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Christophe A.

Neuf 14,00
Occasion 3,19
Conseillé par
27 janvier 2012

"La grande lumière"

Le titre, d’abord, saute aux yeux, Enola Game, référence explicite à l’avion qui largua la première bombe atomique sur Hiroshima est le premier roman de Christine Diel, court texte d’à peine plus de cent pages où l’on suit, via une multitude de brefs paragraphes, la résistance d’une mère et de sa fille après ce qui semble être un cataclysme nucléaire, « la grande lumière » nous dit-on sans guère plus de précision.

Les deux Robinson Crusoë de l’ère atomique doivent faire face avec les restes de leur existence conservés dans leur maison à cette mystérieuse guerre au présent, guerre froide, anonyme et invisible. Qui sont les vivants qui pénètrent dans les maisons du voisinage la nuit ? Difficile à dire. Quid des survivants ? La seule certitude est que ces patrouilles sont à la botte d’un nouvel ordre totalitaire. A l’image de ce dont le futur sera fait.

A défaut de pouvoir imaginer des lendemains qui chantent, la mère, ne cesse d’invoquer le passé, de l’enjoliver. Elle survit au présent en vivant dans ses souvenirs et se débat dans cette absurde actualité, absurde même au sens littéraire du terme tant sa servitude lui évoque Sisyphe.

Car la mère est, elle-même, écrivain(e) et chacune de ses pensées alimente le journal du journal auquel elle confie son histoire, dès que sa fille lui demande moins d’attention. Ce huis-clos saisissant qui sait ménager un certain suspense n’est pas sans rappeler le « Malevil » de Robert Merle, sur le même thème mais avec cinq fois moins de pages, quand même !