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Le Livre de poche

8,70
Conseillé par (Librairie Sainte-Hortense)
1 avril 2024

Des thèmes récurrents habitent l’œuvre de Sorj Chalandon : l’importance de la mémoire, la haine de la violence et de l’injustice, l’image du père. Jusqu’à ce livre autobiographique, c’était sous forme de fictions que l’auteur abordait ses sujets de prédilection.

Et pourtant, les précédents romans semblent annoncer, chacun à leur manière, ce livre-là, ce livre si intime, si douloureux, si poignant… Ce livre qui n’aurait pu exister sans la lecture des archives auquel l’auteur a eu accès en 1987 concernant la vie chaotique de son père pendant la guerre. Ce livre qui semble apporter un éclairage nouveau aux romans qui l’ont précédé, comme si toute l’œuvre de l’écrivain avait toujours été habitée par le mystère de ce père imprévisible, insaisissable, menteur, affabulateur, dont l’apparente fierté masque, en fait, une totale absence d’amour-propre.

En situant l’action dans le cadre du procès de Klaus Barbie, Sorj Chalandon semble s’évertuer désespérément à réveiller chez son père un semblant de conscience morale face à ce criminel nazi, qui ne renie rien de son passé et qui apparaît comme l’incarnation du mal. Peine perdue. Il ne se passera rien. Aucun déclic. L’écrivain restera à jamais… un enfant de salaud.