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    15 janvier 2013

    Après trois semaines de congés bien mérités, Carl Mørck retrouve le sous-sol de la préfecture de police, son bureau, son assistant et ses piles de dossiers. L'épilogue heureux de l'affaire Lyyngaard a attiré l'attention sur le département V et il s'apprête sans enthousiasme à accueillir une délégation norvégienne. Quand il découvre sur son bureau un dossier mis en évidence, il s'en désintéresse très vite. Un double meurtre vieux de 20 ans dont l'assassin a avoué et purge actuellement sa peine, ce n'est pas une affaire pour son unité. Mais il découvre qu'une bande de jeunes privilégiés, élèves dans un pensionnat très select avait à l'époque était soupçonnés.

    Des six membres de ce groupe, l'un est décédé, un autre -le seul "pauvre"- est celui qui est en prison, l'unique fille a disparu et semble vivre dans la rue comme une clocharde et les trois autres sont devenus encore plus riches, puissants et influents. Il n'en faut pas plus pour éveiller l'intérêt de Mørck, surtout quand il reçoit l'ordre formel d'abandonner l'affaire. Avec son habituel esprit de contradiction, il décide de reprendre l'enquête, toujours secondé par le fidèle Assad et avec, en prime, la collaboration d'un nouveau membre du département : Rose, une jeune punkette, secrétaire de son état et réfractaire à l'autorité elle aussi.

    Après un premier opus si réussi, on avait hâte de savoir si Jussi ADLER-OLSEN serait capable de transformer l'essai et de x un second livre à la hauteur du premier. Et bien la réponse est oui! oui! oui! Trois fois oui!
    Cette fois il s'intéresse à la grande bourgeoisie danoise et à ses membres moins respectables qu'ils n'en ont l'air. Une bande d'adolescents privilégiés, adorateurs d'Orange mécanique, trouvent dans la violence un exutoire à leur enfance dorée mais dépourvue d'amour. Adultes, ils sont restés les mêmes. L'argent, l'influence, le pouvoir ont même décuplé leurs instincts meurtriers et le doux vertige de l'impunité les enivrent. La seule faille vient de Kimmie, la fille de la bande. Elle les a quittés, les a fuis mais elle est une menace de chaque instant. Elle sait, elle peut parler, elle peut se venger.
    JUSSI-ADLER a particulièrement soigné la psychologie de ses personnages torturés et effrayants. Mais il n'en oublie pas pour autant son tandem d'enquêteurs et nous régalent de leurs dialogues et de leur complicité. S'y ajoute une nouvelle recrue tout aussi atypique, une secrétaire dont aucun service ne souhaite s'embarrasser et qui donne du fil à retordre à l'irascible Mørck.
    Même si l'on connait les coupables dès le début, l'enquête tient en haleine jusqu'à l'épilogue où l'on craint pour la vie de l'opiniâtre tandem. S'il fallait trouver un défaut à cette seconde aventure du département V, cela viendrait plutôt des questions qui n'ont toujours pas de réponses. On sait par exemple que Mørck soupçonne son assistant de mentir à propos de ses origines syriennes mais le sujet n'est plus abordé. On soupçonne aussi que l'affaire qui a coûté la vie à un de ses coéquipié et paralysé l'autre pourrait être une embuscade plutôt qu'un malencontreux hasard et qu'un des policiers serait impliqué mais il faudra encore être patient pour en savoir plus. Peut-être dans Délivrance, le troisième tome dans lequel je vais me plonger de ce pas. Affaire à suivre....