Dans ce monde où la magie est bannie depuis des années, Aurèle est le dernier représentant de sa caste. Son unique but est de rassembler les travaux de ses prédécesseurs et de les compiler afin de les sauver de la ruine et de l’oubli. D’aucune façon il ne souhaite retourner à Anoth, il s’est d'ailleurs fait la promesse de ne jamais y remettre les pieds. Et pourtant … Lorsqu’une jeune femme est retrouvée morte, une terreur sans nom gravée sur le visage et sans aucune cause plausible à son décès, notre magicien ne résiste pas – il veut mener son enquête. Cependant il aurait mieux fait de s’en abstenir car s’en suit une série de meurtres, tous aussi inexplicables les uns que les autres et sans lien apparent. Aurèle n’est donc pas au bout de ses peines. Il va devoir passer au travers de nombreuses épreuves avant d’entrevoir – enfin – la vérité.

C’est avec un vrai bonheur que je me suis plongée dans cette lecture, avec tout de même une petite appréhension. L’héritière du temps avait été un coup de cœur monumental et j’avais donc peur que ce livre-ci en pâtisse. Il faut dire que j’ai toujours en tête Yorel, Sixèla, Amboise, Dungal et leurs formidables aventures. Il aurait donc pu être difficile pour Trahisons et faux-semblants de passer après une telle lecture. Mais au final, Ludovic Rosmorduc a encore une fois réussi à me transporter. L’histoire est entrainante, on suit Aurèle avec intérêt, on le voit avancer petit à petit dans ses recherches, tourner en rond, suivre de mauvaises pistes et cela m’a captivée. De même, l’univers créé pour l’occasion m’a beaucoup intéressée. J’aurais d’ailleurs bien aimé en savoir un peu plus sur les piliers de cette société que sont la Chevalerie et la Religion, et celui qu’a été la Magie. De même, un approfondissement des luttes de pouvoir qui les opposent et les a opposés de tous temps ne m'aurait pas dérangée. Toutefois, je dois reconnaitre que thème de la main mise de la Religion sur les esprits y est abordé, mais que voulez-vous j’en veux toujours plus. Cependant, notez que c’est juste ma nature curieuse qui me pousse à dire cela car le livre est très bon tel qu’il est.

Outre une plume toujours plus agréable l’auteur nous offre encore une fois un éventail de personnages très large et surtout réussi. J’en suis arrivée à un point où je me méfiais de chaque personnage, suspectant tout le monde et personne à la fois, changeant tout le temps d’avis. Je trouve que l’une des grandes forces des romans de Ludovic Rosmorduc est – invariablement jusqu'à maintenant – ses personnages. Il n’y a pas de gentils et de méchants. Ils sont tous un peu les deux, ce qui les rend réels et profondément humains.

Cela nous permet de voir la nature humaine telle qu’elle est et offre une myriade de possibilités au développement du récit. Toutes ces personnes sont imprévisibles, n’agissant non pas pour une noble cause – comme elles peuvent parfois le laisser entendre – mais pour servir leurs propres intérêts. Une autre grande force des romans de Ludovic Rosmorduc est qu’il ne fait pas de cadeaux à ses personnages – et c’est le moins qu’on puisse dire. Pas de fin mièvre, pas de happy ending peu satisfaisant. Si cela fend le cœur au moment de la lecture, il n’en reste pas moins que sans ça l’histoire ne fournirait pas le même niveau de contentement.

Au final, une lecture vraiment agréable qui m’a fait passer un très bon moment. Je regrette même de ne pas avoir pu passer plus de temps en compagnie d’Aurèle ! Bref, je vous le recommande chaudement, ce livre mêle habilement magie, mystères et meurtres. J’attends le prochain ouvrage de cet auteur avec impatience car en laissant trainer mes oreilles indiscrètes j’ai cru entendre parler de bateaux, de pirates et de chasse aux trésors … ?

Un premier tome qui est tout de suite captivant. Il est difficile de le poser avant d’en lire la dernière page. Et pour cause, le thème principal de ce roman me passionne mais surtout il est très bien développé. On assiste bien impuissant à une période trouble où la chasse aux sorcières était – si j’ose dire – un sport national. Combien de femmes ont ainsi été brûlées alors même qu’elles n’étaient coupables que d’être jolies ou d’être laides, d’être riches ou d’être pauvres, d’avoir été dénoncées par un voisin mal intentionné ou un ennemi … Quand j’y pense je trouve cela affligeant. Le pire étant que la Religion ait permis qu’une telle chose soit possible, donnant une très bonne excuse à de tels agissements et les encourageant. Dieu n’étant que bonté, toutes les mauvaises choses qui arrivent sur Terre sont l’œuvre du Diable qui agit à travers ses émissaires : les sorcières ou plutôt les boucs émissaires par excellence puisque quoi que disent ces femmes elles sont coupables. La population d’une ville risque de se soulever pour montrer son mécontentement suite à une énième famine ? Brûler une ou deux « sorcières » et ils ne penseront même plus à se plaindre !

Bref, j’exagère peut-être un peu (ou pas) mais Béatrice Bottet montre très bien le ridicule de ces chasses aux sorcières, les fanatiques qui y croient vraiment ou encore les gens mal intentionnés qui n’agissent que par pure méchanceté. On découvre cette triste réalité en suivant les pas de deux jeunes filles, des jumelles que le destin a malmenées dès leur plus jeune âge. L’intrigue est très habilement mise en place de sorte que l’action avance à son rythme, petit à petit, en donnant autant de réponses qu’elle soulève de nouvelles questions. Ce fameux grimoire qui semble bien inutile au début puisqu’illisible, se révèle finalement petit à petit et le récit prend alors un drôle de tournant.

De plus, dans ce tome on fait connaissance avec des personnages attachants et charismatiques. Les jumelles, autant Marguerite que Madeleine, sont touchantes dans leur détresse mais aussi leurs espoirs de voir leurs destins contrariés s’améliorer. De même, Salviat est un personnage adorable. Vraiment ! Il est bon et se révèle être une bonne âme prête à tout pour ce qu’il trouve juste. Il est le bon sens incarné et ne se laisse pas faire. J’aimerais moi aussi avoir un ange gardien tel que lui !
Je n’aurais qu’un seul petit reproche à faire à ce récit. Le style est dans l’ensemble très agréable et fluide mais par moments un peu simple ou enfantin.

En conclusion, je continue ma découverte de Béatrice Bottet grâce à ce livre et j’en suis très heureuse. Je retrouve ce qui m’avait charmée avec Rose-Aimée : une histoire entrainante et rythmée ainsi que des personnages très attachants. N’ayez surtout pas peur de vous lancer, ce premier tome m’a conquise !

Ne vous fiez pas trop à la 4ème de couverture qui à mon sens est assez éloignée de la réalité du récit. Il y a bien plus que ça. Will, le personnage principal, a en effet été capturé au cours d’une opération des hors-la-loi mais c’est presque secondaire. Le roman commence alors qu’il est enfermé dans les geôles du shérif, où il raconte son expérience sous les ordres du Roi Corbeau à un moine qui a pour mission de tout retranscrire. On a ainsi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce nouveau personnage que nous n’avions jamais rencontré auparavant. Mais on retrouve également Bran - qui vit désormais dans la forêt en compagnie de sa « volée », la bande qui est sous ses ordres - dont le but n’a pas changé : récupérer le trône qui lui a été volé et faire payer aux envahisseurs normands. Cependant, rien n’est jamais simple.

J’ai beaucoup aimé le fait que dans ce livre, l’histoire soit racontée du point de vue de ce nouveau personnage et non plus de celui de Bran. Cela apporte un regard extérieur aux événements ce qui est très appréciable. Contrairement au premier tome, ce deuxième volet ne connait aucun temps mort, aucune longueur. L’intrigue ne cesse d’évoluer. On part d’un simple vol et d’un combat local pour en arriver à une cause bien plus importante qui relève d’une autorité supérieure. Et qui pourrait donner à Bran l’occasion de retrouver le trône qui lui a été pris de force. Ce volume est donc pour moi clairement plus entrainant que le tome un car on y trouve un rythme plus soutenu. Il me tarde de pouvoir lire le troisième tome, car la fin que nous sert ici l’auteur laisse présager une suite des plus mouvementées …

De plus, les personnages sont toujours aussi bien travaillés. Will est quelqu’un que j’ai trouvé sympathique d’emblée. Il est simple, bon et juste, ce qui fait de lui une personne très attachante et surtout intéressante à suivre et à écouter. J’ai par ailleurs beaucoup plus apprécié Bran dans ce tome-ci que dans le précédent, peut-être justement parce qu’on le voit à travers les yeux de Will. Enfin Tuck reste le personnage le plus intéressant tant il est gentil et attentionné avec tout le monde. J’espère également qu’on retrouvera Odo par la suite, car il me semble avoir un très bon potentiel !

Au final, ce que je retiens de cette lecture, c’est que j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai bien fait de persévérer et de continuer cette série, quand bien même le premier volet me laissait sur un sentiment mitigé. Ce deuxième tome est encore plus captivant et entrainant et on y rencontre des personnages tous plus intéressants les uns que les autres.

En voilà un roman bien agréable. Il se lit vraiment très vite et avec beaucoup de plaisir. On y suit François, jeune homme rêvant de devenir cuisinier mais forcé par son père de suivre des cours de médecine. Pour dire vrai, il n’y prête que peu d’attention et n’est pas très assidu car il compte bien réaliser son plus grand rêve, avec ou sans l’accord de son paternel. Sa passion pour la cuisine passe avant tout. Oui, mais voilà qu’il se retrouve embarqué dans une sordide affaire. S’il veut sauver son mentor et ami, Laurent Catalan, il doit trouver l’origine de toutes ces morts suspectes. Et ce ne sera pas chose aisée car les instigateurs de ses meurtres ne comptent pas se laisser faire.

L’intrigue est intéressante, même si le suspens n’est pas au plus haut, il me faut bien l’avouer. Le dénouement se dessine assez rapidement. Ce n’est pas un polar historique comme les autres car l’enquête partage la vedette avec la gastronomie. C’est là un des sujets principaux de ce roman. Michèle Barrière nous fait voyager à une autre époque et nous fait découvrir l’art culinaire de la Renaissance. Pour moi, cela a bien marché, car plus d’une fois j’aurais aimé goûter ce que mangeaient les personnages ! C’est un réel voyage dans le temps et j’ai beaucoup apprécié cela.

Il faut dire que les personnages – presque tous des personnes ayant réellement existées – servent admirablement bien le récit. François m’a été sympathique dès les premières pages et son enthousiasme pour la cuisine est touchant. J’ai eu un peu plus de mal avec Félix et son côté bougon mais cela s’est très vite arrangé. La douce Anicette m’a émue, je n’ai pu que compatir à son malheur et admirer son courage.

J’ai beaucoup apprécié le « livret » à la fin du livre qui regroupe le guide de la tomate et les recettes de la Renaissance. Très instructif et surtout très intéressant. Je suis sûre et certaine que je vais essayer quelques recettes !

En conclusion, voici un roman pas comme les autres que je vous recommande si vous aimez l’Histoire et la gastronomie. Il ne faut pas y chercher un polar historique où l’action prime, mais plutôt un moyen de découvrir la Renaissance en compagnie de personnages attachants. Une chose est sûre, j’ai très envie de lire les autres ouvrages de Michèle Barrière !

Le premier mot qui me vient à l’esprit, une fois ce livre terminé … puissant ! J’ai eu du mal à le lâcher avant de l’avoir terminé. À mon sens, il a tout pour plaire puisque l’action commence tout de suite. Jérémy, notre héros, est assassiné dès les premières pages et s’ouvre alors devant lui un monde inconnu et insoupçonné : l’univers où cohabitent les Anges. Quelques Anges bienveillants le préviennent toutefois dès le début, dans ce monde aussi on peut mourir et pour empêcher cela il faut se nourrir des sentiments des vivants. S’en suit alors pour lui un apprentissage – parfois bien douloureux – des règles de ce nouveau monde tout en devant se faire à l’idée qu’il est bel et bien mort. À 23 ans.

Il n’a cependant pas dit son dernier mot et compte bien tirer cette affaire au clair. Inlassablement, il va chercher à comprendre qui lui en voulait assez pour ordonner son exécution et surtout pourquoi. Ce qui va très rapidement le mettre sur les traces d’Allison, une jolie jeune femme, qui semble en savoir un peu plus que Jérémy sur ce qu’il s’est passé. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sans gâcher toutes les surprises que réserve ce récit. Car des surprises il y en a. Entre rebondissements inattendus et retournements de situation, je peux vous assurer que l’histoire est captivante. Sachez également que l’intrigue dépasse très vite le simple désir de vengeance pour montrer un univers « Angélique » politiquement organisé, dont les enjeux sont plus qu’importants. On y voit des Anges se battre pour gouverner le monde et y ainsi apporter la guerre ou la paix selon les camps. Voir les arcanes du pouvoir m’a vraiment beaucoup intéressée et passionnée.

De plus, les personnages sont bien agréables à suivre. Jérémy est touchant, profondément bon et plein d’humanité, même au-delà de la mort. Allison, quant à elle, est gentille, attendrissante, mais je l’ai aussi trouvé exaspérante et énervante par moments. C’est un personnage qui paraît un peu plus changeant et cela m’a beaucoup déstabilisée. Il n’en reste pas moins que j’ai beaucoup apprécié de cheminer à ses côtés, car au fond c’est quelqu’un de très tendre et généreux. Les deux Anciens Anges qui prennent Jérémy par la main et l’aident dans sa quête de savoir sont extrêmement bien intéressants. Ils sont louches tout en étant au-dessus de tout soupçon. Ce qui rajoute une petite dose de mystère !

Avant de finir cette chronique, j’aimerais m’arrêter de nouveau sur l’univers qu’a créé l’auteure. Il est vraiment très réussi et bien pensé. On voit que chaque détail a été mûrement réfléchi. Et surtout, il est exploité à merveille. J’ai souri plus d’une fois en rencontrant au fil des pages certains Anges qui ont été des personnes connues dans notre monde, ou encore en voyant certains phénomènes inexpliqués pour les humains trouver des explications relevant des Anges. C’est par de tels détails qu’on voit que l’histoire tout comme l’univers ont été travaillés et sont recherchés. De plus, le style de l’auteure est simple et fluide, sans aucune longue phrase sur lesquelles on peut buter parfois. Ce qui donne un très bon rythme au récit.

Pour conclure, je n’ai qu’un conseil à vous donner : lisez-le. C’est une très belle aventure ainsi qu’un concept innovant et original. L’intrigue est vraiment intéressante et captivante, les personnages quant à eux sont recherchés et attachants. S’il n’y a qu’un point négatif, c’est bien qu’il faut attendre jusqu’en janvier 2013 pour avoir la suite et fin !!