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Thierry L.

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Le Livre de poche

8,70
Conseillé par (Librairie Sainte-Hortense)
1 avril 2024

Des thèmes récurrents habitent l’œuvre de Sorj Chalandon : l’importance de la mémoire, la haine de la violence et de l’injustice, l’image du père. Jusqu’à ce livre autobiographique, c’était sous forme de fictions que l’auteur abordait ses sujets de prédilection.

Et pourtant, les précédents romans semblent annoncer, chacun à leur manière, ce livre-là, ce livre si intime, si douloureux, si poignant… Ce livre qui n’aurait pu exister sans la lecture des archives auquel l’auteur a eu accès en 1987 concernant la vie chaotique de son père pendant la guerre. Ce livre qui semble apporter un éclairage nouveau aux romans qui l’ont précédé, comme si toute l’œuvre de l’écrivain avait toujours été habitée par le mystère de ce père imprévisible, insaisissable, menteur, affabulateur, dont l’apparente fierté masque, en fait, une totale absence d’amour-propre.

En situant l’action dans le cadre du procès de Klaus Barbie, Sorj Chalandon semble s’évertuer désespérément à réveiller chez son père un semblant de conscience morale face à ce criminel nazi, qui ne renie rien de son passé et qui apparaît comme l’incarnation du mal. Peine perdue. Il ne se passera rien. Aucun déclic. L’écrivain restera à jamais… un enfant de salaud.

Conseillé par (Librairie Sainte-Hortense)
1 avril 2024

Le tome 2 (« D’audace et de liberté ») de cette trilogie historique s’achevait sur les premiers soubresauts que le gouvernement français, refusant le terme de guerre, allait bientôt désigner sous le vocable « événements d’Algérie ». L’auteur choisit de ne pas relater les débuts de cette guerre d’indépendance, tragique et meurtrière : ce troisième tome débute en mars 1962, une semaine après la signature des accords d’Evian.

Le fils d’Adam Aït Amar, qui se prénomme aussi Adam, est devenu avocat et vient de s’inscrire au barreau d’Alger, ville où il a retrouvé son père. Les deux hommes sont plongés dans la tourmente de ces temps violents où les camps multiples continuent à s’affronter sur le territoire algérien. Le jeune avocat, fervent partisan d’une Algérie indépendante et démocratique, va être amené, malgré lui, à défendre une militante pro-Algérie française.

Dans ce contexte historique dramatique et complexe, Akli Tadjer poursuit, toujours avec finesse et empathie, son analyse des trajectoires individuelles faites d’engagement, de convictions, mais aussi de doutes et, pour certains, d’égarements menant jusqu’à la trahison.

Neuf 20,00
Occasion 15,00
Conseillé par (Librairie Sainte-Hortense)
21 mars 2024

L’action se situe en 2050, donc vingt-et-un an après la révolution de 2029 au cours de laquelle on a assisté au procès de la Justice et, sur les réseaux sociaux, à un plébiscite pour l’auto-défense et la vigilance mutuelle. Cette révolution a conduit à la construction d’un quartier aseptisé, Paxton, où les habitants ont choisi d’habiter des maisons totalement transparentes afin que chacun puisse surveiller ce qui se passe dans la maison du voisin. Sécurité maximale. Zéro criminalité. Un monde parfait, à l’opposé de l’autre quartier, resté traditionnel, où les délinquants continuent à sévir.

Mais le 17 novembre 2049, une famille entière disparaît de son pavillon de Paxton, et personne n’a rien vu…

Ce roman, le troisième de la jeune et talentueuse romancière Lilia Hassaine, est une critique acerbe, et d’une redoutable efficacité, de la société vers laquelle nous tendons : étalage de la vie privée pseudo-transparence sans limite, auto-défense, intolérance, haine de la différence.

Jusqu’où les sociétés modernes sont-elles prêtes à aller au nom de cette recherche utopique d’une sécurité absolue ? Et la liberté dans tout ça, qu’en fait-on ?

Un roman qui peut s’adresser à un large public… et qui incite à la réflexion.

Conseillé par (Librairie Sainte-Hortense)
29 février 2024

« Un soir d’été » : un titre tout simple. Pour une histoire toute simple. Certes triste, tragique même. Mais pas exceptionnelle. Une histoire qui est arrivée. Qui peut toujours arriver, hélas. Qui arrivera encore.

L’auteur n’en fait jamais trop : le style est simple lui aussi. Direct, humble, pourrait-on dire, à l’image des personnages : une bande de jeunes des années 80, qui passent de bonnes vacances à l’île de Ré, heureux d’être ensemble.
Mais au fil des pages, le lecteur découvre petit à petit chacun des acteurs de ce drame estival, leurs qualités, leurs excès, leurs passions, leurs contradictions, leurs failles, leurs secrets ; et s’attache insensiblement à chacun d’entre eux comme à ses propres amis, ou ses propres enfants.

Ce qui fait toute la valeur de ce livre, c’est la tendresse, l’empathie, la sensibilité à fleur de peau, mais aussi la psychologie de Philippe Besson. L’histoire est simple, mais la vie n’est jamais simple. Le rapport à l’autre n’est jamais simple.

Cette complexité, cette fragilité, cette humanité est présente à chaque page, à chaque mot de ce très joli roman.

Conseillé par (Librairie Sainte-Hortense)
28 février 2024

Dans « Fugitive parce que reine », l’autrice s’attachait à nous raconter les relations tendres et brutales que sa mère écorchée vive, maniaco-dépressive, entretenait avec elle et sa sœur Elsa.

Dans ce roman, elle part, d’abord, à la recherche du passé de son père, Denis, dont elle a accompagné les derniers jours, en 2021. Un personnage brillant, hâbleur, séducteur, excessif en tout. Enseignant, homme d’affaire, fondateur de plusieurs écoles supérieures, c’est un être qui, en même temps, fascine et agace. Et c’est bien d’une relation à la « Je t’aime moi non plus » dont nous parle Violaine Huisman, avec élégance et finesse.

Mais, très vite, le personnage central de ce roman s’impose : c’est Georges, le grand-père. Agrégé d’histoire et géographie, diplômé de l’Ecole des Chartes, il embrasse une brillante carrière de haut-fonctionnaire qui le conduira au poste de secrétaire général de l’Elysée sous la présidence de Paul Doumer. Pourtant, cette vie au service de la France n’empêchera pas ce juif, revendiqué athée, d’échapper à l’inimaginable tourmente qui va s’abattre sur la France en 1940. Arrêté par les allemands en 1942, il échappera de peu à la déportation grâce à Roland Dorgelès.

Quand sa petite-fille naît en 1979, Georges n’est déjà plus de ce monde depuis vingt-deux ans. Et c’est pourtant avec une grande tendresse, mêlée de respect, qu’elle parle de son grand-père dans cet ouvrage qui nous replonge, par le biais d’une histoire familiale singulière, dans l’Histoire, avec un grand H, de ce tumultueux XXe siècle.