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Le Carnet À Spirales .

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Les lectures de l'équipe du Carnet à spirales pour vous aider dans vos choix, vous accompagner dans vos nuits blanches, dans vos heures d'évasions romanesques.
Peu adeptes des étoiles nous avons décidé d'en donner 5 par défaut à nos recommandations.
Au plaisir de vous lire et de vous recevoir au Carnet à spirales

20,00
Conseillé par (le Carnet à spirales)
22 août 2023

Bousculé, heurté, choqué, décontenancé, le lecteur ne sort pas indemne d’« Acide » qui le marquera à coup sûr au prix d’un effort toutefois. Eprouvant. Un jet d’acide un soir sur le quai du métro et c’est la vie de Camille, vingt-sept ans, qui est brisée. Comment alors faire face quand son propre visage, sa propre face n’est plus, quand en perdant celle-ci elle perd son identité, comment réagir face à cette agression incompréhensible. Victor Dumiot ne nous passe rien de ses tourments, de ses douleurs, de la noirceur de l’être dans une écriture précise, clinique et efficace. Cet être, Julien, muré dans son appartement, dévoreur inconditionnel de vidéos dégueulasses trouvées sur le darknet d’initiés tout aussi épouvantables. Plongée en apnée dans ce milieu de tordus que le confinement a probablement définitivement coupé du reste du monde. Alors Julien télécharge une vidéo de cet acte odieux. Celle-ci l’obsède. Camille devient sa quête.
In Page des Libraires - août 2023

Conseillé par (le Carnet à spirales)
22 août 2023

Comment vivre ensemble ? Cette question Alma se la pose tous les jours, elle, l’éthologue, spécialiste de l’ours, ours qui exacerbe la colère de certains habitants dans ces belles Pyrénées, théâtre du nouveau roman de Clara Arnaud. Gaspard est berger, homme aimant sa quiétude et le silence, personnage sensible et émouvant, marqué par Illia, bergère décédée l’année précédente lors de sa rencontre probable avec une ourse. L’un et l’autre se croiseront de loin en loin le temps d’une estive. Avec une habileté certaine Clara Arnaud distille, sans aucune lourdeur comme en apesanteur, ci et là, de multiples informations sur cette vie d’éthologue, sur cette cohabitation si délicate entre l’animal sauvage et l’animal que nous sommes, sur la vie pastorale. Fil rouge du roman l’histoire ancienne d’un montreur d’ours parti faire fortune en Amérique In Page des libraires - août 2023

Conseillé par (le Carnet à spirales)
22 août 2023

Ecrit initialement pour le théâtre « Manhattan Project » confirme tout le talent et l’originalité de Stefano Massini qui poursuit ainsi son singulier cheminement des « Frères Lehman » à le « Ladies Football Club »
Lire Stefano Massini c’est oublier un temps nos repères de lecteur. Lire Stefano Massini c’est se laisser happer par le flux du texte en vers libres, très libres. Cette liberté de ton et de construction absolument jubilatoire une fois le rythme accepté. En 1938 quand d’éminents scientifiques juifs hongrois fuient leur sol natal pour les Etats-Unis, ils n’imaginaient pas alors devenir les inventeurs de la plus glorieuse et horrible invention de l’homme : la bombe nucléaire. Débarquant sans un sou avec pour seul bagage une valise que Massini s’amuse à décrire pièce après pièce, faisant de son possesseur le portrait chinois en un inventaire digne de Prévert. Ludique procédé de narration qui se transforme soudain en véritable pensée philosophique sur l’exil par exemple. Cet exil choisi qui devient subi et douloureux quand la mère patrie s’éloigne réellement. Tranquillement, dans ce choix délibéré de répéter les traits de caractère marquants ; ainsi Szilard qui pour gagner du temps et ainsi réfléchir, retire ses lunettes, les nettoie, puis les remet et enfin parle ; Massini installe une complicité avec le lecteur. Nous nous retrouvons alors comme au théâtre, au plus proche des comédiens. En quatre parties chronologiques Massini retrace dans un compte à rebours ébouriffant, le travail colossal entrepris par ces génies des sciences sous la direction d’Oppenheimer. Ecrire sur la bombe est dangereux. Il faut à l’auteur trouver le juste équilibre entre l’admiration portée à ces milliers de scientifiques embarqués dans cette colossale entreprise et l’horreur que pourrait engendrer, en réactions successives, cette invention. Ce magnifique « Manhattan Project » fourmille de mille idées, de pensées profondes nourries d’ironie yiddish. Un tour de force sur cette période tristement excitante.
In Page des Libraires - août 2023

Conseillé par (le Carnet à spirales)
22 août 2023

Il fait chaud au soleil sous les parasols de cette plage idyllique d’un coin privilégié de Sardaigne. Suzanne, d’origine modeste, est chez sa richissime belle-famille italienne avec mari et enfants. Tout est sous le contrôle de la belle-mère cassante et du beau-père, vieux beau taiseux. Et pourtant quand le chauffeur émet la possibilité d’un secret bien gardé, quand Guilia, guide touristique, éclaire Suzanne sur la fortune des Signorelli, le vernis s’écaille sur le plancher où l’on danse. Agnès Mathieu-Daudé revient sur l’histoire de l’Italie, de la loge maçonnique P2, sur la volonté de son beau-père de faire de la Sardaigne un paradis du pétrole, sur l’enlèvement de son mari lorsqu’il était enfant… Cette mémoire familiale que l’on masque sous la belle apparence de la famille unie, de la réussite vertueuse. Suzanne gratte, éveille les consciences, réveille les cadavres. Agnès Mathieu-Daudé maitrise le sens de la formule et de la situation. Avec énormément de finesse, à partir d’anodins détails elle déstabilise l’édifice et signe un roman d’une jouissive férocité.

Victor Paskov

Typhon

22,00
Conseillé par (le Carnet à spirales)
22 août 2023

Découvrir une pépite est un véritable cadeau pour un libraire car il peut, en plus de son égoïste plaisir de lecteur, la partager largement. Partager « Allemagne conte obscène » est toutefois dangereux tant ce texte écrit en 1968 par un jeune bulgare Viktor Paskov déroutera nombre de lecteurs par sa liberté de ton, par sa verve crue, par ses descriptions imagées de la nature et de la mature humaine. Il déconcertera assurément. Mais que c’est bon d’être ainsi secoué. Viktor vit à Sofia. L’idéal communiste le laisse aussi froid qu’un glaçon au freezer, qu’un agent de la Stasi au garde à vous. Ce qu’il aime Viktor, écrivain en herbe, est assez simple : la musique, les copains, la bière et le sexe. Alors quand son père, musicien également lui ordonnera, pour son bien, de le rejoindre à Berlin, afin de vivre l’expérience communiste au plus proche du peuple élu, Viktor devra sauter, ivre mais consentant malheureux, dans un train pour un voyage épique. L’arrivée sur place ne sera que le début d’une incroyable déception et d’une lente mais assurée dégringolade dans la misère, la promiscuité et les brimades. Paskov déambule et décrit son quotidien, un naïf au milieu d’une horde de tordus. C’est puissamment cynique, drôle et sincère, c’est follement politique. C’est une pépite.
In "Le bruit qui court"