Oleg, dessinateur de BD, se raconte dans son quotidien qui, quelque part, est aussi le notre et saisit, avec son sens du détail et son humour espiègle, les contradictions de notre époque. Délicieux!

C'est avec plaisir que les lecteurs de "Pillules Bleues" retrouveront l'univers graphique de Frederik Peeters dont on ne se lasse pas.

Un coup de coeur "tranche de vie"!

Employé dans une étude de notaire à New-York, Bartleby abandonne du jour au lendemain son zèle et refuse catégoriquement de travailler. Chaque ordre essuie une fin de non-recevoir par un implacable "je préférerais pas".

Dès lors, Bartleby incarne le grain de sable qui fait dérailler la bureaucratie, et tous ceux à son service, les poussant à s'interroger sur la vacuité du système. Et son coup de maître réside dans son refus de justifier sa désobéissance.

On pense à La Boétie, à Thoreau, à la chanson de Pink Floyd lorsque Bartleby refuse d'être une brique de plus du mur dans lequel le monde fonce à vive allure.

Une interprétation graphique qui rend honneur à la nouvelle de Melville.

Dans le futur.
Rose est plongée dans un coma auquel ne peut se résoudre sa famille.

Tout à la fois psychiatre et mercenaire, guérisseur et détective privé, Samuel part en mission de sauvetage dans le cerveau de la jeune femme...

Sorte de western introspectif, Jérémy Perrodeau explore les territoires de l'inconscient où les camaïeux de bleu, les planches parfois muettes et le paysage intérieur fait de failles et de ruines scénarisent à merveille les profondeurs d'une psyché fracassée.

Un buffle qui s'échine à déplacer une montagne.
Un étourneau perdu en pleine migration.
Une autruche qui doute.
Un bernard-l'hermite à la recherche de la coquille parfaite...

Si le dessin semble au premier abord enfantin, c'est pour mieux nous tromper! C'est 6 fables animalières qui finissent par se rejoindre, sont empreintes de philosophie, de poésie, de réflexions sur le sens de l'existence, la mort, la mémoire, la vengeance et l'importance de trouver sa place.

Entre mythologie et fables de La Fontaine, Jérémie Moreau met en scène une humanité bien singulière puisque dépourvue d'humains et délivre un propos universel.

1832, dans une petite ville du Connecticut, 30 ans avant l'abolition de l'esclavage.

L'institutrice Prudence Crandall enseigne dans une école pour jeunes filles de bonne famille, jusqu'au jour où elle ose accueillir dans sa classe une jeune noire...

Inspiré de faits réels, cet album est le récit d'une lutte pour l'émancipation et dans lequel l'instruction des jeunes filles de couleurs constitue une double menace pour la société du fait de leur sexe et de la couleur de leur peau.

Et de couleurs il est également question, puisque la douceur du trait de crayon et des couleurs choisies viennent comme un contrepoint direct à la cruauté des hommes et à la bêtise crasse de leurs préjugés.

On pense aux livres de Toni Morrisson et au roman culte "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" d'Harper Lee dans le portrait d'une Amérique blanche hantée par ses vieux démons (ségrégation, racisme...). Un album qui tombe à pic pour la modernité de son propos.