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    30 septembre 2019

    ''Naples ?! Mais tu es folle ! Naples c'est sale, moche, dégradé. Et puis tu vas te faire voler ! Ne prends pas ton appareil-photo, ni ton portable, et fais gaffe à ton fric. Évite le sac sur le dos et sur l'épaule aussi d'ailleurs parce qu'ils passent en scooter et ils te l'arrachent. Tu peux encore annuler ?''.
    Hé bien non, je ne peux pas annuler. Billets non remboursables et appartement réservé, il ne me reste plus qu'à m'envoler pour Naples malgré les oiseaux de mauvais augure...
    Et dès mes premiers pas dans la capitale de la Campanie, je sais que je vais aimer d'amour cette ville bruyante, bouillonnante, tellement vivante. Un musée en plein air loin d'être figé dans le passé où le street art côtoie les monuments historiques, où les ruelles enchevêtrées des quartiers espagnols débouchent sur la très chic Via Toledo, où la ferveur religieuse s'accommode des croyances populaires. Une ville chaleureuse et authentique !
    À Naples, on fait la queue devant une pizzeria récemment dynamitée parce que le patron s'oppose à la mafia. On parcourt la via San Gregorio Armeno au milieu des crèches et des boules et c'est Noël en plein mois de juillet. On déguste une sfogliatella ou un baba dans une des nombreuses pâtisseries de la via dei tribunali. On prend de la hauteur au Castel Sant'Elmo pour profiter d'une vue imprenable sur la baie et le Vésuve. On descend la via Toledo jusquà la Piazza del Plebiscito pour prendre un incomparable café noisette au comptoir du célèbre caffè Gambrinus, juste avant d'aller se perdre dans les somptueuses salles du Palazzo Real. On se gave des pizzas les meilleures du monde, attablé dans l'une des célèbres pizzerias de la ville ou on prend, au coin d'une rue, une fritta, réminiscence de la pauvreté d'après-guerre. On en ressort repu mais sans pouvoir s'empêcher de trouver encore une petite place pour une glace crémeuse, délicieuse, addictive. On s'approche, curieux et émerveillé, du Christ voilé de la capella San Severo. On suit les traces de Lila et Lena, les amies prodigieuses d'Elena Ferrante, de la très chic via Chiai à la piazza dei martiri, du Corso Emanuele à la librairie Dante & Descartes. Et puis, las du chaos de Naples, on saute dans un train pour se rendre à Pompéi et découvrir les vestiges de la cité antique et on finit la journée au sommet du volcan après escalade rude mais récompensée par la beauté des lieux. On peut aussi prendre un ferry et aller déambuler vers Procida la multicolore que l'on aura préférée à la trop touristique Capri.
    J'oublie tant de choses, comme la gentillesse des napolitains, le goût d'une tartelette aux fraises des bois, l'ivresse d'un Limoncello, le vacarme infernal des scooters, l'ossuaire du cimetière des Fontanelles, le cloître Santa Chiara, etc, etc. Tant de choses qui font qu'on adore Naples, son bruit, sa fureur, ses saveurs.
    Quant au guide, qu'en dire ? Des informations erronées, des recommandations pour des pièges à touristes... Heureusement il y a le plan de la ville et les attractions touristiques classées par quartiers qui sauvent la mise.