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Gaël M.

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Jennifer Nansubuga Makumbi

Anne-Marie Métailié

23,00
Conseillé par (Librairie Le Grenier)
5 avril 2024

Pour beaucoup de lecteurs, c’est le propre de la littérature de nous ouvrir au monde, de nous embarquer pour des voyages immobiles à travers des cultures qui nous sont étrangères. C’est ce que réussit avec brio Jennifer Nansubuga Makumbi dans son deuxième roman La première femme (éd. Métailié) : une odyssée intime, un itinéraire de jeunesse.

Ouganda, 1975. Kirabo, toute jeune adolescente, est élevée depuis sa naissance par ses grands-parents dans un village reculé. N’ayant jamais connu sa mère, elle ne peut réfréner son désir d’un jour la retrouver. Déterminée, elle se décide un jour à aller interroger Nsuuta, que l’on dit sorcière… Les évènements qui en découleront bouleverseront la vie de Kirabo.

Du village de son enfance jusqu’à la capitale Kampala, en passant par le pensionnat pour filles de Zigoti, le lecteur accompagne Kirabo en quête de ses origines, et découvre avec elle une société ougandaise multiple, tiraillée entre cultures ancestrales peuplées de mythes fondateurs et de légendes, et mode de vie « à l’européenne ». A cela s’ajoute en cette fin des années 70 la politique désastreuse et tyrannique du dictateur Idi Amin Dada, qui conduira le pays à la guerre.

Kirabo devra lutter pour s’épanouir et se construire en tant que femme, résister aux diktats d’un monde patriarcal avilissant, et néanmoins s’ouvrir à l’amour et au désir.

La première femme est un roman foisonnant et débordant de vie, drôle et tragique, dont l’héroïne est inoubliable.

On saluera la très belle traduction de Céline Schwaller.

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