www.leslibraires.fr

Les conseils de lecture du prix Renaudot

Essais

  • 1
  • 2

Apologie des bulles de savon

Pierre Zaoui

Seuil

19,00

Tous les enfants aiment les bulles de savon, ce jeu qui assume le caractère transitoire de tout ce qui est beau et précieux. Les adultes ne devraient pas qu’en sourire, mais aussi s’en réjouir : elles font réapprendre à aimer ce qui brille sans lendemain.
Pierre Zaoui propose un petit traité sur la vacuité de l’existence, nourri du regard des artistes qui se sont emparés du motif exprimant tantôt la nullité de toute chose ici bas, tantôt le sceau de l'éternelle souffrance. Loin de la Vanité à laquelle la tradition philosophique et théologique l’a souvent réduit, il voit dans cet objet parfait et éphémère, transparent et iridescent, la possibilité d’une très soutenable légèreté de l’être.
La bulle n’est pas luxe dérisoire, elle interroge ce que désirer veut dire. Elle n’est pas déni de la mort, mais une manière de l’envisager autrement que sur le mode du pari ou de la tragédie. Car chaque bulle de savon célèbre les noces immémoriales de l’homme et de son ombre.
Maître de conférences à l'Université Paris Cité, Pierre Zaoui a notamment publié La Traversée des catastrophes (Seuil, 2010) et La Discrétion (Autrement, 2013).


Philippe Val

Éditions de l'Observatoire

21,00

Pourquoi le monde est-il devenu si sérieux ? « Le rire n'est pas un animal domestique qui vient quand on l'appelle. Il faut de longues heures d'observation, de patience, d'attente et d'approche stratégique pour avoir la chance d'apercevoir sa beauté fuyante, et pour s'émerveiller devant sa puissance et sa grâce. À l'exemple de certains dessinateurs qui, avec quelques traits, suggèrent une merveilleuse totalité, j'ai réuni dans ces pages quelques traits du rire dont j'ai improvisé l'agencement, parfois au terme de très longues et méticuleuses réflexions. J'en ai tiré quelques profits que je tiens à partager avec toi, lecteur. Ce partage, c'est la raison d'être de mon livre. Je crois y avoir mis assez de soin pour qu'après l'avoir refermé, il te donne la curiosité de continuer, avec ton expérience personnelle, à faire apparaître le rire dans la jungle de tes tourments. Le jeu n'est pas sans risques, mais non sans bénéfices : à l'existence souillée par la tristesse, le remords, la peur, le ressentiment, la culpabilité, la crédulité, la honte, seul le grand souffle du rire redonne l'éclat éblouissant de l'éternelle nouveauté. »


21,00

"Je connais peu d'images aussi frappantes que celle par laquelle Nabokov décrit le départ d'un train : ce sont les wagons qui reculent le long du quai. Quant à la destination, elle n'est jamais celle qu'on a entrevue, en esprit, au moment de s'en aller." François Sureau n'a jamais cessé de rechercher la compagnie bienfaisante de ceux qui, comme lui, ont été habités par le désir de s'en aller ; de Victor Hugo, fuyant la politique à Guernesey, à Philby père et fils fuyant la loyauté nationale, en passant par Patrick Leigh Fermor et sa soif d'éprouver la mystérieuse unité du monde. À travers leurs voyages, l'auteur revoit certains moments de sa vie : la Hongrie au moment de la chute du Mur, l'Inde et l'Himalaya, la guerre en Yougoslavie. Dans ce récit, l'écrivain poursuit avec éclat sa méditation sur la beauté de l'aventure.


Le destin brisé de Gauthier et Vincent Malraux

Denoël

23,00

Qu'est-il arrivé aux fils Malraux, ce mardi 23 mai 1961 à 20 heures, sur la route de Lacanche ? Dans la France des années 1960, entre Saint-Germain-des-Prés et Port-Cros, Vincent et Gauthier jouissent d'une jeunesse privilégiée. Fils de l'écrivain et ministre André Malraux, entourés d'amis, ils s'amusent, dansent, se grisent des promesses de l'époque au son du rock et des yéyés. En ce printemps 1961, deux événements défraient la chronique et fascinent le tout-Paris : la visite d'État du couple Kennedy et le passage à l'Ouest du danseur soviétique Rudolf Noureev. Pris dans ce tourbillon, Vincent et Gauthier se retrouvent confrontés malgré eux aux agents de l'OAS, du KGB et de la CIA. En fouillant les méandres d'une histoire méconnue, Bruno de Stabenrath fait revivre dans un récit haletant l'aventure de deux garçons magnifiques, morts tragiquement à l'âge de dix-huit et vingt ans.


21,50

Qui se souvient encore de Jean Cau ? L'homme qui, avant de passer maître dans l'art de brocarder les bonnes âmes de son temps, fut un de leurs plus fidèles apôtres. Né en 1925, dans une famille de villageois occitans, ce brillant élève devint à vingt ans secrétaire de Jean-Paul Sartre, puis journaliste vedette de L'Express, avant de recevoir le prix Goncourt 1961 pour La Pitié de Dieu. Après vingt ans de compagnonnage, l'enfant chéri des intellectuels de gauche reprit soudain sa liberté. Depuis sa tribune de Paris Match, et au fil de mémorables pamphlets, Cau l'indocile n'épargna plus rien ni personne : Mai 68, l'égalitarisme, la technocratie, le tout-Amérique, Mitterrand... Cette biographie rend hommage à l'écrivain admiré des Croquis de mémoire, et à l'exceptionnelle leçon d'indépendance que porte sa destinée. En dévoilant pour la première fois sa correspondance avec Jean-Paul Sartre, Alain Delon, Jacques Chirac, Jean Genet ou encore Jean Dutourd, elle le révèle dans sa totalité : un témoin passionnément impliqué dans les débats de son siècle, mais aussi un amoureux fou de l'Espagne, un aficionado viscéralement attaché à ses origines paysannes. Une vie entière à toréer la littérature.

  • 1
  • 2