www.leslibraires.fr

Daniel C.

roman

Sabine Wespieser Éditeur

Neuf 19,25
Occasion 3,99
Conseillé par (Librairie L’Arbousier)
24 mai 2020

Yaël Koppman, une Bridget Jones à la française ?

Yaël Koppman, une Bridget Jones à la française ? C’est en tout cas ce qu’elle aspire à être, et ce que lui suggère de devenir sa cousine (et meilleure amie) Clara. Cette dernière lui propose en effet de se lancer dans la chick lit qu’elle traduit « littérature de poulette ». La référence au Journal de Bridget Jones (Helen Fielding, J’ai lu) est évidente puisqu’il s’agit là du journal d’une trentenaire célibataire, urbaine, et en proie à de nombreuses crises de doutes. Comme Bridget, Yaël dénombre au fil des pages les kilos qu’il lui reste à perdre. Elle aussi égrène les prénoms de ses amants potentiels. Mais Yaël est juive (et le répète), Yaël ne fume pas (et elle insiste), Yaël est une intellectuelle (et elle signe). Elle partage sans doute d’ailleurs toutes ces caractéristiques avec Marianne Rubinstein, l’auteur de ce « roman » (« Après tout, ce n’est qu’un roman » p. 214). Marianne Rubinstein aime à entrelacer la fiction et le réel et met en place un jeu de miroir. C’est aussi le cas de Yaël, son héroïne, qui cherche la clef de sa propre existence en se plongeant dans la lecture compulsive d’ouvrages autour du Bloomsbury Group.

Ce groupe d’intellectuels était surtout composé d’écrivains (Virginia Woolf, E.M. Forster notamment), et de peintres (Vanessa Bell, Duncan Grant, Roger Fry). Parmi eux on trouvait aussi l’économiste Maynard Keynes, dont Yaël (et on peut supposer Marianne) fait grand cas, elle qui explique la vie par l’économie et l’économie par la vie. Le personnage qui fascine le plus Yaël Koppman, c’est Angelica Garnett qui (pour faire court) est la fille de Vanessa Bell (elle-même sœur de Virginia Woolf) et de Duncan Grant, mais la fille adoptive de Clive Bell et la femme de David Garnett (lui-même épris de Vanessa Bell et amant de Duncan Grant).

Yaël se reconnaît en Angelica et cherche à cerner son histoire en lisant des œuvres critiques, des journaux intimes et des lettres dont Marianne Rubinstein cite de larges passages dans le livre. Il en résulte que si l’on veut comprendre quelque chose aux relations plus que complexes entre les membres du Bloomsbury Group, on peut lire Le Journal de Yaël Koppman, de même que si l’on veut lire de la chick lit à la française.

Mais pourquoi ne pas lire Angelica Garnett elle-même (Les deux cœurs de Bloomsbury, Paris : Le Promeneur, 2001, Trompeuse Gentillesse, Paris : Christian Bourgois, 1986) ?

Pourquoi ne pas regarder les tableaux de Vanessa Bell et Duncan Grant (Frances Spalding, The Bloomsbury Group, Londres : NPG, 1997) ?

Pourquoi ne pas lire les lettres de Virginia Woolf, ou encore mieux ses romans ?

Plus près du Bloomsbury Group et plus loin de la chick lit, surtout à la française…

C. B.

Pocket Jeunesse

16,90
Conseillé par (Librairie L’Arbousier)
2 mai 2020

Un commentaire de François R.

Pudeurs et sens des réalités sont parfois des freins bienvenus pour éviter de polluer nos bref moment de calme en lectures inutiles. Pourtant là je vais me permettre de réagir, non seulement parce que je me morfond un peu du fond de ma maladie prison mais aussi du fait du contexte du confinement. Pour partager, avec vous amis et copains proche ou lointains, clients de L'arbousier, la meilleure Librairie d'Oraison, un peu de plaisir. Alors il s'agit d'un livre. Soit disant pour ado, un western, presque une fable.
Sans foi ni loi ; Marion Brunet ; chez Pocket Jeunesse, que je ré- achèterais chez Vicka et Daniel, à l'Arbousier pour offrir à mes proches. Marion BRUNET, encore une fois très efficace, d'une fluidité à faire pâlir Clint lui même, nous livre une histoire de calamité de femme. Tout en respectant les canons du genre elle nous entraîne sur les traces d'un jeune homme qui se libère de ses carcans, aidé en cela par cette aventurière...un scénario efficace et simple et justement c'est pour ça que c'est bon.
Bien sur les stéréotypes sont là, colt, bourbon, carte, et prêcheur illuminé...on peut y retrouver tout ce qu'on y attends, ce qu'on a aimé dans le genre. Moi qui suis fou de western, premier grands films, vue pendants mes vacances auprès de mes grands parent à Montmaur (05), pour ceux qui connaissent, j'ai vraiment écumé le truc. A fond directement dans le genre, j'ai adoré cette sensation d'y être, sur le plan cinématographique de True Grit des frères Coen, jusqu’à Mort ou vif avec Sharon Stone, en passant par Impitoyable de Clint, mais encore Dead Man, les Frères Sister, et même Little big man, et pourtant.
Pourtant il y a autre chose dans l'histoire que nous propose de Marion. Il y a cette lutte, cet engagement à nous donner quelque chose de plus. Comme dans le conte et la fable, il y a quelque chose du vivre ensemble, de l'ordre de l'essence existentielle dans ce texte. Une essence de notre génération, que je retrouve forcement dans la tronche de nos amis et de nos rêves de jeunesse, une recherche de sens que j'aime. Avec de la tolérance, de la sagesse, et surtout une envie de faire bouger les lignes vers quelques chose qui nous est finalement cher : la Liberté.
Libéré de la violence, du bien et du mal, et des stéréotypes. Et c'est là qu'est le truc. Stéréotypes contre stéréotypes. Le truc et d'autant plus fort si on a été travailleur social et/ ou si on partage des idées libertaires...
François

15,30
Conseillé par (Librairie L’Arbousier)
1 mai 2020

Gérard Arseguel, enseignant, pique au vif l'élève d'un 3 en première dissertation. Gérard Arseguel, écrivain, émeut en cercle, entre deux tarots, des adolescents aux comportements new-wave : cheminée, femme, adultère. Gérard Arseguel, au long cours de la classe, donne à lire à haute voix, qui veut, quoi, une nouvelle d'Edgar Allan Poe : mur, femme-chat, crime. Gérard Arseguel, écoute, note, s'efface.

A l'écroulement des siècles, Gérard Arseguel, rendu libraire du Bord de Terre, vient ici, confrère en nobles volumes de papiers usés, annotés, dédicacés. À l'ami Youl, et nous autres, il offre une prose à l'enfant lecteur : armoire de bois blanc, grand-mère paternelle et livre de demain. Gérard Arseguel, de ce temps, avise, pousse à l'édition en commission de poésie du CNL.

Gérard Arseguel, écrit, toujours, depuis longtemps, écoute, note, s'efface derrière le texte (inventeur, selon l'éditeur fissile, du « poème passif »)

Neuf 8,10
Occasion 2,19
Conseillé par (Librairie L’Arbousier)
1 mai 2020

Qui est Sugar ? Une prostitué sulfureuse des bas-fonds de l'Angleterre victorienne ou la figure de la dernière héroïne, celle qu'on abandonne, le livre ouvert sur la mort.

Neuf 8,10
Occasion 2,19
Conseillé par (Librairie L’Arbousier)
1 mai 2020

Qui est Sugar ? Une prostitué sulfureuse des bas-fonds de l'Angleterre victorienne ou la figure de la dernière héroïne, celle qu'on abandonne, le livre ouvert sur la mort.