerbé de la part d'États frustrés, remise en cause de la puissance, etc. Certains pensent alors le contexte favorable à la construction d'une Europe unie2. Mais quelle Europe construire ? Il y a débat sur les priorités, sur les méthodes et sur les contours, même si tous les européistes restent convaincus de l'existence d'une identité européenne. Il y a également divergence sur la finalité de cette Europe unie. Doit-elle exclusivement être un moyen de pacifier des relations entre des États souvent rivaux ? Dès lors ne peut-elle pas favoriser le développement économique et le progrès social ? Ou l'unité n'est-elle pas le moyen pour l'Europe de retrouver du lustre, du prestige et de s'affirmer ainsi face à d'autres entités géographiques ? Ce questionnement permet de comprendre les liens fort complexes qu'entretient l'idée européenne avec l'idée nationale. Une Europe unie, par la limitation de souveraineté qu'elle impose ou les interdépendances qu'elle favorise, peut ainsi canaliser les nationalismes et empêcher les tentatives hégémoniques d'États qui se considèrent toujours comme puissances organisatrices du continent. Mais elle permet en même temps aux nations européennes de s'affirmer face aux États-Unis ou à la Russie soviétique3.Si l'ordre de Versailles consacre le triomphe des nationalités, il n'empêche cependant pas des initiatives en faveur de l'Europe unie. Celles-ci proviennent davantage de personnalités, d'associations, de courants européistes que des États. À de rares exceptions près, ces derniers se montrent incapables au cours de l'entre-deux-guerres d'intégrer la perspective d'une unité européenne dans leurs réflexions. Il ne faut donc pas être surpris si au lendemain du premier conflit mondial des logiques de domination se développent immédiatement en Europe. Plus discrètes dans la seconde moitié des années 1920, elles s'amplifient à la faveur de la crise de 1929 et portent une lourde responsabilité dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.Le « nouvel ordre européen » autour du Reich Nazi, en contradiction absolue avec le rêve de paix, de démocratie et de prospérité des européistes, se brise en mai 1945. La question de l'unification européenne refait alors à nouveau surface. L'Europe unie correspond en effet aux attentes d'une partie de la Résistance. Mais elle ne s'inscrit pas nécessairement dans les projets des deux Grands qui dominent dorénavant le continent européen. Les interrogations demeurent : quelle Europe construire ? Fédérale ou confédérale ? La modification la plus importante arrive quelque temps après la défaite allemande : guerre froide et bipolarisation amènent les États à s'impliquer dans le débat européen et à élaborer les premiers contours d'un processus de construction européenne. Ce nouveau cours n'aurait pas été possible sans l'implication d'États non européens, comme les États-Unis, au moins dans la phase initiale. Des organisations naissent : Conseil de l'Europe, CECA, CEE. À partir de 1957, c'est la CEE qui apparaît comme le cadre privilégié de l'unification européenne. Depuis lors, la dynamique qu'elle a impulsée jusqu'en 1992 pourrait se résumer par le triptyque de la conférence de La Haye (1969), « achèvement, approfondissement, élargissement » : achever systématiquement ce qui est prévu par les textes ou les décisions communes, approfondir en lançant de nouvelles politiques communes et en adaptant les institutions, et élargir géographiquement la Communauté à ceux qui veulent la rejoindre et partagent ses objectifs et ses valeurs4 .
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