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Fin de siècle, La France à la fin du XIXe siècle
EAN13
9782213018751
ISBN
978-2-213-01875-1
Éditeur
Fayard
Date de publication
Collection
NOUVELLES ETUDE
Nombre de pages
384
Dimensions
21,5 x 2,6 cm
Poids
358 g
Langue
français
Code dewey
944.081

Fin de siècle

La France à la fin du XIXe siècle

De

Fayard

Nouvelles Etude

Indisponible
" Les Français des années 1880 et 1890 se disaient " fin de siècle " et, malgré leur récente défaite militaire, le triomphe de la mode française dans le monde occidental valut à cette expression de désigner tout particulièrement le terme du XIXe siècle.

Pourquoi " fin de siècle ", avec la connotation évidente que s'achevaient non seulement un siècle mais une période, une époque, un mode de vie, un monde? Ce qui me frappe, c'est le décalage entre le progrès matériel et la déréliction spirituelle qui évoque tellement notre propre époque. Tant de choses allaient bien, même en France, à la fin du XIXe siècle, tandis que l'on disait tant de choses laissant entendre que tout allait mal.

Avant tout, ce livre traite des habitudes et des nouveautés affectant la vie privée. Les années 1880 et 1890 virent éclore des innovations d'une importance fondamentale pour l'avenir: nouveaux moyens de chauffage, d'éclairage et de transports; un meilleur accès aux loisirs, au sport, à l'information et aux voyages lointains. Le télégraphe et le téléphone, la machine à écrire et l'ascenceur, les transports en commun de masse et ce merveilleux coursier individuel, la bicyclette, sans parler de l'électricité, sont tous des conquêtes de la fin du siècle. S'ils contribuèrent à pallier les insuffisances de la classe politique, ils inquiétaient les plus austères qui redoutaient leur effet sur la fibre nationale.

D'autres sujets d'inquiétude, caractéristiques de la fin du XXe siècle, agitaient déjà les Français il y a cent ans: la pollution, la surpopulation, le bruit, les nerfs, la drogue, les menaces pesant sur l'environnement, la paix, la sécurité, la santé mentale tant publique que privée; les effets nuisibles de la presse et de la publicité; le déclin des valeurs personnelles et sociales; la vague croissante de la criminalité menaçant l'ordre public. A bout de souffle, la société s'imaginait alors, comme aujourd'hui, au bord du gouffre et tremblait de peur.

La France fin de siècle est un pays étranger où l'on reconnaît au passage des silhouettes, des monuments et des paysages familiers: symbolistes, impressionnistes et néo-impressionnistes; les problèmes des domestiques, de l'emploi et de la main-d'oeuvre étrangère; l'invasion de l'anglais (on dénonçait le franglais); le massacre des sites par les touristes et l'obligation de partir l'été. Je me limite aux phénomènes superficiels, à la portée du touriste curieux que nous sommes. Si les réalités profondes peuvent exciter l'imagination, la vie, pour l'essentiel, se déroule à la surface des choses. "
E.W.

Eugen Weber, professeur d'histoire à l'Université de Los Angeles, est un spécialiste mondialement reconnu de l'histoire de France. Le public français lui a réservé un accueil enthousiaste pour son ouvrage La fin des terroirs (Fayard-Recherches, 1983). Il est également l'auteur de L'Action française (Fayard, 1985) et d'Une histoire de l'Europe (Fayard, 1986).
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