L'aide ménagère

« Dans la plupart des cas, l'aide à domicile est recrutée par le senior, parfois sur recommandation, comme une simple femme de ménage. Le recrutement direct par l'employeur reste hasardeux, il n'a généralement pas les capacités pour juger la qualification et les compétences nécessaires de son employé. Son critère d'appréciation reste essentiellement le salaire et il a tendance à minimiser ses besoins réels. Le salarié, quant à lui, saisit une opportunité de faire quelques heures de travail supplémentaires, sans autres motivations particulières. Il s'ensuit une grande instabilité de ces emplois, très préjudiciable pour la personne âgée, car au-delà de l'aide matérielle, une aide psychologique, voire affective peut être nécessaire. » Comme plus d'un million de seniors en France, Marie Versuselle et son mari ont fait appel à une aide ménagère afin de rester à leur domicile le plus longtemps possible. Si la CGT écrit dans son guide : « on ne s'improvise pas employeur », le couple en a fait l'amère expérience : après 11 ans de collaboration, leur employée démissionne sans préavis et les assigne aux prud'hommes. La question est posée : les règles de la législation du travail peuvent-elles s'appliquer quand l'employeur, âgé et vulnérable, doit être aussi protégé ? En relatant leur calvaire juridique et moral, Marie Versuselle tire la sonnette d'alarme : les maisons de retraite étant onéreuses et la vie en communauté contraignante, les seniors n'ont parfois pas d'autres choix que de s'en remettre à une aide ménagère, instaurant une relation de confiance voire de dépendance. Des mesures doivent donc être prises par les pouvoirs publics afin d'éviter aux personnes âgées ces désagréments douloureux et souvent dévastateurs. Plus qu'un témoignage, il s'agit là d'un véritable guide pratique, riche en annotations et précisions, permettant à chacun de s'y retrouver et de se prémunir.