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La maison dans laquelle

Mariam PETROSYAN

Monsieur Toussaint Louverture

  • Conseillé par (47° Nord)
    23 juin 2016

    Vous allez découvrir !

    Une Maison, « la Grise ». Une Maison ancienne, lézardée par le temps, inquiétante, observée avec défiance par le voisinage mais vénérée par ses occupants : des enfants et des adolescents brisés dans leur chair ou dans leurs têtes, des handicapés, des marginaux, des laissés pour compte encadrés par des éducateurs un peu paumés. On y pénètre en même temps que Fumeur. Avec lui, nous ferons la connaissance de l’Aveugle, du Bossu, de Gros Lard, du Roux, de Sauterelle etc.

    Aux identités passées se substituent des surnoms fondés sur les traits de personnalité ou les particularités de chacun. Ces physiques extraordinaires ont imprégné les lieux. Pas un coin, un couloir, un mur n’échappent à l’envahissement du fantastique et de l’inattendu. Chaque jour apporte son lot de mysticisme et d’aventures fiévreuses où l’amitié, l’amour, la haine, la rivalité, la loyauté, la violence, la peur, la mort deviennent autant de rites auxquels les jeunes habitants vont trouver un sens. La Maison, c’est un monde à part où chaque pièce nous raconte une histoire avec sa propre langue, son propre vocabulaire, que seuls ceux qui savent l’appréhender peuvent comprendre. La Maison, c’est cette adolescence, cet âge ingrat et fascinant auquel les occupants viennent directement se frotter tout en s’y sentant protégés, comme dans une bienveillante forteresse, venus en quête d’identité, de danger, de vie, simplement. A dix-huit ans pourtant, chacun est contraint de la quitter, de rejoindre l’Extérieur, un monde sans ordre ni frontière qui fait peur.

    « La Maison dans laquelle » est un roman sans équivalent, une évocation ensorcelante et d’une puissance folle de l’adolescence, dont les personnages nous envahissent avec une intensité rare, une fresque gothico-punk qui convoque autant la folie de Ken Kesey (« Vol au-dessus d’un nid de coucou ») que la violence de William Golding (« Sa Majesté des mouches ») ou la sensibilité sublime des films de Sofia Coppola. Mariam Petrosyan signe là une épopée initiatique inégalable, une ode à l’adolescence, mais aussi à la différence, un chef d’œuvre absolu dans lequel on entre à tâtons pour en ressortir bouleversé. Une lecture indispensable !

    La Maison dans laquelle, Mariam Petrosyan, Monsieur Toussaint Louverture

    Alexis W.