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Les racines de l'engagement

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Neuf 23,00
Occasion 3,99
Conseillé par
23 février 2013

En abordant ce livre, c’est essentiellement à ce qui avait fait de Martin Hirsch un homme engagé que je m’intéressais et tel était, d’après lui, l’objectif de cet ouvrage : montrer au travers de son témoignage ce qui peut conduire à un engagement et, le cas échéant, aider le lecteur à mettre au jour son propre besoin dans ce domaine.
Parmi les fragments de souvenirs exposés (soit 43 courts chapitres aux titres en forme de « Où l’on… », « Où il est question de… »), tous ne peuvent pourtant pas être rangés dans la catégorie ont-déterminé-mon-futur-engagement. Beaucoup, en effet, comme ceux évoquant la pratique du violoncelle ou de l’escalade, ont forgé un tempérament et une manière d’aborder les difficultés, mais ils n’expliquent pas l’engagement ultérieur.
D’autres, en revanche, dont ceux concernant le parcours de son grand-père puis de son père et leurs personnalités respectives, si.

L’auteur confesse, dans le prologue, avoir une incapacité à ranger et classer de l’ordre de la névrose. On reconnaîtra que, dans l’assemblage disparate de ses pans de souvenirs et anecdotes diverses, il ne semble pas non plus avoir essayé de trier-ordonner, il qualifie d’ailleurs in fine de « vagabondage » l’opération à laquelle il s’est livré. Il reste que ce témoignage, sans nous fournir toutes les clés de l’engagement, se lit avec intérêt et plaisir car les instantanés fournis, édifiants ou pittoresques, sont souvent piquants et toujours narrés avec à-propos, quand ce n’est avec humour.
En outre, parmi les séquences présentées, il y a celles où l’auteur retranscrit les propos qu’il a tenus à des jeunes dans des conférences sur le thème de l’engagement et la force de ses convictions et son charisme y sont manifestes.

Le livre s’achève sur deux épilogues remarquables, au sens propre du terme. Dans le premier, Martin Hirsch se livre à un petit exercice de science-fiction : il imagine un article paru dans une revue de sciences politiques des années 2020, présentant une rétrospective des changements socio-économiques, considérables, intervenus depuis que l’engagement est devenu une donnée essentielle dans la vie française. Très convaincant ! Dans le second, il adresse à son père mort une lettre, complice et émouvante, en réponse à la sienne.

Enfin, « La lettre perdue » m’a permis de découvrir l’existence de L’Institut du Service Civique, fondé à l’été 2012 par Martin Hirsch. C’est, précise-t-il :
« Une grande école très particulière. Pour y accéder, la classe préparatoire, c’est l’engagement. Seuls ceux et celles qui ont accompli un service civique peuvent postuler pour entrer à l’Institut du service civique. Le principe est simple. Nous détections des jeunes particulièrement motivés, ayant des projets originaux, ayant apporté la preuve de la valeur de leur engagement, et nous leur ouvrons des portes. Les portes des « vraies » grandes écoles, celles des entreprise ou des financements pour créer un projet. »

Neuf 19,50
Occasion 3,19
Conseillé par
20 février 2013

Aussi savoureux qu'une tasse de chocolat chaud à l'ancienne !

Ne vous laissez pas dissuader (comme j’ai failli le faire) par ce titre impossible et cette couverture (pour moi) rédhibitoire !
D’emblée, l’auteur a su trouver le ton juste pour nous conter cette histoire improbable d’un sexagénaire essayant de redonner un peu de sens à sa vie en en changeant, au moins provisoirement, le cours. Alors on y croit ! On se dit qu’il y a un peu de Mary Poppins chez ce nouveau majordome qui va, petit à petit, créer des liens et aider ceux qui l’entourent. Mais, à la différence de la célèbre gouvernante-fée, Andrew Blake est avant tout un homme qui certes s’occupe des autres mais a aussi terriblement besoin d’eux.
L’histoire de tout ce petit monde est contée de manière alerte au fil de chapitres courts qui s’enchaînent sans temps mort. Sont mis en avant l’entraide et le souci de son prochain mais sans mièvrerie car ils apparaissent comme aussi naturels et nécessaires pour chacun que l’air et l’eau. Et puis, ils s’accompagnent à l’occasion d’une bonne dose d’humour (voire, dans quelques scènes sur la fin du roman, de franche rigolade).

Un roman aussi savoureux qu’une tasse de chocolat chaud à l’ancienne !

Neuf 15,00
Occasion 3,19
Conseillé par
17 janvier 2013

« Certaines n’avaient jamais vu la mer », roman-documentaire passionnant, nous livre des témoignages à fleur de cœurs, des brassées de souvenirs mêlés entrecroisés de paroles échappées, phrases en italique venant ponctuer les faits évoqués, anecdotes, incidents, accidents, l’accessoire et l’essentiel, tissés de déceptions et marqués par la triste vacuité d’un dur labeur quotidien, pas la même vie pour toutes mais que de similitudes dans l’épreuve, puis le miracle de l’enfant qui naît mais l’enfant aussi s’écarte en grandissant.
Des mots sont dits, en phrases courtes et dynamiques, comme sourdant de toutes ces femmes et posés sur toutes ces choses vues, toutes ces choses vécues mais jusque-là tues et ignorées, et leurs vies sont sues, émergent de l’oubli.
Vif et piquant, parfois poignant, ce texte saisissant, panorama chronologique de bribes de mémoires, révèle et fait mouche. Tout le temps.
Une réussite, tant sur le fond que sur la forme.

Conseillé par
17 janvier 2013

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu Asimov, mes lectures (« Les Robots », le cycle de « Fondation »), dont j’ai gardé un très bon souvenir, remontant à l’adolescence.
« La fin de l’éternité » est un roman qui m’a happée immédiatement (et que j’ai lu quasiment d’une traite), avec ce plaisir coutumier dans la SF d’être propulsé dans un univers totalement inconnu dont il faut découvrir et apprivoiser les contours.

Le récit est bâti sur une conception du monde où rien n’est laissé au hasard, ou presque. Le voyage dans le Temps a pris une dimension incroyable : on se situe sur une échelle du – 24ème siècle au 150 000ème. Le mode de fonctionnement du système de régulation mis en place par les Eternels est cohérent et on en perçoit progressivement les tenants et aboutissants, avec lui l’Histoire peut constamment être revue.

A travers une aventure particulière (un Eternel tombe amoureux d’une Temporelle), l’auteur semble vouloir montrer qu’aucune organisation, quelle qu’elle soit, ne peut résister à l’individu, tout en invitant à une réflexion plus large sur le libre arbitre. Mais le roman va au-delà de cette thématique classique, tant Asimov a l’art de surprendre le lecteur en le conduisant là où il ne s’y attendait pas (et, du même coup, vers le cycle de « Fondation »).

Une histoire passionnante sous-tendue par une réflexion sur l’humanité qui ne manque pas de pertinence : de la SF sacrément efficace !

Conseillé par
17 janvier 2013

Voilà un sacrément bon page-turner, qui m’a fait me coucher à une heure fort avancée de la nuit (mais c’est qu’il y a un paquet de pages, même si elles défilent vite), ce qui ne m’était pas arrivé depuis un bail !

J’ai beaucoup aimé le début du roman, à la fois pour les paysages maritimes du New Hampshire (avec la maison de Harry Quebert, qui fait rêver) et pour le retour en arrière sur la jeunesse du héros et la manière pour le moins originale dont il s’est forgé.


Une fois l’enquête proprement dite commencée, j’ai marché à fond comme dans un polar et pour moi c’en est un, qui joue aussi au passage avec l’objet littéraire (quelques considérations pas originales mais piquantes sur le livre dans les médias + une habile mise en abyme). Le récit est particulièrement bien construit : Joël Dicker sait raconter, nous intriguer, nous laisser croire que… et puis non, et ça fait plaisir de se laisser emporter par une histoire qui se tient de bout en bout (on pourrait sans doute chipoter sur quelques points, un caractère trop appuyé par ci, un élément discutable par-là, mais je n’en ai pas envie). L’écriture n’a rien de remarquable, ce qui n’est pas gênant (excepté pour les extraits épistolaires du chef d’œuvre ayant assis la réputation de Harry Quebert… pas du tout à la hauteur), en tout cas cela ne m’a pas empêchée de dévorer le bouquin.

Une lecture-divertissement (et, à mon sens, ni plus, ni moins) que j’ai appréciée !