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Le Prince au miroir des médias / Machiavel, 1513-2007, Machiavel, 1513-2007
Format
Broché
EAN13
9782869597648
ISBN
978-2-86959-764-8
Éditeur
Arléa
Date de publication
Collection
ESSAI
Nombre de pages
143
Dimensions
2,1 x 1,3 x 0,1 cm
Poids
182 g
Code dewey
324.22

Le Prince au miroir des médias / Machiavel, 1513-2007

Machiavel, 1513-2007

De

Arléa

Essai

Indisponible
LE PRINCE AU MIROIR DES MÉDIAS Machiavel 1513-2007 Rigaud, Jacques Depuis le début du XVIe siècle, la pensée de Machiavel n'a cessé d'être présente dans le débat public et dans l'action politique. Jouant tour à tour le rôle d'inspiratrice ou de repoussoir, elle est une référence qui n'a rien perdu, avec le temps, de sa force, ni de sa virulence polémique. On ne saurait toutefois réduire cette pensée aux recettes du réalisme froid qu'offre Le Prince à ceux qui veulent conquérir et conserver le pouvoir. Vrai fondateur de la « science politique », Machiavel a été le premier à émanciper la réflexion sur le pouvoir de la théologie, et il a montré combien la volonté, l'énergie - ce qu'il appelle la virtù - pouvait triompher de la fatalité. Son ouvre comporte toute une philosophie de l'État et de l'action politique au service du bien commun qui conserve un sens actuel. Machiavel offre une grille de lecture de la politique qui est d'un intérêt particulier pour notre époque. En ce temps de la « démocratie d'opinion » où le pouvoir politique a tendance à se prendre pour un média et les médias pour un pouvoir, il est intéressant de voir en quoi les ruses et les dissimulations du machiavélisme, sa science de la manouvre politique, mais aussi son implacable logique de l'action et son obsession du succès durable peuvent inspirer, pour le meilleur ou pour le pire, les acteurs de la vie publique. Ni homme politique ni journaliste, mais ayant passé un demi-siècle dans la vie publique, soit du côté du pouvoir, soit du côté des médias, Jacques Rigaud, à travers une relecture très personnelle de Machiavel et des portraits et témoignages vécus, propose dans ce court essai une analyse du machiavélisme contemporain dans ses formes abâtardies, engendrées par la tyrannie du système médiatique qui impose à la politique son tempo, son style et ses priorités. Il montre aussi les mérites d'un machiavélisme modéré, que Raymond Aron jugeait légitime dans un monde où les démocraties sont à bien des égards sur la défensive - et elles le sont encore plus aujourd'hui qu'au temps d'Aron et de la guerre froide. On doute que Ben Laden ait lu Machiavel, mais ce qu'il a inoculé de violence et de cruauté donne une résonance nouvelle à une pensée moins dépassée que jamais, et qui replace le tragique au cour de la politique, y compris dans des démocraties apaisées, qui se croyaient invulnérables. Il n'est rien de plus vain que l'angélisme en politique. Il n'y a pas d'innocence du pouvoir. Si, pendant des siècles, la politique s'est parée des attributs augustes du sacré, c'est justement afin que ces parfums d'encens recouvrent les mauvaises odeurs qu'exhale tout pouvoir, même le plus légitime et le mieux intentionné. Le temps de ces artifices est révolu, et la politique doit assumer sa part d'ombre, avec résolution et dans l'action. C'est là que le machiavélisme, par ce qu'il a de réaliste et de froid, offre une salutaire leçon de réalisme, et même d'humilité, car il oblige gouvernants et gouvernés à considérer le pouvoir et son exercice, c'est-à-dire la politique, avec lucidité et sans illusions.
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