Elles sont 1,5 million en France, mais elles ne forment pas de collectif, ne font pas la une des médias, et encore moins partie des priorités politiques. Elles, ce sont les mères qui élèvent seules un ou plusieurs enfants. Autrement dit, 82% des familles monoparentales.
Pour en faire partie elle-même, la journaliste Johanna Luyssen a décidé d’aborder toutes leurs difficultés dans cet essai synthétique et bien documenté. Bien que leurs profils économiques soient très variables, le manque d’aides par rapport à leurs conditions spécifiques les plonge dans des difficultés assez similaires : logements qui grèvent leur budget, casse-tête pour les modes de garde (crèches, temps périscolaire) puisque leurs horaires de travail ne sont pas aménagés (et le télétravail pour certaines n’a rien amélioré !), pensions alimentaires impayées (dans 30% des cas), précarité, solitude, conséquences sur leur santé mentale...
Au-delà de ces faits chiffrés, la journaliste évoque la honte qui imprègne encore dans certains esprits le statut de « mère célibataire », alors que le vrai enjeu est non pas de les stigmatiser, mais de leur venir en aide... Un essai plus que nécessaire aujourd’hui si l’on veut regarder en face l’évolution des familles et les exigences politiques qui s’y rattachent !
Née dans un asile pour femmes, Elba, du haut de ses quinze ans, nous décrit son quotidien parmi « les Calmes et les Agitées » : il semblerait que la folie n’ait plus aucun secret pour elle. L’asile, c’est tout son monde, et elle y reste par amour pour sa mère. Mais lorsque débarque un jeune psychiatre voulant remplacer les électrochocs par des séances de parole libérée, Elba se voit offrir une porte de sortie...
Comme dans ses deux romans précédents, Viola Ardone nous rend vivante une page de l’histoire de son pays, l’Italie : en l’occurrence la révolution qu’a connue le monde psychiatrique dans les années 1980... Oui, cela n’est pas si loin au fond ! Et c’est au travers de personnages attachants, au verbe haut, mais aussi d’une plume délicate dont les mots résonnent longtemps en nous, qu’elle parvient, comme toujours, à nous émouvoir... Un magnifique roman sur la liberté de choix, la filiation maternelle, les idéaux de jeunesse, les affres de la vieillesse et ce qui nous maintient vivants, en dépit de tout !
Une mère et sa fille viennent s’échouer sur une terre sauvage, de marais salants et de flamants roses, elles sont en fuite... Dans leur nouvel écrin, elles se remettent au diapason de la nature et du « chant du monde », mais certaines nuits sont entrecoupées de phénomènes inexplicables : des crises de somnambulisme affectent la petite Lucie, et plus largement, tous les enfants de la Terre...
Carole Martinez nous plonge dans l’univers des rêves d’enfants, qui n’ont ni barrière ni filtre, qui peuvent être merveilleux comme terrifiants. Et quand le rêve déborde du sommeil, que les frontières entre la nuit et le jour deviennent poreuses, la face de la Terre pourrait s’en trouver changée à jamais... Un roman poétique et à suspense, fantastique dans tous les sens du terme !
Entre l'histoire d'un meurtre absurde et une critique acerbe du tourisme de masse en Corse, Ferrari entremêle passé et présent avec une maestria digne des plus grands conteurs.
Chaque page révèle la complexité des personnages, oscillant entre humour corrosif et réflexion profonde sur la violence. Un pur plaisir littéraire, à la fois détonant et brillant.
Dans Les Adversaires, Crummey nous plonge dans un port de pêche du 18ème siècle à Terre-Neuve, où une rivalité féroce déchire un frère et une sœur, Abe Strapp et la Veuve Caines. Abe est brut et avide de pouvoir, tandis que sa sœur est aussi impitoyable que calculatrice.
Un livre inoubliable de par son atmosphère sombre et ses personnages fascinants dans leur antipathie. Un récit captivant et brutal, mêlant humour noir et tragédie. Une lecture à la fois effrayante et irrésistible.