Sarah Thornhill, fille d'un ancien repris de justice, déporté en Australie, aime depuis toujours un jeune métis, ami de son frère et de la famille.
L'amour a certes ses raisons que l'ambition paternelle ignore. Car, c'est sans compter la détermination d'un affranchi bien décidé à effacer les dernières traces de la misère et de l'infamie passées.
A travers ce drame sentimental et familial Grenville dépeint avec beaucoup de talent les tensions entre les différents arrivants, libres ou prisonniers, noirs ou blancs, fermiers ou citadins de ce jeune pays-continent qu'est l’Australie du dix-neuvième siècle. Sans pathos voici une belle fresque sociale et intime hautement romanesque et dépaysante. Un très bon candidat aux romans de l'été.

Le grand médiéviste italien nous livre ici un ouvrage plus vagabond que les précédents, plus léger en apparence. Sans la pesanteur d'un événement précis à analyser ou d'une biographie unique, on plonge dans la vie des hommes et, chose plus rare, des femmes du Moyen-Age : une vie rythmée par l'exercice et l'épreuve de la foi. L'omniprésence de la religion engendre des raisonnements ou provoque des événements qui apparaissent invraisemblables aux hommes et femmes d'aujourd'hui.

Ce Moyen-Age énigmatique s'incarne à travers six figures exemplaires au deux sens du terme, à la fois représentatives de leur époque mais, malgré tout, admirables d'un certain point de vue. Un moine savant, un chevalier, un artisan , deux saintes et une femme de lettres, tous illustrent différemment les destins possibles dans la société médiévale.
Barbero sait nous rendre proches ces habitants d'une époque lointaine, qui ne vivaient pas sous les mêmes lois que nous, ne pensaient pas comme nous.
Simple et érudit, ce livre n'est pas prêt d'éteindre la fascination qu'exerce encore le Moyen-Age.

Voici l'un des titres de lancement du Nouvel Attila : "Histoires enfantines", traduit de l'allemand, recueil de contes philosophiques dont le ton n'est pas exempt de mélancolie, ce qui a pu justifier l'adjectif "enfantin"... Mais rien de puéril, au contraire, le style est faussement naïf et la fantaisie aérienne des personnages est toujours rattrapée par le pesant couvercle du monde réel...
A conseiller aux amateurs de "L'homme qui plantait des arbres" de Giono, aux amateurs de jolis livres (la couverture en calque devient une des marques de fabrique d'Attila), aux amateurs de jeux sur la langue (aperçu ici : http://www.lenouvelattila.fr/concours-des-permutations/)...

Les grands thèmes sur la Grande Guerre sont là et ne surprendront pas le lecteur : le héros malgré lui, l'homme entraîné dans la barbarie de l'Histoire, la révolte devant le sacrifice absurde s'incarnent dans un jeune paysan, soldat mis au arrêt après la victoire. A ceci près que Jean-Christophe Rufin nous en rend compte par la présence énigmatique d'un chien qui aboie...
Mais l'art de Rufin est encore ailleurs, dans une construction romanesque au cordeau. L'irruption savamment distillée de nouveaux personnages étoffe petit à petit le récit et le portrait du prisonnier que l'enquête du juge nous fait découvrir au même rythme que lui.
Avec ce court roman théâtral Jean-Christophe Rufin signe une nouvelle réussite.

Adam et Edward, enfants, sont élevés hors du monde en quelque sorte, dans un cocon familial d'où les camarades de classe, les pères sont absents.Ils en deviennent des hommes différents, lunaires, plus doux mais d'une force et d'une ténacité hors du commun face aux renoncements qui les environnent : l'un connaît la vie sous la terreur nazie, l'autre les désillusions du monde contemporain.
Contre la brutalité, la peur ou l'affairisme et le désenchantement, grand-oncle et petit-neveu opposent sans fracas la puissance et la persévérance de leurs sentiments.
Magnifique roman de famille et d'amour qui enchante par sa mystérieuse construction, sa limpidité d'écriture et son humour parfois.