Belladone

Belladone allait fêter ses cent-soixante-dix-neuf hivers,
ce qui pour une jeune sorcière
la mettait en âge de se marier.

Mais personne n’y pensait sérieusement,
car pour la jouvencelle les choses
étaient allées de mal en pis
depuis le jour de sa naissance.

On avait dit qu’une fée s’était penchée sur son berceau,
et malheureusement tout le laissait à penser.
Son père, le terrible Balbuzard, n’en avait pas cru ses yeux :
sa fille était belle, affreusement belle !

Ce petit conte de fée-sorcière plein de poésie nous apprend que nul n’est jamais si heureux ni si malheureux qu’il se l’imagine...
Qu’une sorcière peut être « affreusement belle », et que les livres, même les vieux grimoires, peuvent rendre curieux et intelligent...
Un conte joyeux et optimiste qui donne envie de comprendre ce qu’il convient d’aimer... sans attendre 179 hivers.