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Marguerite O.

Percée à stalingrad

Le Livre de poche

12,90
Conseillé par (Fontaine Villiers)
9 août 2019


19 novembre 1942. Les Allemands vont commencer un deuxième hiver en Russie. Après les succès des derniers mois et la prise presque totale de Stalingrad les soldats espèrent une permission, ils ont été assez occupés avec 'cette maudite ville'. C'est à ce moment que les Soviétiques lancent une vaste contre-offensive qui va mener à l'encerclement de la 6° Armée.
Dans ce roman il ne s'agit pas de 'gentille Wehrmacht' contre 'méchante Armée Rouge', ni vice versa. Nous suivons le parcours d'un groupe d'hommes. Certains croient en Dieu, certains en Hitler, d'autres en rien du tout. Mais chacun agit à sa manière: pour les arrivistes, la guerre peut être une excellent opportunité pour avancer sa carrière militaire, de préférence avec le moins de risque possible en évitant d'être au front. Et il y l'officier de la vieille école qui vit pour les ordres et l'honneur, le jeune débrouillard toujours de bonne humeur, le fana du Führer qui agace passablement ses camarades. Et bien d'autres, dessinés avec brio. Très lentement ils se rendent compte qu'il n'y aura pas de renforts, pas de sauvetage, pas de miracle. L'auteur décrit ce qu'il a vu: la lente désintégration d'une armée abandonnée par ses chefs avec l'ordre de ne pas capituler. En plus des blessures, on mourait de faim, de froid, de maladie.
Voici un roman formidable, traversé par une ironie acérée.
Pour une vision russe de la bataille de Stalingrad, voir 'Vie et Destin' et 'Carnets de guerre' de Grossman.

16,90
Conseillé par (Fontaine Villiers)
25 juin 2019

Pourquoi norvégien puisque l'histoire se déroule à Copenhague? Mais est-ce vraiment Copenhague?
Ne serait-ce pas plutôt l'arrière-fond du thriller scandinave générique? Ou un rêve (cauchemar) français sur ce genre si prisé et qui apporte pas mal d'argent aux éditeurs ayant la chance d'avoir une vedette dans leur écurie?
Delafeuille, un pro de la vieille école, est là pour le compte des éditions Mirage. Il doit négocier un contrat avec le mystérieux Grundozwkzon, auteur de thrillers à succès. Il y a aussi deux confrères de maisons d'éditions rivales dans le même hôtel. Où l'on rencontre Sherlock Holmes. Quand Delafeuille proteste que sa présence est impossible parce qu'il est un personnage de fiction Holmes répond:
-Si je suis un personnage de fiction, je peux faire ce que bon me semble, y compris voyager à travers les siècles.
Élémentaire, mon cher lecteur.
Et Delafeuille lui-même de se retrouver 'personnage de fiction'... Il a beau avoir une grande expérience littéraire et connaître toutes les ficelles de l'édition, c'est quand-même inquiétant. Sans oublier le tueur en série qui sévit à Copenhague selon les règles du genre. Les clichés s'accumulent, les ennuis aussi...
Loufoque et drôle, un divertissement sur le thème 'thriller scandinave'.

Stéphane Marsan

Conseillé par (Fontaine Villiers)
12 juin 2019

Duneen* est un village du West Cork, près de la mer et loin de tout le reste. Le policier local, en place depuis 17 ans, n'est pas débordé. Puis, un jour, on découvre des ossements sur un chantier...Il s'agit d'une mort violente, mais qui est la victime? Et qui est l'assassin?
On le devine, ce n'est pas que la terre qui sera remuée au cours de cette histoire.
Un roman, pas vraiment un polar, très bien construit avec humour, suspense et émotion. Une lecture très agréable.

*Petite forteresse- tout un programme...

Stéphane Marsan

Conseillé par (Fontaine Villiers)
12 juin 2019

Duneen* est un village du West Cork, près de la mer et loin de tout le reste. Le policier local, en place depuis 17 ans, n'est pas débordé. Puis, un jour, on découvre des ossements sur un chantier...Il s'agit d'une mort violente, mais qui est la victime? Et qui est l'assassin?
On le devine, ce n'est pas que la terre qui sera remuée au cours de cette histoire.
Un roman, pas vraiment un policier, très bien construit avec humour, suspense et émotion. Une lecture très agréable.

*Petite forteresse- tout un programme...

une artiste à l'aube du féminisme

Pygmalion

24,30
Conseillé par (Fontaine Villiers)
4 juin 2019

Son père vivait dans une commune saint-simonienne, laissant à sa mère le soin d'élever les trois enfants. Ce fut une introduction précoce à l'insouciance et à l'hypocrisie masculines. On ne pouvait pas se fier aux hommes mais à cette époque tout était prévu pour en rendre les femmes dépendantes.
Ce ne serait jamais le cas de Rosa. Son talent éclatant lui permit, encore jeune, de gagner très bien sa vie et vers 40 ans elle était le peintre français dont les œuvres se vendaient le plus cher, surtout à l'étranger.
Elle bénéficiait d'une autorisation de la police lui permettant de porter pantalon en public pour les besoins de sa profession (elle faisait souvent des esquisses dans les foires aux bestiaux). Elle le portait chez elle aussi, enfilant vite une jupe en cas de visite inattendue. Ceux qui s'attendaient à une mégère hommasse rencontraient une femme courtoise et distinguée. Elle était fréquentable donc, à la mode même. Un jour, alors que la cour était à Fontainebleau, la princesse Metternich surgit à l'improviste, «entourée de jeunes hommes qui voltigeaient autour d'elle». Rosa ne fut pas impressionnée. Son amitié avec Buffalo Bill était célèbre, et une bonne publicité pour tous deux.
On louait les qualités «masculines» de sa peinture, ce qui était un éloge, bien sûr. L'impératrice Eugénie lui remet la Légion d'honneur: «Le génie n'a pas de sexe », aurait-elle dit.
Passée de mode, elle était remisée dans les oubliettes de l'histoire, et dans les réserves des musées, pendant plusieurs décennies. Vers 1980, à l'époque où s'ouvrit le Musée d'Orsay, on recommença à apprécier le travail de beaucoup d'artistes de son époque en dehors de l'Impressionnisme. Et Rosa est de nouveau reconnue et admirée, tant pour son œuvre que pour sa vie.
La meilleure biographie de cette artiste, bien documentée et agréable à lire.