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Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

Cohen & Cohen éditeurs

Neuf 20,00
Occasion 5,42
Conseillé par
12 juillet 2016

Je remonte dans la production de Marie Devois. après l'excellent Gauguin mort ou vif, publié dans la même très belle collection (Art noir) en 2016, nous voici deux ans plus tôt avec un roman qui tourne autour de la peinture de Vincent Van Gogh. Pas une œuvre en particulier, mais plutôt toutes ses toiles et leurs parcours depuis la mort du peintre, les spéculations, les faux, les escroqueries, ... Il n'y a pas vraiment de héros dans ce roman -même si Fred Andersen et Maëlle Aubier commissaire à l'Office Central de lutte contre le trafic de Biens Culturels sont un peu plus présents-, plutôt des hommes et des femmes qui travaillent dur, qui épluchent les pédigrées des gens qu'ils rencontrent même lorsqu'ils ne sont que simples et vagues témoins, chaque petite avancée est bonne à prendre lorsqu'il n'y a rien à se mettre sous la dent : "Le groupe d'Andersen avait punaisé sur toutes les surfaces disponibles les tirages obtenus et leur avait attribué un numéro. Des dizaines de clichés. Des centaines de visages, de silhouettes, que les hommes comparaient. S'ils repéraient le même visage, la même silhouette sur des photos de séries différentes, ils auraient enfin l'impression de faire un pas. Un grand pas." (p.59). On se demande pendant très longtemps quel indice, quel événement, quelle erreur du tueur, quelle illumination ou intuition d'un flic viendra tout déclencher, mais rien... Rien ne vient et même si nous, lecteur au bout d'un moment en savons plus que les flics, car le tueur de juges vient nous faire des confidences, eh bien on souffre pour eux et on se demande bien comment ils vont se dépatouiller de cette histoire.

Pas mal d'intervenants, d'entrées dans ce polar sans que jamais l'on ne soit perdu. L'intrigue est suffisamment tordue pour qu'on y croie, des circonvolutions autour des œuvres de Van Gogh, une incursion dans les méandres de la vente et de l'exposition des tableaux de maîtres que Marie Devois parvient sans peine à nous expliquer et à nous faire comprendre, et la tâche n'est pas aisée, car ce monde n'est pas toujours reluisant, certains aimeraient bien qu'il reste totalement abscons, ce qui leur permettrait de pérenniser leurs louches affaires. L'auteure maîtrise totalement son sujet et comme dans l'autre roman policier que j'ai lu d'elle, elle le construit de manière à nous apporter des informations en sus de son intrigue et à nous perdre pour mieux nous embobiner et nous surprendre. Vraiment très bien fait.

17,90
Conseillé par
12 juillet 2016

Véronique Biefnot et Francis Dannemark s'unissent une nouvelle fois pour écrire un roman. Pour leur dernier, La route des coquelicots, j'avais émis quelques réserves, cette fois-ci je serai plus positif. Les deux auteurs savent construire de belles histoires avec des bons sentiments sans qu'elles soient gnangnan - j'hésitais à user de ce mot qui me semblait très connoté et je suis rassuré, même JK Huysmans l'a utilisé (dans "Marthe, histoire d'une fille"), ouf l'honneur est sauf (merci wiktionnaire).

Ils mettent en scène deux personnages seuls et inhibés qui inconsciemment rêvent d'une autre vie, ce sera pour eux une transformation que de se confronter à la réalité, aux secrets de famille bien enfouis, à un monde totalement différent du leur. On présente rarement dans les romans des notaires férus et dingues de jazz, d'autant plus qu'Antoine s'est docilement et doucement coulé dans les traces de son père, notaire lui-aussi. Disons que c'est une profession qui ne fait pas rêver. Amateur mais non connaisseur de jazz j'avoue avoir envie d'écouter tous les titres évoqués par le duo d'auteurs (il faut que je trouve la play-list du roman), ils rythment le livre, c'est comme du jazz, donc, pas survolté mais drôlement bien, un truc qui se lit - ou s'écoute - en cherchant la surprise ou tout simplement en se laissant porter... C'est ce que j'ai fait et je ne m'en plains pas, l'intrigue n'est pas hyper originale, on peut même deviner les liens qui se dessinent entre tous les personnages -mais on est ravi de les voir se lier ainsi, différemment on serait déçu-, mais ils sont tellement sympathiques et le tout baigne dans une ambiance tellement belle et saine qu'il est difficile de faire la fine bouche. Un peu de poésie : "Kyrielle... Mon père adorait ce mot. Un jour, mon fils lui a demandé ce que ça signifiait. Il lui a raconté que c'était le prénom d'une jeune elfe très jolie qui vivait au fond du jardin, dans le tronc creux d'un vieil arbre, et dont il était amoureux quand il avait son âge..." (p.61/62), de la tendresse pour tous les protagonistes qui la méritent sûrement, de la bonne musique,... Le tout est très joliment mis en valeur par les illustrations de Véronique Biefnot, noires et bleues, de différents bleus profonds, très belles, elles apportent indéniablement un plus à l'ouvrage.

L'été est là, et vous n'avez pas envie de vous plomber avec un bouquin lourd, n'hésitez pas, Kyrielle blues est là...

Neuf 19,50
Occasion 4,79
Conseillé par
12 juillet 2016

Un soir, promenant son chien, Maud, la fille du professeur Reynier, patron d'une clinique sur les hauteurs de Nice est agressée. De peu, elle échappe au viol, grâce à Luc un joggeur qui court dans le coin et qui met en fuite l'agresseur. Luc est garde du corps, ça tombe bien, le père de Maud l'engage pour protéger sa fille car elle a reçu des menaces, et à travers elle, lui bien sûr, l'homme à la belle situation, très en vue. Luc accepte et se rapproche ainsi de Maud qui ne le laisse pas insensible, et vice-versa.

J'ai lu pas mal d'articles sur les romans de Karine Giebel, tous assez élogieux, je m'attendais donc à découvrir un polar efficace et, si ce n'est original au moins captivant. Las, je tombe sur un ouvrage empli de clichés, de stéréotypes et dès la page 50 on sait qui a fait le coup et pourquoi - et encore, je dis page 50, mais je suis un peu lent... Je vous le dis ? Non, non n'insistez pas, on ne sait jamais, certains pourraient aimer et me reprocher d'avoir dévoiler le pot-aux-roses.

Personnages caricaturaux, situations déjà vues ou lues. Absolument rien d'original, ni dans le fond ni dans la forme. 515 pages de pures banalités, il faut s'accrocher un peu, moi, perso, ça me gave dès que j'ai trouvé la solution, alors, franchement, hors de question de me fader la totalité de l'ouvrage. Je lis vite, en diagonale, pour arriver à la solution, qui oh miracle est totalement différente de ce que j'avais pensé... Euh, en fait non, c'est tout comme j'avais prévu. Déception de bout en bout !

Conseillé par
12 juillet 2016

Très bien sur le papier, je suis très tenté, mais je déchante vite, pour diverses raisons. D'abord, le texte est très dialogué, trop à mon goût, d'autant plus que ces paroles échangées n'ont rien d'exceptionnel et tournent même à vide, n'apportant rien à l'histoire, l'alourdissant même par des formules un peu faciles et légères. Ensuite, il y a beaucoup de personnages qui déboulent tous en même temps, trop pour mon petit cerveau étriqué, et même la liste du début de roman, pour utile qu'elle soit, ne m'aide pas plus que cela. Enfin, la mise en place de la situation, des différents lieux et des différentes histoires est longue, très longue. Je m'embrouille et je m'ennuie. Je passe mon tour.

Neuf 8,90
Occasion 1,75
Conseillé par
12 juillet 2016

"Les fractales sont définies de manière paradoxale, à l'image des poupées russes qui renferment une figurine identique à l'échelle près : les objets fractals peuvent être envisagés comme des structures gigognes en tout point – et pas seulement en un certain nombre de points, les attracteurs de la structure gigogne classique. Cette conception hologigogne (gigogne en tout point) des fractales implique cette définition tautologique : un objet fractal est un objet dont chaque élément est aussi un objet fractal" (merci Wikipédia qui cite également Philippe Boulanger et Alain Cohen, dans leur fabuleux livre -non, je déconne, je ne l'ai pas lu-, "Le trésor des paradoxes".

Voilà, c'est la seule notion un peu compliquée que vous aurez concernant ce livre, le reste n'est que pur plaisir, même si je comprends bien que le plaisir puisse aussi être associé à la complexité des mathématiques... pour certains esprits déviants -bon, désolé, les matheux, je n'ai pas pu m'empêcher. Fractale parce que le livre est construit ainsi, des histoires qui se suivent, se parlent et sont liées entre elles ; dès qu'on en finit une, une autre débute d'un détail, d'une phrase de la précédente. Réjouissance et sourire à tous les étages. Les histoires s'enchaînent, on peut perdre un peu le fil entre elles toutes, mais ce n'est pas bien grave, on finit toujours par retomber sur ses pieds. Ce qui est évident c'est que Pierre Raufast est d'une inventivité folle et ne s'interdit aucun genre de littérature, on flirte avec la SF, le fantastique, le polar, les angoisses de la page blanche d'un écrivain, ...

La lecture commence sous les meilleurs auspices, en effet, qui pourrait résister à ces premières phrases ?

"Je suis désolé, ma chérie, je l'ai sautée par inadvertance."

Je comprends qu'un homme puisse sauter une femme par dépit, par vengeance, par pitié, par compassion, par désœuvrement, par curiosité, par habitude, par excitation, par intérêt, par gourmandise, par nécessité, par charité, et même parfois par amour. Par inadvertance, ça non.(...)

Définition d'"inadvertance" : défaut accidentel d'attention, manque d'application (à quelque chose que l'on fait).

Faut-il le dire ? Quand j'ouvris cette porte, ce que je vis n'avait rien d'un manque d'application. (...) En tout cas, le porc qui vit à mes côtés ne m'a pas sautée avec autant d'inadvertance depuis longtemps..."(p.14/15)

Pas moi, et je continuai donc ma découverte de ce livre tant vu sur les blogs (Babelio recense pas mal de chroniques), et la surprise et l'excitation de la lecture et de la découverte des inventions de l'auteur ne se tarissant pas j'arrivai à la fin dans le même état qu'au début : ravi et enchanté. Un livre anti-coup de blues, anti-morosité même s'il n'est pas à proprement parler comique, il fait sourire, mais c'est surtout cette succession d'idées folles et de personnages farfelus qui fait de l'effet.