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Nathalie -.

Flammarion

19,00
Conseillé par (Librairie Page 36)
13 février 2022

Nom

C'est pas rien de continuer à lire Constance Debré. Il y a eu Un peu là beaucoup ailleurs, Manuel pratique de l'idéal, Play boy puis Love me tender. Et voici, Nom. Chacun de ces ouvrages dit son évolution, son devenir sous une forme existentielle.
Dans Nom, son père vient de mourir. Elle passe par le passé pour dire sa mère et sa mort à elle, au regard de la mort du père. Elle y dit cette famille Debré, celle à laquelle elle échappe par ses choix, sans se faire d'illusions quant à quel point elle pense y parvenir.
Elle dit l'enfant, puis l'adulte qu'elle est devenue d'eux, de cette famille. Elle raconte le dépouillement qu'elle tente, le travail de désencombrement, au bout duquel on sent qu'elle ira, même si elle n'y est pas encore. Elle sait ses empêchements, les combats menés, ce vers quoi aller. Elle se libère parce qu'il est bien question de liberté.
Tout est réflexion à être, au plus vrai, cette nécessité d'être vrai.
C'est éprouvant à lire, alors à vivre... Mais c'est puissant, et beau.

Conseillé par (Librairie Page 36)
6 février 2022

Le carré des indigents

Le carré des indigents, Hugues Pagan, chez Payot.

Année 1973,
Schneider, après l'armée et la guerre d'Algérie revient chez lui. On l'imagine passablement marqué. Patron du Groupe criminel, la première affaire qui lui tombe dessus, la disparition d'Élisabeth, 15 ans, le met tout de suite dans le bain.
Une langue fluide et imagée. Un flic solitaire et taciturne, somme toute attachant. Des affaires qui s'enchaînent, se relient... La vie d'un commissariat au plus près, au plus juste, avec tout ce que ça comporte de tensions hiérarchiques, de heurts qui prêtent à conséquences.
Pagan connaît son sujet. Après une courte carrière de prof de philosophie, 25 ans dans la police. Ça se sent, ça se lit d'autant plus.

Noëlle Renaude

Inculte-Dernière Marge

14,90
Conseillé par (Librairie Page 36)
20 janvier 2022

P. M Ziegler, peintre

Entrée là par la couverture du livre et le mot “peintre” dans le titre. Et puis, ces bleus, denses et fluides, c'est selon, offrant les ombres d'un paysage. Parce que Pierre-Marie Ziegler, je ne le connaissais pas. Je l'ai rencontré par les mots de Noëlle Renaude. Elle s'y connaît en couleurs. Elle sait le panel de mots qui les disent.
Ce qu'elle essaie de nous faire saisir, c'est ce que c'est que d'être peintre, ce que c'est que de consacrer sa vie à la peinture comme assumer un destin dont le peintre sait qu'il ne peut être autre.
Elle dit les matières, le geste de faire jour après jour, le concret implanté dans la vie même qui se pose de peindre.
C'est un texte à distance et au coeur en même temps. À distance parce que l'autrice donne à voir l'autre qui peint sans qu'elle y comprenne quelque chose à la peinture, aux gestes techniques que c'est. Et au coeur, d'habiter les êtres tout le temps, dans tous les gestes du quotidien.
Entre deux temps de lecture, j'ai découvert que l'autrice est la veuve du peintre qui s'est suicidé il y a neuf ans. Le savoir change la lecture, lui donne plus de profondeur. En même temps, jamais le texte n'est appesanti de cette réalité qui est la leur, de n'être que le résultat du geste beau qu'est écrire la vie à peindre de cet homme-là pour qui la réalité était si compliquée à vivre. On sort de ce livre habité du texte, de ce qu'il donne à percevoir le peintre pleinement.

18,50
Conseillé par (Librairie Page 36)
19 janvier 2022

Notre solitude

Yannick Haenel se rend tous les jours au procès des attentats de Charlie Hebdo, de l'Hyper Cacher et de Montrouge. Riss lui a demandé de couvrir l'évènement, de n'avoir commencé à écrire pour le journal qu'après les attentats.
En parallèle, le journaliste et auteur a eu besoin de poser de mots ce que c'était pour lui que d’assister à ce procès, que de voir victimes et accusés au jour le jour.
En faisant le récit des évènements, dans l'épuisement provoqué par l'intensité de ce qui s'y déroulait, sa réflexion s'affine sur le rôle de la justice dans le lien qui se crée entre les victimes disparues et les vivants qui sont du procès.
C'est un livre qui montre l'introspection en cours, la profonde réflexion qu'elle déclenche, la nécessité de saisir de mots, d'exprimer le sens de vivre ce temps précis, le rendant autre et peut-être lui-même plus encore.
C'est puissant et émouvant.

Éditions Gallmeister

10,00
Conseillé par (Librairie Page 36)
18 janvier 2022

La vie en chantier

D'abord, il y a Marnie et Taz, couple dans la trentaine.
Marnie porte Midge. Mais voilà, Marnie meurt en mettant au monde Midge.
Tout s'écroule alors pour Taz. On le voit vivre au jour le jour, dans l'apprentissage à être père, largué mais aimant, triste à vouloir mourir mais porté de porter Midge qui ressemble tellement à sa maman.
Il y a Rudy, le meilleur ami qui agit sans dire, qui soutient, qui est là mine de rien, qui l'accompagne sur les chantiers pour installer les pièces de menuiserie fabriquées.
Aussi, Lauren, la mère de Marnie, grand-mère de Midge qui participe malgré sa profonde tristesse d'avoir perdu sa fille unique, à créer pour cet homme blessé et sa petite fille, lien au monde.
Et puis, apparaît Elmo, super baby sitter et plus si affinité, mais doucement, tout doucement parce qu'il ne faut rien presser, parce Marnie toujours.
Sans oublier les paysages, le lieu secret qui ne le restera pas, où Taz raconte sa mère à Midge.
Très joli roman de Pete Fromm.