- Format
- Broché
- EAN13
- 9782723499576
- ISBN
- 978-2-7234-9957-6
- Éditeur
- Glénat BD
- Date de publication
- 04/2015
- Collection
- 1000 Feuilles
- Nombre de pages
- 88
- Dimensions
- 27,3 x 20 x 1,5 cm
- Poids
- 530 g
- Langue
- français
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Dans un délicieux univers uchronique où les êtres humains et les aliens cohabitent à la façon d'un film des années 1950, Christian est un cinquantenaire un peu blasé. Disquaire dans un monde où l’humanité a fait sa grande rencontre du troisième type avec une espèce hyper évoluée, il a du mal à envisager l’avenir de sa profession. Et pourtant un jour, l’un de ces robots extra-terrestres, curieux, franchit le pas de sa porte pour lui demander d’écouter de la « musique humaine ». Agacé, intrigué puis amusé, Christian sympathise petit à petit avec cet être venu d’ailleurs... Il se met même en tête de lui faire découvrir les différentes formes d’art : il lui fait écouter de la musique de tous les horizons, l’emmène dans les musées, l’initie à la philosophie... il lui passe même ses revues pornos ! Un jour, Christian découvre une chose incroyable : son ami de métal a le pouvoir de projeter les gens à l’intérieur des œuvres !Soucoupes est une belle déclaration d’amour à l’art et son rôle dans les rapports humains (et non humains). C’est aussi et surtout un nouvel ouvrage truculent et poétique d’Arnaud le Gouëfflec où se mêlent à la perfection humour et mélancolie. Une palette d’émotions magnifiée par le dessin enveloppé et les couleurs chaleureuses d’Obion, qui fait son entrée au catalogue Glénat !
Dédicace de Obion et Arnaud Le Gouëfflec à la librairie Dialogues à Brest, à l'occasion de la parution du livre "Soucoupes" aux éditions Glénat.
Questions posées par Laurence Bellon.
Réalisation : Ronan Loup.
Arnaud Le Gouëfflec et Obion, à propos de "Soucoupes"
Interview réalisée par la librairie Dialogues en mars 2015
Vous n'aviez pas travaillé ensemble depuis "Vilebrequin". Aviez-vous particulièrement envie de retravailler ensemble, et pourquoi ?
Obion : J'aime beaucoup travailler avec Arnaud car nous avons des univers qui se rejoignent sur beaucoup de points sans être tout à fait les mêmes. Je trouve que l'on est très complémentaires. Ensemble on crée des histoires et des personnages qui ne sont ni tout à fait les siens, ni tout à fait les miens et je les aime bien.
Arnaud LG : Qu'on retravaille ensemble était une évidence je pense, pour l'un comme pour l'autre, pour des questions d'affinités profondes. Après, il fallait laisser mûrir l'histoire, et l'aventure de Vilebrequin avait été assez intense, donc on avait besoin de recharger notre batterie, on a beaucoup discuté et médité tout ça. Pour Soucoupes comme pour Vilebrequin, je suis content du résultat : ce sont effectivement des histoires qu'on n'aurait pas pu faire avec quelqu'un d'autre.
Comment avez-vous travaillé ensemble ? L'un puis l'autre ? L'un avec l'autre ?
Obion : Dans un premier temps on a échangé nos envies sur ce nouveau projet, et petit à petit s'est construit une trame, dans laquelle chacun apportait ses idées. Ensuite est venu le temps de l'élaboration du scénario qu'Arnaud a fait seul de son côté pendant que je m'occupais des recherches de personnages et que je cherchais le style graphique qui me semblait le plus propice à ce récit. Et chacun est revenu alors sur ce que l'autre avait proposé en apportant de nouvelles idées ou un regard neuf. Une fois le scénario ficelé, c'est un long travail solitaire qui s'entame pour le dessinateur.
Arnaud LG : C'est exactement ça. Pour Soucoupes, le temps de ruminations, échanges et élaboration a été assez long, et je pense que ça a donné de l'épaisseur à l'ensemble. A aucun moment on n'a travaillé l'un contre l'autre, parce que dans ces cas-là on n'avance pas. Avec Obion, le ping-pong est toujours très intense et efficace.
Avec ce titre "Soucoupes" et cette couverture, on s'imagine en pleine plongée SF. Pourquoi des extraterrestres ? Le genre humain ne vous suffisait-il pas ?
Arnaud LG : J'ai toujours rêvé de faire une histoire de SF. Alors disons que c'en est une ! Ce qui m'intéresse, dans la SF, c'est surtout l'idée d'une rencontre du troisième type. Comme dans toute rencontre, ça doit être formidable au début, et puis au bout d'un moment on est rattrapé par le quotidien. Le vrai défi, c'est de triompher du quotidien. Avec Obion, on a voulu imaginer la vie quotidienne au temps des extraterrestres, parce que ça nous faisait rire et parce que ça autorisait toutes sortes de situations inédites.
Obion : Après Vilebrequin, où l'on s'était déjà amusé avec des exercices graphiques, comme raconter des scènes par le biais des cercles, nous avions envie de pousser ce jeu et faire des parallèles entre le cercle et les soucoupes. C'était l'idée de départ. Ça devait être un album bien plus conceptuel que ça à la base. Avec des cercles partout. Un exercice de style. Et puis en introduisant le facteur humain, avec des personnages attachants qui avaient des choses à vivre qui dépassent un simple exercice de style, l'histoire est peu a peu partie sur quelque chose de plus sensible. Pour ma part ce n'était pas prévu, ça s'est vraiment imposé à moi.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le personnage principal, Christian, est un peu ronchon. Certains iront même jusqu'à dire névrosé voire même dépressif... Est-ce que les personnages heureux vous ennuient ? Est-ce que le malheur est un meilleur ressort narratif ?
Arnaud LG : Non. Pour qu'il y ait ressort, il faut juste un paradoxe, je pense, peu importe que le personnage soit joyeux ou dépressif. Il y aurait beaucoup à dire avec un personnage formidablement joyeux.
J'avoue que les histoires avec des gens heureux ont un peu tendance à m'emmerder. Comme les chansons joyeuses et les films avec une very happy end.
Obion : D'ailleurs c'est marrant, cette différence de point de vue avec Arnaud se retrouve dans notre lecture de Soucoupes : Pour Arnaud c'est un récit profondément optimiste alors que j'y vois une histoire plutôt désespérée.
Quel est le rôle des personnages féminins, dans la BD ?
Arnaud LG : Il y a beaucoup de femmes dans Soucoupes. La mère de Christian souffre de la maladie d'Alzheimer, sa tante est opiomane, sa maîtresse jalouse, sa femme est triste. Et il y a encore une autre femme... Disons qu'il a de gros problèmes avec elles, et c'est un peu le cœur de sa vie. C'est l'histoire d'un personnage névrosé cerné par des femmes qui le sont tout autant.
Quels sont les personnages qui vous émeuvent le plus, et pourquoi ?
Obion : Christian, certainement. Très vite je me suis senti en totale empathie avec ce personnage. Même si je n'ai pas la même vie que lui, je me suis souvent retrouvé dans ses états d'âme. Ça m'a souvent troublé quand je devais dessiner certaines pages. J'avais l'impression qu'Arnaud avait raconté des bouts de ma vie à travers ce récit métaphorique. Expérience troublante.
Arnaud LG : Je suis très attaché à la tante opiomane.
Mais dites donc, on reconnaît pas mal d'éléments du paysage brestois, non ?
Arnaud LG : Christian évolue dans un monde restreint, une place, quelques lieux clefs. C'est la logique d'un personnage prisonnier du train-train quotidien. On s'est dit avec Obion qu'on serait plus à l'aise avec ce décor inspiré de Brest, qui est aussi celui de notre quotidien. Même si on a relifté quelques lieux et brouillé quelques pistes, pour éviter de sombrer dans le syndrome du syndicat d'initiative, on reconnaît la place Guérin, où Christian tient son magasin de disques, et quelques autres endroits très brestois.
Quelle est la technique de dessin employée dans cet album ? Est-elle venue spontanément ?
Obion : Pour la première fois, j'ai décidé de réaliser entièrement un album sur ordinateur. Après avoir tâtonné sur différentes techniques, je me suis rendu compte que celle-ci me permettait de faire des images qui s'approchaient au plus de ce que j'avais en tête en lisant le scénario. J'ai dessiné cet album à la tablette graphique comme si je le peignais avec un pinceau et de la peinture, touche par touche, m'interdisant les outils comme le « pot de peinture » ou « le dégradé » qui donnent un résultat souvent trop lisse et un peu froid à mon goût.
Ça fait quoi, de voir l'album sortir, là ? Vous êtes émus, insensibles, inquiets, impatients ?
Arnaud LG : Je suis ému, d'abord parce que je crois que livre sera beau : les allers et retours qu'on a eus avec les éditions Glénat au sujet de la couverture, des choix de couleurs, du papier nous ont permis de bien visualiser l'objet. Ensuite parce que ces personnages vont enfin vivre leur vie.
Obion : À chaque nouvelle sortie d'album, je suis partagé entre la crainte de n'avoir pas tout réussi, la frustration de ne pas avoir eu encore un an ou deux pour tout peaufiner au maximum, et la petite larme à l’œil de le voir partir de la maison pour vivre sa vie. Je suis un peu maman poule.
Obion-Le Gouëfflec. Rencontre du troisième type
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Commentaires des libraires
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