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I, Les structures et la production, L'économie de la Grèce des cités, fin VIe-Ier siècle a. C.
EAN13
9782200265045
ISBN
978-2-200-26504-5
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Collection U
Séries
L'économie de la Grèce des cités (1)
Nombre de pages
264
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
530 g
Langue
français
Code dewey
930

I, Les structures et la production - L'économie de la Grèce des cités

fin VIe-Ier siècle a. C.

De

Armand Colin

Collection U

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Introduction?>Il y a trois décennies, nul n'aurait songé à faire de l'économie de la Grèce ancienne un objet d'étude propre. Il était admis qu'il n'y avait pas là de sujet. La seule manière d'envisager l'étude de l'économie de la Grèce ancienne était, pensait-on, de l'aborder sous un angle social et politique. L'excellent ouvrage de M. Austin et P. Vidal-Naquet, Économies et sociétés en Grèce ancienne, publié en 1972, qui a marqué de nombreuses générations d'étudiants, était emblématique de cette vision des choses. Il faudrait remonter à la fin du XIXe ou à la première moitié du XXe siècle pour retrouver de grandes tentatives de synthèse proprement économiques1. Les temps ont changé et les perspectives d'étude aussi. Il faut tout d'abord souligner que nos connaissances se sont beaucoup accrues en quelques années. Archéologues, épigraphistes, papyrologues ou numismates ont poursuivi leurs efforts, dont le fruit est, il est vrai, souvent réservé à des cercles de spécialistes. Insensiblement, la masse des connaissances accumulées a obligé à abandonner les certitudes qu'on croyait les mieux établies. En parallèle, aidée par les changements induits par l'étude des sources, il y a eu aussi une révolution conceptuelle. On ose aujourd'hui évoquer la croissance économique, le progrès technique, l'essor des populations, les crises démographiques ou encore la masse monétaire. Bref, on commence aujourd'hui à admettre que les Grecs avaient une économie et que, comme système, cette dernière mérite d'être étudiée pour elle-même.Non que l'économie doive être dissociée et séparée du social, du politique et même du religieux. Au demeurant, la remarque vaudrait pour toutes les sociétés, et pas seulement pour les sociétés dites par facilité « pré-industrielles » ou « pré-capitalistes », comme si notre monde fournissait la mesure de toute chose. Mais, quoi qu'il en soit, il apparaît de plus en plus que, de même que par exemple il y a une logique propre du fait politique ou du fait religieux qui justifie une étude autonome, de même il y a une logique du fait économique qui mérite pleinement une approche spécifique.Pour résumer, pendant longtemps, bien plus que celui de Rome, le paysage des travaux consacrés à l'économie de la Grèce ancienne s'apparentait à un désert. Aujourd'hui, le désert a laissé place à la forêt dense, où il est difficile de se repérer tant les publications se sont multipliées sur tous les sujets. On risque de se perdre dans cette jungle, d'autant que les guides pour trouver son chemin ne sont pas légion2. Cet ouvrage a précisément pour but de remédier à cette lacune. Il ne prétend nullement à l'exhaustivité, que son format réduit lui interdirait de toute façon, et pas davantage à être la somme de ce que l'on pourrait être en mesure d'écrire sur l'économie antique dans l'état actuel de nos connaissances. Au contraire, on a eu le souci de présenter ici les bases sur lesquelles se construit actuellement le savoir en matière d'économie de la Grèce ancienne, de faire le point sur quelques grands débats historiographiques et d'introduire à des méthodes de travail alliant les outils traditionnels d'analyse des sources en histoire ancienne aux perspectives de la recherche économique contemporaine. On ne trouvera donc pas ici une « histoire économique de la Grèce ancienne » - un sujet qui nécessiterait un ou plusieurs autres ouvrages à lui tout seul - mais une analyse thématique des structures de l'économie de la Grèce des cités.
Même avec cette restriction, les sujets traités auraient pu être plus nombreux, les références plus denses (en règle générale nous ne donnons qu'une ou deux références pour une source). Sur chaque question ou presque, la bibliographie aurait pu être beaucoup plus abondante. On a essayé de donner l'essentiel, en accordant une attention particulière aux thématiques les plus récentes, en renvoyant aussi délibérément le lecteur à des ouvrages collectifs ou actes de colloques qui, souvent, représentent le moyen le plus rapide de faire le tour d'une question.L'objectif de ce livre est de permettre un premier contact avec une matière réputée difficile. Il s'agit de baliser de grands itinéraires, surtout de sensibiliser à la nouvelle problématique de l'économie de la Grèce ancienne. De la sorte, le lecteur devrait ensuite être à même de réagir de manière autonome et de tracer son propre chemin face aux sources ou aux thèmes qui n'auront été ici qu' abordés rapidement - ou pas du tout. Le cadre géographique de référence se limite à la Grèce égéenne et à la côte ouest de l'Asie Mineure3. Alors qu'elles jouent un rôle si important dans le développement économique du monde hellénique dans son ensemble, les régions périphériques de la Méditerranée colonisées par les Grecs ne sont pas abordées pour elles-mêmes mais seulement, éventuellement, dans leurs relations avec l'espace égéen. Il en va de même pour les royaumes issus de la conquête d'Alexandre.
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